identité en bref

△ nom : baratheon. aussi bien une chance qu'une tragédie. et pas une descendante de joffrey, s'il vous plaît : rhea descend directement de stannis baratheon par sa fille.△ prénom : rhea. à ce qu'elle sait, ce n'est pas une référence à une héroïne, à une reine, ou à quelque notable que ce soit. la sonorité plaisait juste à sa mère, et il ne lui en a pas fallu plus pour se décider. △ surnoms : raccourcir son prénom serait une tâche compliquée. sa mère l’appelait bien "ma princesse" quand elle n'était qu'une enfant, mais l'époque est révolue depuis longtemps. son grand frère l'appelle aussi, en de rares occasions, "la biche d'accalmie", dans une référence bancale à leur blason qui n'a comme seul mérite que celui d'agacer rhea. △ âge : vingt-cinq ans. △ année et lieu de naissance : an 325, Port-Réal. △ orientation sexuelle : hétérosexuelle. △ statut civil : fiancée, et pas vraiment pour sa plus grande joie. △ occupation : être jolie et se taire, principalement. △ signes particuliers : petite cicatrice en demi-lune dans le creux de son poignet gauche. △ groupe : terres de l'orage. △ avatar : katie mcgrath. △ crédits : tumblr.

un joli portrait

et un peu d'esprit

rhea est une baratheon, et ça se voit. dès le premier coup d’œil, elle en a tous les signes distinctifs : des cheveux noirs, qui tombent sur ses épaules en longues mèches bouclées, et des yeux clairs, d'un vert d'eau qui vous rappelle les forêts du sud. mais la ressemblance évidente s'arrête là. chose peu commune pour les habitants du sud, elle a la peau claire, de la porcelaine presque. le bronzage semble la dédaigner autant qu'elle le dédaigne. la peau en question est marquée de plusieurs petites cicatrices, dont la plus évidente est celle qui se trouve à l'intérieur de son poignet gauche : d'environ deux centimètres de hauteur, elle forme une curieuse demi-lune. rhea ne se souvient plus de la façon dont elle en a été gratifiée : elle a toujours été là, d'aussi longtemps qu'elle se souvienne. plus fine que ses frères et sœurs, elle doit sa silhouette longiligne à de longues heures d'entraînement à l'épée, qu'il neige ou qu'il vente. quand à ses goûts vestimentaires... l'essayage de trois robes par jour n'est pas de ses passe-temps favoris, et elle met bien souvent ce que sa servante a posé près de son lit sans se poser la moindre question. cela consiste souvent en des robes fines et travaillées (bien que rhea ait un peu de mal à reconnaître la valeur de l'ouvrage), dans les tons dorés, verts, sombres parfois. dans tous les cas, elle a une certaine affection pour les colliers, et il est rare de la voir sans l'un d'eux.

rhea est... complexe. dans ses meilleurs jours, c'est un ange : souriante, à l'écoute, presque prête à rendre service, il est impossible de ne pas tomber sous son charme. mais dans les pires... l'ange s'évapore, rhea devient colérique, parfois violente, cynique, et porte un amour tout particulier au sarcasme. heureusement, dans la grande majorité des cas, il y a un juste milieu. son éducation a énormément défini la personne qu'elle est. cultivée, elle aime lire, sur absolument tout, avec une préférence pour l'histoire du continent et les récits des grandes guerres. elle est persuadée que le savoir est étroitement lié avec le pouvoir, et préfère en savoir trop qu'être manipulable. non contente de cela, rhea a toujours insisté, intransigeante, pour se voir enseigner l'art du combat : parce parfois, les jolis mots ne suffisent pas à sauver votre peau, et que certains comprennent mieux le chant du métal que les explications. persuasive, elle a un charisme certain, bien qu'elle n'ait l'occasion de l'utiliser que rarement.

