AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Oberyn Qorgyle
Oberyn Qorgyle


DORNE △ MAISON NOBLE
messages : 9
arrivée en westeros : 30/04/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyMer 1 Mai - 2:57


i thought i had killed my dreams

« Another day in this carnival of souls, Another night settles in as quickly as it goes, The memories of shadows, ink on the page And I can't seem to find my way home. And it's almost like Your heaven's trying everything, Your heaven's trying everything To keep me out. All the places I've been and things I've seen, A million stories that made up a million shattered dreams, The faces of people I'll never see again. And I can't seem to find my way home. Cause it's almost like. Your heaven's trying everything to break me down.»
oberyn qorgyle&galeswinthe martell ♦ far from home by five finger death punch



Il pensait que le temps avait assagi son cœur, peut-être, que le devoir lui remplissait l’âme. Quand il pensait à elle, il n’avait plus ce tiraillement douloureux, puis la sensation qu’on plongeait les deux mains dans sa poitrine pour en extirper son cœur fumant. Il avait mal, toujours, mais les jours, les semaines, les lunes, les années, avaient fini par appliquer un baume apaisant sur son amour. Il avait diminué, et il diminuerait encore jusqu’à disparaître complètement. C’était ce qu’il croyait. C’était ce qu’il espérait. Mais il avait suffit que Winterfell jette son ombre sur le cortège royal pour qu’il sente sa poitrine se dérouiller et se mettre à s’agiter en tous sens. En un instant, il ne pensait plus à la cape blanche sur ses épaules, il ne pensait plus au marmot blond dont il était censé assurer la sécurité, il ne pensait plus au mariage qui liait Galeswinthe, il ne pensait à plus rien d’autre qu’à une époque si douce et si lointaine. Et puis il se souvint. Ce fut comme se prendre une gifle en plein visage. Toute la maisonnée de l’écorché devait être dans la cour, à attendre que l’escorte fasse son apparition, le lord Bolton, son putain d’héritier, ses fils, ses serviteurs, tout. Et elle. Il eut soudainement une remontée amère dans la gorge. Ce qu’on attendait de lui, c’était qu’il se présente devant les écorchés, qu’il démonte, qu’il se présente. Mais il n’en avait pas envie, et surtout pas envie de reposer son regard sur elle alors qu’elle se tiendrait aux côtés de son époux et que lui devrait peut-être serrer la main de ce putain d’écorché avant de lui faire un froid baise-main à elle. « Permettez que je m’éloigne un moment. Je vous rejoindrais au banquet du soir. » Déclara-t-il soudainement au capitaine des gardes en tirant sur les rênes de son coursier des sables, à la robe crème et dorée. « Mais … Ser Oberyn, la présen… » Commença à balbutier ce dernier en se grattant nerveusement la barbe. « Ils se passeront de moi. Ce n’est pas le chevalier de la Garde Royale qui les intéresse, c’est le neveu de sa Majesté. » Rétorqua-t-il avant de, sans plus de cérémonie, s’éloigner au galop du cortège dans une envolée de sa cape blanche. Longtemps, il s’en alla errer au sein du Bois-aux-Loups, regardant en frissonnant cette neige qui recouvrait tout, fixant avec malaise les yeux rouges d’un barral qui croisa sa route. Ses dieux à lui était les Sept, et, dans une moindre mesure, la Mère Rhoyne, la femme qui lui avait donné vie étant une Orphelin de la Sang-Vert. Pas ses dieux étranges et sans nom du Nord.