encore un peu plus

△ quand rhea commence à stresser, elle joue avec ses cheveux. où les maltraite, selon l'état de stress en question. △ elle est rancunière. du genre à ne pas oublier la fois où vous lui aviez volé son bracelet quand vous aviez cinq ans. en contrepartie, elle n'oublie jamais ceux qui l'ont aidée, et est toujours plus que d'accord pour retourner la faveur. △ rhea voit d'un très mauvais œil l'impolitesse et les mauvais traitements aussi bien envers les personnes de son rang qu'envers les serviteurs. elle considère qu'une personne assez gentille pour obéir à vos moindres désirs pour un salaire pas forcément mirobolant mérite le respect. △ rhea est une fan inconditionnelle des myrtilles à la crème. vraiment. un ou deux bols, et vous l'avez dans la poche. △ elle prie les sept, comme on le lui a toujours appris. elle n'est pas dévote ni impie : elle prie avec l'exacte ferveur qu'on requiert d'elle, ni plus ni moins. d'ailleurs, peut-être que si elle avait le choix, elle serait beaucoup, beaucoup moins assidue. △ elle est fidèle aux moindres vœux de son père. elle sait qu'elle lui doit obéissance, et quand il lui demande quelque chose, elle l'exécute sans poser de questions. c'est d'ailleurs probablement la seule raison pour laquelle elle épouse un bolton. △ elle est une illustration du proverbe 'la fin justifie les moyens' : quand elle se sent menacée, elle peut devenir une manipulatrice hors pair et utiliser des moyens qui la feraient se sentir mal en temps normal. △ virtuose de l'épée, Rhea s'entraîne avec un maître d'armes depuis son enfance. △ elle possède d'ailleurs une épée qu'elle chérit comme la prunelle de ses yeux : en acier valyrien, excepté la gouttière qui est d'un acier tout ce qu'il y a de plus normal, elle est engravée de quelques arabesques sur le plat et d'une couronne sur la chappe. la garde, elle, porte la devise de sa maison, et le pommeau est agrémenté d'un énorme diamant jaune qui rappelle encore une fois le blason familial. épée de prix, elle n'en est pas moins utilisée tous les jours, sans toutefois avoir déjà tué aux mains de rhea.

« RHEAAAAA ! » Tiens, ça doit être l’heure de manger. La petite fille incline la tête vers la tour, d’un mouvement gracieux qu’on lui enseigne depuis qu’elle sait marcher. Elle ne distingue pas bien la voix, mais elle sait que c’est son frère qui crie. C’est toujours lui. On lui donne comme corvée d’aller la chercher, alors il hurle pour qu’elle accoure. Aujourd’hui, elle n’a pas envie. Assise à même le sol dans le bois sacré, elle lit. Elle a huit ans. Et elle a décidé que les livres lui seraient plus profitables dans la tête que sur la tête. C’est dommage qu’il perce le silence avec ses hurlements disgracieux. Rhea n’a pas le droit de hurler, elle. Ce n’est pas digne d’une demoiselle. Elle lève cependant les yeux de son livre, avec une moue contrite. Ça parle des dragons. Les merveilleux dragons, les majestueux dragons, les terrifiants dragons. Du moins, ils le seraient s’ils n’étaient pas tous morts. Elle promène les yeux autour d’elle, essaie d’implanter dans le décor la silhouette reptilienne de la bête. C’est difficile. Il n’y a que le les arbres, partout, et le vent qui leur insuffle un semblant de vie. Un bruissement de nature différente attire son attention. Une silhouette déliée apparaît entre les arbres, vêtue de violet. « Mère ! » Rhea se lève promptement, sourit de toutes ses dents. Ses cheveux brun sombre, déjà longs pour son âge, retombent maladroitement sur ses épaules, emmêlés autour de quelques feuilles sèches. Elle voue une véritable adoration à la dame d’Accalmie. Sa mère est absolument tout ce qu’une femme de son rang pourrait rêver d’être. Gracieuse, diplomate, cultivée, intelligente, belle, sensible, courageuse, gentille. Rhea pourrait dresser une liste de qualificatifs sans fin, sans jamais y trouver un seul défaut. Sa mère pourrait tout aussi bien être une reine. D’ailleurs, elle en est une, à ses yeux. « Ton frère t’appelle depuis bientôt un quart d’heure. Il ne pouvait te trouver. Nous commencions à nous inquiéter. » Elle baisse les yeux, contrite, mais malgré tout un peu amusée. Il ne pouvait la trouver ? Allons, elle n’était pas si bien cachée. « M’a-t-il seulement cherchée ? » Sa mère ne répond que par un sourire énigmatique. Puis elle lui tend la main, et l’enfant y agrippe ses doigts avec empressement. A huit ans, certains commencent déjà à prendre de la distance avec leurs parents. Rhea, elle, profite de chaque instant, car elle les sait comptés. Un jour, il lui faudra partir de sa bien-aimée forteresse pour des contrées plus lointaines, où les seuls représentants de sa famille seront des souvenirs. Mais ça ne la dérangeait pas. Elle imaginait le futur comme mère le lui avait dépeint. En tant que sœur de l’héritier du fief d’Accalmie, un Baratheon tout ce qu’il y avait de plus pur, elle serait mariée à un représentant d’une maison noble, et pas n’importe laquelle. Une grande maison. Son fiancé serait grand, beau, aimable, bon gouverneur et fier combattant. Rhea avait huit ans, et elle y croyait dur comme fer. Une candeur de l’enfance qui devait s’effacer cinq ans, deux sœurs et un frère plus tard, avec la mort de son idole.

Il fallait qu’elle trouve un moyen de cacher les dégâts. Assise sur le rebord de son lit, Rhea contemplait les traces de boue qui couvraient le bas de sa robe, posée près d’elle. Elle revenait tout juste de Port-Réal, où elle avait passé… les quatre dernières années. La former aux usages de la cour, les manières du sud, bla, bla, bla. Rhea en avait retenu qu’elle n’aimait pas les courtisans, que les plus aimables étaient souvent les plus vicieux, et que nombre de gens auraient allègrement vendu père et mère pour un mot en leur faveur glissé dans les bonnes oreilles. Pitoyable. Elle n’aimait pas le sud. Il était rongé de futilité, corrompu jusqu’à l’os. Ce qu’il lui fallait, c’était la chaleur relative des murs de son fief, la rudesse des côtes balayées par les vents, et l’odeur des embruns. Et éviter les reproches sans fin de sa gouvernante, qui allait la sermonner pour au moins trois décades pour la punir d’avoir ruiné un si joli cadeau. Pour sa défense, la balade était si tentante ! « Vous pouvez aller marcher un peu si cela vous agrée, ma dame », il avait dit. Un peu que ça lui agréait, après d’interminables heures assise dans une voiture proprement inconfortable malgré les douzaines de coussins. Et finalement, elle avait décidé de ne plus endurer cette souffrance : ses fesses ne méritaient pas les innombrables cahots de la route. Alors elle était partie à pied, avait couru même, bien décidée à atteindre Accalmie par ses propres moyens. De toute façon, le temps qu’ils réparent cet essieu, elle n’était pas arrivée avant demain. Et puis soudain, il faisait nuit, elle ne savait pas où elle était, et tout ce qu’elle avait pu faire, c’était marcher tout droit, et se faire ramener par un étrange type dans une barque. Elle aurait bien aimé le retrouver, le remercier, mais c’était peine perdue. Dans le noir, dopée à l’adrénaline du moment, elle n’avait pas prêté attention à son visage. Seule sa voix restait encore dans les méandres de ses souvenirs, et ce n’était que de peu d’aide.

Alors voilà, maintenant sa robe était sale, et Rhea ne savait que faire. Elle n’avait jamais fait la lessive de sa vie. Y verser un peu d’eau suffirait-il à la faire paraître comme neuve ? « Rhea, mon enfant, enfin de retour ! » Par les Sept. D’un mouvement fluide de la main, elle jette l’objet du délit derrière son lit, affiche aussitôt un sourire lumineux. « Père ! » Elle plonge dans ses bras, dans l’espoir de lui faire oublier ses frasques de la nuit précédente. « Est-il vrai que tu as faussé compagnie à tes gardes pour partir seule… parce que tu les trouvais trop lents ? » Il l’a attrapée par les épaules, pose sur elle un regard sévère. Quelqu’un ici va avoir des problèmes. Rhea se mord la lèvre inférieure. Elle ne peut pas mentir, de toutes façons. C’est inconvenant, et celui qui a fait son rapport serait probablement puni. « … Oui ? » Il a un petit sourire un coin, et lui tapote l’épaule. Pardon ? C’était probablement la dernière réaction qu’elle attendait. Sans plus de cérémonies, en grommelant quelque chose qui ressemble à un « tu perds la raison », ou peut-être « bienvenue à la maison », il sort de la chambre. Probablement pour aller vaquer à ses affaires de suzerain, ce genre de choses. Rhea part sur ses talons. Mais elle, se dirige vers l’armurerie, où elle est sûre de trouver le capitaine de la garde. Il serait de bon goût de s’excuser pour son comportement infantile. Qu’elle ne regrettait pas une seconde, soit, mais qui méritait quand même des excuses. Perdue dans ses pensées, elle manqua de rentrer brutalement en collision avec quelqu’un. Elle leva donc les yeux, prête à marmonner une excuse avant de poursuivre son chemin… avant que les mots ne s’étranglent dans sa gorge. Il avait… il avait changé. « Florian. » C’est tout ce qui daigne sortir de sa bouche. Quatre ans, et ce n’était plus la même personne qui se tenait en face d’elle. Ou peut-être bien qu’elle lui prêtait réellement attention pour la première fois en treize ans. Et pour le coup, sa répartie vient de passer par la fenêtre. « Rhea. Content de voir que tu as retrouvé ton chemin. » Alors comme ça, tout le monde sait, hein. On ne peut pas se paumer cinq minutes dans la forêt sans que toute la région soit au courant. Très bien, elle assumait… mais pas si vite. Sa voix avait les mêmes accents moqueurs, le ton léger que quelqu’un… quelqu’un d’important sur le moment… le type à la barque !