La chevauchée avait aussi eu pour but de siphonner son esprit, mais la seule pensée qui vint remplacer le visage de Galeswinthe fut que cela avait été une mauvaise idée que de prendre cette monture-là pour le Nord. Le coursier des sables qu’il chevauchait rivalisait de vitesse et d’élégance avec le moindre des palefrois, surtout caparaçonné de blanc, mais c’était une bête de Dorne, faite pour les dunes de sable et non pas la neige. La pauvre était frigorifiée quand il passa enfin l’enceinte de Winterfell, les gardes le laissant entrer sans piper mot. Il portait toujours l’armure immaculée, rehaussée de dorures de son ordre et seul le distinguait vaguement du reste de ses acolytes les deux bijoux qui retenait sa cape sur ses épaules, deux scorpions jumeaux en rubis et obsidienne, les couleurs et le blason de la maison Qorgyle. Il était supposé devenir le nouveau lord, mais tout cela avait aussi fichu le camp quand Galeswinthe avait marié son écorché. C’était son jeune frère, désormais, qui était dévouée à prendre la tête de la maison après la mort de leur mère – qui n’aurait pas lieu de sitôt, l’actuelle lady continuant d’avoir la vigueur de ses vingt ans à cinquante ans sonnés. En lieu et place d’un fief, d’une femme, d’enfants, lui aurait les côtés du Roi, son épée et son devoir. Dans les livres, cela faisait belle et glorieuse compagnie, mais on se rendait vite compte qu’ils ne comblaient pas le froid d’une couche ou d’un cœur. A dire vrai, ils étaient gelés. Les rênes de sa monture furent rapidement fourrés dans les mains d’un palefrenier et ce ne fut qu’à ce moment qu’il ôta enfin son casque pour dévoiler son visage empoissé de sueur et encore marqué du dernier tournoi auquel il avait participé, par une pommette dûment éclatée lors de la mêlée. « Ser, si vous désirez que je vous conduise au banquet… » A l’intention du serviteur, il se contenta d’un haussement d’épaule. . « Un des écorchés ou de mes charmants compagnons de route a-t-il fait une soudaine crise pour que j’avale un navet ? » S’enquit-il, ce à quoi le garçon répondit par un rougissement et un fort signe de tête de gauche à droite. « Bien, dans ce cas, je trouverais la route de la salle de banquet plus tard. » Il n’avait toujours pas envie de la voir. Une main tripotant nerveusement la poignée de son épée, il fit quelques pas dans la cour, jetant ses yeux tout autour de lui. Machinalement, il se souvint de l’histoire de Winterfell, bâtie selon la légende par Brandon le Bâtisseur, le même homme qui avait érigé le Mur. Il connaissait énormément de chose, sur le Mur, glanée auprès d’un mestre, tout ça pour pouvoir les raconter à Galeswinthe qui, il le savait, avait toujours été étrangement attiré par cette épaisse muraille dans les terres septentrionales. Toute à ses réflexions, il n’entendit pas une soudaine salve d’aboiements, ou tout du moins ne s’en soucia pas. Mal lui en pris, puisqu’il sentit soudainement une masse s’écraser sur son buste et le renverser à terre tandis qu’une langue puante et humide s’activait à lui débarbouiller la figure avec force ahanements. Un moment, il en resta tout surpris, les bras en croix sur le sol, affalé comme un chiffon avant qu’il ne grogne et n’envoie bouler l’animal d’un doux coup de coude. Il n’y avait qu’un chien pour lui sauter ainsi à la figure, même après des années. D’une torsion des hanches, il se redressa, mais ce seulement pour mettre un genoux en terre et se mettre à gratter le mâtin entre les oreilles. « Eh bien, mon gros, je vois que le Nord ne t’as pas rendu austère, toi. » Loki lui répondit par une série de bonds et d’aboiements, visiblement ravi de retrouver une tête connue. « Ca fait longtemps, je suis content de voir que tu ne m’as pas oublié. » Lui déclara-t-il comme s’il parlait à un humain.

Il resta un bon moment à tapoter les flancs du chien et à subir ses mordillements et coups de langue en pleine figure avant de se relever définitivement, ramassant par la même son casque qui avait roulé sur les dalles pour le caser sous son bras. Saisissant un pan de sa cape, il la secoua pour en ôter toute la poussière dont elle s’était encroûtée en traînant par terre. « Faudrait peut-être que je daigne arriver à ce banquet, quand même. » Soupira-t-il en fixant encore et toujours le chien, comme s’il pouvait le comprendre. « Tu crois que je pourrais résister à l’envie de démolir la gueule de ce putain d’écorché avec mes poings ? » Le mâtin se contenta de pencher la tête sur le côté d’un air presque curieux, puis lui sortit un aboiement joyeux. Malgré lui, Oberyn sourit. « Je te ramènerais une carcasse de cygne, va. S’ils ont des cygnes, ici. » A regrets, il se détourna de l’animal qui trotta un moment derrière lui. Mais il ne fit quelques pas avant de se figer. Elle était là, comme il l’avait tant redouté, là, debout face à lui. Elle avait changé. Un peu. Après tout, huit années s’étaient écoulées. Et s’il trouvait son cœur douloureux en arrivant à Winterfell, il crut cette fois qu’il allait exploser. Il eut envie de se mettre à genoux devant elle et de pleurer contre ses jambes, il eut envie de prendre ses bras pour l’amener à lui et l’embrasser. A cet instant précis, elle aurait pu lui demander n’importe quoi qu’il l’aurait exécuté. Se plonger sa lame dans le ventre ? Sans hésiter. Lui décrocher la lune ? Il trouverait un moyen. Tout sauf cesser de l’aimer. D’un geste par trop roide, il se plia en deux, la main sur le pommeau de son épée. « Princesse. » Princesse. Elle était princesse, mais c’était aussi ainsi qu’il la surnommait depuis qu’ils étaient tout gosse. Sa princesse. C’avait toujours rendu Sahar jalouse, d’ailleurs, même s’il était son demi-frère, puisqu’elle avait écopé du surnom affectueux mais nettement moins gratifiant de demi-portion. Lentement, il redressa le buste en tentant de se faire un visage indifférent. « Notre dernière rencontre remonte à il y a une éternité, me semble-t-il. Veuillez m’excuser si je ne me suis pas présenté lors du banquet, notre chevauchée m’a donné une envie de solitude. » J’avais tout sauf envie de te voir. J’avais tout sauf envie de te voir à son putain de bras, en train de lui donner ces baisers que j’aurais dû connaître, moi. Tu étais à moi. Tu m’étais promise. Mais il t’a arraché à mes bras, et en même temps, il a arraché mes rêves et mon avenir.
Revenir en haut Aller en bas
Galeswinthe Martell
Galeswinthe Martell


NORD △ MAISON NOBLE
messages : 22
arrivée en westeros : 22/03/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyMer 1 Mai - 4:00


i thought i had killed my dreams

« she disappeared alone in the darkness, i felt the spirits stay in the room and i wish that our lives were just endless. cause it’s all too short and I'm leaving soon, and I wanna hold on to all of the people I lost. i wanna keep them with me, like we would never part. we are we are we are timeless timeless. everything we have we have. everything, oh my god. you are you are, the only thing that makes me feel like, I can live forever forever with you my love. »


    Galeswinthe savait se composer un visage de dame à la fois distinguée et effacée. C’était ce masque qu’elle utilisait lorsqu’elle devait dîner avec les Bolton, lorsque l’impitoyable Eothain posait des questions sur sa fertilité, lorsque les convenances l’exigeaient. Elle avait toujours été très douée pour la comédie, un talent qu’elle s’était découvert lorsqu’elle était enfant et qu’elle désirait manipuler gentiment les autres gamins pour obtenir des faveurs. On lui obéissait naturellement, non seulement parce qu’elle était la princesse-héritière, mais aussi parce qu’elle en imposait. Elle avait toujours ce regard légèrement hautain, cette façon bien à elle de lever le menton quand on la contrariait, cette fâcheuse manie de pincer ses lèvres jusqu’à ce qu’elles ne forment qu’une fine ligne blanchâtre, le tout simplement parce qu’elle n’obtenait pas ce qu’elle désirait. Elle pouvait aussi pleurer sur commande, ou en tout cas remplir ses yeux d’une marée d’eau salée pour que l’on pense qu’elle allait éclater en sanglots. Cette combine en particulier lui avait servi pour amadouer les enfants qui jouaient avec elle. Sahar elle-même n’y résistait pas. Quant à Oberyn, il lui passait le moindre de ses caprices. Mais ce n’était pas parce qu’elle faisait la moue, ou parce qu’elle était sa future dirigeante, c’était pour des raisons nettement plus égocentriques. C’était parce qu’il l’aimait. Et qu’il savait que c’était aussi le cas pour elle. Bien sûr, lorsqu’ils n’étaient que deux mioches sans cervelle, ils ignoraient encore ce que ces palpitations cardiaques signifiaient. Mais, plus tard, lorsque leurs lèvres s’étaient trouvées pour la toute première fois, ils n’avaient pas pu nier l’évidence. Et elle soupçonnait déjà Ryn de savoir qu’il l’aimait, avant même qu’elle ne se rende compte de ses sentiments à son égard. Il avait toujours une longueur d’avance sur elle. Il savait ce qu’elle aimait, ce qu’elle voulait, ce qu’elle espérait. Alors qu’elle en était encore à la case hésitation. Parce qu’il était comme ça, Oberyn : et que c’était aussi pour ça qu’elle était tombée amoureuse de lui.