Au moment où la surprise s’affiche dans ses yeux, elle voit Florian sourire, fier de sa petite blague peut-être. C’était lui ! Lui ! Dans une barque en pleine nuit ! Et il lui avait dit qu’il la trouvait jolie. Plus ou moins. Moins. Enfin, quelque chose comme ça. Là, elle ne savait plus vraiment où donner de la tête. Et elle est bien forcée de lui offrir sa gratitude. Tss. Malgré tout amusée, elle sourit légèrement. « J’ai eu la chance de tomber sur une personne sympathique… » Elle sourit plus franchement. Il n’aura pas de plus amples remerciements, mais au fond… au fond, elle a la preuve que les secrets créent des liens.

Brisée, trahie. Il est parti. Comme ça. Incapable de comprendre que les rêves de fuite éperdue ne pourraient jamais se réaliser, il lui avait jeté son pire mensonge à la tête, puis était parti. Parce qu’elle n’y avait pas cru. Elle l’avait toujours pensé meilleur que ça. Vraiment. Pour tout le monde, il était peut-être Florian Storm, bâtard de lord Torth, mais pour elle, il était tellement plus. Il n’avait pour commencer jamais été un bâtard. C’était un terme disgracieux, péjoratif, qu’il ne méritait pas. Il avait la moitié du sang d’un lord, tout comme son frère. Il n’avait juste pas eu la chance de naître d’une lady. Ce qui ne changeait rien. Rien du tout. Bien sûr, au début, elle ne lui avait pas vraiment... pas vraiment prêté attention. C'était vrai. Il lui avait fallu du temps, pour se rendre compte. Du temps loin de lui. Et puis était venu l'âge d'or, l'époque insouciante, les meilleurs souvenirs de sa vie gravés au fer rouge sur son âme et sur son corps. Et l'âge d'or était passé. Peut-être qu’elle l’aimait, au final. C’aurait été un peu tard pour s’en rendre compte, mais il se pouvait bien que ça soit vrai. Qu’est-ce qu’elle en savait, on ne l’avait jamais préparée à ça. L’amour était un bonus, que l’on pouvait parfois obtenir après de longues années de mariage. Parfois. Or elle n’était pas mariée à Florian, donc elle ne pouvait pas l’aimer, n’est-ce pas ? De toute façon, la question ne se posait plus. On n’aime pas celui qui calomnie librement son père pour vous forcer à prendre une décision contraire à la morale. Le seigneur d’Accalmie, menacer de tuer son pupille. Sottises. Son père était l’incarnation de la justice et de la bonté même, jamais il ne ferait une telle chose. Lui faire un sermon d’une heure pour lui expliquer à quel point il était déplacé d’entretenir une liaison avec ledit pupille, ça, il pouvait, mais un meurtre ? Ridicule. Florian aurait dû se douter qu’elle n’avalerait jamais ça. Et pourtant il avait tenté sa chance, comme un idiot. Il fallait dire que le scénario était bien monté : débarquer dans sa chambre à pas d’heure, la panique au fond des yeux, ça vous poussait à croire. Mais Rhea valait mieux que ça. Elle avait confiance en Père. Une confiance aveugle. Alors elle avait prononcé la sentence, avec la conviction qu’elle devait à ses ancêtres. « Sors. » Elle avait voulu ses mots durs, mais sa voix était aussi brisée que son cœur. Il était parti. Pour dire vrai, elle s’attendait à le revoir, le lendemain, comme si de rien n’était. Elle l’aurait ignoré quelques jours, boudé quelques semaines, puis tout serait rentré dans l’ordre. Tout rentrait toujours dans l'ordre, elle tenait trop à lui pour l'éviter indéfiniment. Mais il n’était jamais revenu. Jamais rentré. Il l’avait laissée. Seule au milieu de ce banc d’idiots qu’elle ne comprenait plus. Ça faisait un peu plus mal que prévu. Elle s’en remettrait. Peut-être.