    Mais le temps passa et les années se suivirent, et la princesse-héritière devint la femme d’un Bolton. Du Bolton, le fils. Sahar ne comprit pas son choix, pas plus que son aimé ne l’accepta. Pourtant, faible et meurtrie à l’idée d’affronter son regard trahi, Winthe avait laissé sa sœur adorée lui annoncer la nouvelle. Elle s’était empressée de se dissimuler derrière des excuses politiquement correctes, « il ne serait pas convenable de m’afficher avec lui pour une telle discussion, et si nous nous isolions, ce serait pire », « je suis fiancée à Theodan Bolton, j’ai des obligations à remplir et je n’ai pas le temps de lui parler », et sous le regard si sérieux de lady Sand, elle n’avait murmuré qu’une seule fois la véritable raison de ce refus de le voir. Ce n’était pas une question d’honneur ou de convenances. « J’ai peur de ne pas y arriver, Sahar. Son regard… Ses lèvres… Ses mains… J’ai peur de ne pas pouvoir m’en détacher. Mais il le faut, tu comprends ? Je ne peux plus rompre ces fiançailles. J’ai donné ma parole. Mon père l’a juré sur l’honneur de la maison Martell. Je suis vaincue, je ne peux plus l’aimer. » Brisée, la fière enfant des sables avait alors fait ses adieux aux siens, en leur laissant un bout d’elle-même. Quelque chose qu’ils devraient chérir à sa place. Oberyn. Son promis depuis l’enfance. Le seul homme qu’elle avait désiré épouser et qu’on lui avait arraché. Mais ce n’était pas autant la perte qui l’avait rendue si amère, c’était le fait qu’elle était elle-même en grande partie à l’origine de son malheur. Son père lui avait demandé sa permission et, pour le bien de Dorne, elle lui avait donné. Que se serait-il passé si elle avait refusé ce mariage ? Aurait-il respecté son choix ? La petite voix vicelarde au fond de sa tête l’assurait que oui, qu’elle aurait pu quitter les paysages enneigés de Winterfell pour retourner entre les dunes brûlantes de son royaume, au creux des bras puissants de son scorpion. Néanmoins, elle savait que cette voix n’existait que pour la torturer, que pour lui rappeler chaque jour tout ce qu’elle avait perdu et ce qu’elle n’aurait jamais. Au fil des années, pourtant, l’agaçante voix s’était affaiblie. Jusqu’à se taire, ne se réveillant que périodiquement lorsqu’un évènement la chamboulait profondément. Elle avait fait le deuil de son trône, le deuil de sa famille. Mais elle n’avait jamais oublié Oberyn, pas autant qu’elle l’aurait souhaité.

    Aujourd’hui était un grand jour pour Winterfell et pour les Bolton ; ils recevaient le neveu du Roi en personne, un mioche blondinet dont elle avait du mal à se souvenir du nom et qui allait vivre aux crochets de ce bon vieux Eothain jusqu’à ce qu’il soit suffisamment âgé ou qu’on le rappelle. Concrètement, l’arrivée du gamin ne faisait ni chaud ni froid à Galeswinthe, tout au plus s’amusait-elle intérieurement de l’exaspération du vieux lord lorsqu’il aurait passé plus d’une journée avec ce petit. Il n’avait pas l’air bien méchant, mais elle connaissait les enfants et les savait généralement turbulents ou exigeants. Cet enfant étant le neveu du Roi, on pouvait s’attendre à ce qu’il soit des plus hautains car certain de sa supériorité. Rien qu’à le voir chevaucher, fier comme un lion, la jeune femme savait qu’il ne serait pas facile à vivre. Cependant, elle avait révisé son jugement lorsqu’elle avait surpris le sourire sincère sur ses lèvres alors qu’un des soldats de l’escorte l’aidait à démonter. Il avait bon fond, mais son mode de vie risquait de le faire basculer du mauvais côté. Tous alignés, les Bolton et leur maisonnée souhaitèrent la bienvenue au mini-seigneur, puis tous rentrèrent se réfugier dans la chaleur du fief. Le froid mordant ses joues, Winthe avait profité de n’être pas indispensable pour filer sans demander son reste. Joueur, Theodan avait mordillé son cou en lui proposant de le retrouver plus tard dans la soirée afin qu’ils puissent réessayer. Elle n’était pas contre un peu de distraction, donc elle accepta et prit congé. Ce soir, ce serait plutôt un repas d’hommes, même si les femmes y étaient admises. On ne s’offusquerait donc pas de son absence, cela ne ferait que remettre une couche sur son image de femme docile et effacée. Grâce à cette étiquette, Galeswinthe pouvait déambuler dans les couloirs pendant que les hommes parlaient politique et affaires. Nul ne pensait un seul instant qu’elle fut intéressée par ces domaines. Après tout, ce n’était pas parce qu’elle était la princesse-héritière de Dorne que cela signifiait qu’elle était réellement intelligente. Pauvres sots. A leur défense, elle jouait particulièrement bien les empotées inconscientes.

    Les mains jointes sous les amples manches de tissu lourd, elle avançait posément dans la grande cour, toutes ses pensées tournées vers des sujets de moindre importance. Des vagabondages, des idées, des miettes de réflexions. Curieuse, elle arpenta le lien qui l’unissait à son fidèle molosse et ressentit immédiatement les premiers signes de l’engourdissement. Loki n’était pas bien loin, en vérité, il semblait même avancer vers sa position à toute vitesse comme lorsqu’il avait flairé la piste d’un gibier. Quelque chose, ou quelqu’un, avait attiré son attention et ce fut suffisant pour que sa maîtresse en soit intriguée. Elle l’aperçu enfin au loin, son pelage sombre tranchant solidement avec la neige environnante, mais il ne s’arrêta pas pour faire un détour jusqu’à elle. Il continua tout droit, la langue de travers en aboyant furieusement. Qu’est-ce que tu as vu, mon chien ? D’un pas vif, la Dornienne entreprit d’avaler la distance qui la séparait du mâtin. Elle s’immobilisa brusquement en apercevant un guerrier en armure. Un soldat de la Garde du Roi, à en juger par les couleurs qu’il arborait. Et même à cette longue distance, elle ressentit comme un vague à l’âme. Un malaise soudain qui la fit tituber soudainement. Certaine que cet affaiblissement n’était que passager, Galeswinthe n’y prêta aucune attention et s’avança encore. En tout cas, l’homme n’avait pas peur de Loki… quant au molosse, il lui faisait une fête bien surprenante. Néanmoins, à sa connaissance, il n’y avait personne de la Garde du Roi qu’il connaissait aussi bien. La petite voix s’éveilla dans un coin de son esprit. Personne, sauf lui. Les ongles de ses doigts s’enfoncèrent dans la chair tendre de ses avant-bras lorsqu’elle se rendit compte qu’elle connaissait ce soldat. Oh oui, elle le connaissait pour être montée sur ses épaules dans les Jardins Aquatiques pour faire tomber sa demi-sœur dans l’eau. Elle connaissait le timbre rauque de sa voix, à la fois douce et autoritaire. Elle connaissait la tendresse de son regard lorsqu’il le posait sur elle. Elle connaissait la force de ses bras, qui la retenaient toujours lorsqu’elle était sur le point de défaillir. Elle connaissait la saveur de ses lèvres, chaudes comme le soleil de Dorne. Elle connaissait l’exquise virtuosité de ses mains et de sa langue, pour les avoir sentis sur son corps dénudé et offert à son plaisir. Elle connaissait son nom. Oberyn Qorgyle. Son premier et éternel amour. Celui qu’elle avait trahi au profit d’un mariage de raison. Celui qu’elle n’avait jamais oublié.