Il faisait froid. Et la mer était loin. Cet endroit avait-il au moins des qualités ? Assise à une grande table dans une quelconque salle de Winterfell, elle faisait aimablement la conversation à l’une des filles du seigneur local. Bolton. Cette fille était très aimable. Rhea avait oublié son nom. Elle riait à ses plaisanteries, mes ses yeux restaient dénués de toute étincelle de joie. Visite de courtoisie, bien sûr. Chez les Bolton. Brutes épaisses. Son père ne pouvait pas choisir un endroit plus sympathique ou passer ses vacances ? Ce qui devait arriver arriva, et elle perdit le fil de la conversation, se perdant dans l’analyse des convives. Son père, le lord Bolton, l’héritier du patelin à côté de lui, le petit frère, une fille et encore plus d’enfants. Les yeux dans le vague, elle s’imaginait vivre ici. Ce ne devait pas être amusant tous les jours. Les distractions semblaient limitées. On était loin de tout, ici. Il lui fallut une bonne trentaine de secondes avant de se rendre compte qu’elle regardait fixement l’ainé des fils avec un air perplexe. Et qu’il avait remarqué. Elle détourna donc le regard prestement. Inconvenant. Quel était son nom déjà ? Thaden ? Theodène ? Theodan ? Oui, Theodan, ça sonnait juste. Quand elle reposa les yeux sur lui, juste pour vérifier qu’il était passé à autre chose, elle le vit sourire. Juste une fraction de seconde. Cette simple vision lui tordit les tripes. Il y avait quelque chose… il lui rappelait Florian. Ça faisait mal. Elle ne put cependant pas s’empêcher de sourire aussi, avec plus de sincérité que depuis longtemps. C’était stupide, comme comportement, mais incontrôlable. Il lui rappelait Florian. Et maintenant qu’elle s’en était rendu compte, elle ne pouvait s’empêcher de lui jeter un regard, de temps en temps, juste pour avoir l’impression de revivre un morceau du passé. C’est toujours comme ça que l’on fait les plus grosses erreurs. En commençant par des intentions innocentes…

Nôtre est la fureur. Rhea s'identifie à cette devise. Un peu. Elle est brodée, gravée, inscrite, partout, aux côtés du cerf couronné. C'est sa famille. Et qu'est-ce qu'il y a de plus important que la famille ? Le sang avant tout, c'est la façon de penser de Rhea. Et les dieux savent que son sang est répandu : elle a deux frères, et deux sœurs. Dans l'ordre de naissance, il y a son premier frère, puis ses deux sœurs, et enfin le petit dernier, de quatre ans seulement. Et puis bien sûr, il y a les multiples cousins, les belles-sœurs et les beaux-frères par alliance, une myriade de gens dont elle retient rarement le prénom, encore moins la place dans la famille. Elle-même se trouve être la cousine du roi, la nièce de sa mère, la fille du frère de la mère du roi, voyez cela comme il vous plaira. Sa Majesté Tommen II Baratheon, Protecteur des Sept Couronnes, blablabla... c'était beaucoup plus simple quand il était Tom, son cousin. Elle le voit désormais assez rarement, bien qu'elle garde une certaine sympathie, et une loyauté sans doute pour lui.
Avec sa famille en général, les liens sont plus ou moins distendus. Son père seul, descendant direct de Stannis Baratheon par sa fille, peut se targuer d'avoir sa confiance aveugle et son obéissance. Rhea a toujours été une digne fille : elle n'a jamais questionné les ordres de son père, croyant toujours en son impartialité et son sens de la justice. Même quand il l'a fiancée à un Bolton (ces sauvages qui ne croient qu'en la violence et ne semblent ouvrir un livre qu'une fois tous les millénaires), elle n'a pas bronché et a fait de son mieux pour le rendre fier. Quand a ses frères et sœurs, elle les aime comme il est normal de les aimer, avec une certaine tendance à sortir les crocs quand on s'en approche un peu trop près. C'est d'ailleurs la seule fois ou elle a émis une objection devant son père : sa cadette ne se retrouverait pas mariée au premier venu tant qu'elle était là pour l'empêcher. Elle a une affection particulière pour son plus jeune frère, qu'elle couvre de cadeaux et d'attention, étant donné qu'ils n'ont plus de mère. Une représentante de la maison Tyrell, qu'elle adorait littéralement, son seul modèle. Morte en couches. Rhea n'aime pas beaucoup parler d'elle, ça ravive les souvenirs.
Quant au reste de sa famille, elle a souvent du mal à retenir leurs prénoms, encore plus de quelle manière elle leur est liée, et ne leur donne généralement qu'une courtoisie policée. Bien sûr, ils sont son sang... pour la plupart, mais elle préfère toutefois juger ses interlocuteurs sur leur conversation plutôt que sur leur nom de famille.

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