    La petite voix lâcha un cri victorieux dans son crâne vide. Vide de toute pensée, parce qu’elle ne savait justement pas quelle parole dire, quel geste faire pour le saluer. Devait-elle seulement le faire ? Bien trop vite à son goût, il se détourna du chien, ramassa son casque doré et se retourna. Vers elle. Puis son regard se leva vers sa silhouette gracile, enveloppée par une robe lourde aux teintes sablées et recouverte par une cape de fourrure noire. Mal à l’aise, elle dénoua ses mains pour laisser ses bras tomber le long de son corps, résistant à l’envie de maltraiter ses cheveux ou la large ceinture de cuir qui était posée sur ses hanches. Tout, sauf son regard. Tout, sauf son regard. « Princesse. » Plié en deux, la main sur le pommeau de son épée, lui non plus ne semblait pas pressé de croiser ses yeux. Princesse. Ce mot parti comme une flèche droit vers son cœur. Comment un simple mot pouvait-il raviver tant de souvenirs, comment pouvait-il lui faire ressentir tellement de peine et de bonheur à la fois ? Princesse. Des dunes dorées, des rires d’enfants, la satisfaction d’une bonne bataille. Et encore, toujours, la caresse de ses lèvres sèches sur sa peau. Sur sa nuque. Sur ses seins. Elle ferma obstinément les yeux, refusant de visionner ce film de sa vie. C’était fini. Ce n’était plus rien. Puisque les mots refusaient de sortir de sa gorge serrée, elle le laissa reprendre la parole. « Notre dernière rencontre remonte à il y a une éternité, me semble-t-il. Veuillez m’excuser si je ne me suis pas présenté lors du banquet, notre chevauchée m’a donné une envie de solitude. » « … Je comprends. » Si j’avais su que tu serais là, je me serais enfermée dans ma chambre jusqu’à ce que tu t’en ailles. J’aurais tout fait pour ne pas avoir à affronter le bleu de tes yeux. Tout. Même la mort m’aurait semblé plus clémente que ce que je lis dans ton regard. Une éternité. Tu ne crois pas si bien dire, mon amour. « Ryn, je… » Elle pinça les lèvres, refermant la porte à des mots qui auraient pu les blesser tous les deux. A des mots qui appartenaient à un futur déjà mort. Loki poussa un bref aboiement, trottina jusqu’à elle et frotta la tête contre sa cuisse gauche pour lui montrer son soutien. Brave chien. « Ser Oberyn, permettez-moi de vous souhaiter officiellement la bienvenue au fief de la maison Bolton. Si vous le désirez, je peux faire en sorte que l’on vous escorte jusqu’à la salle du banquet ? » Un sourire mécanique qui se veut amusé, mais qui n’est rien d’autre que froid et maladroit. « Les femmes n’y sont pas vraiment conviées, c’est plutôt un repas d’homme ce soir. Je pense que c’est pour faire plaisir au petit seigneur. Tout pour la pupille, en somme. » Elle se trouvait ridicule, à discuter d’un ton monocorde des stupides raisons d’un banquet masculin, juste pour lui faire comprendre qu’elle ne serait pas là. Elle se trouvait d’ailleurs tout aussi stupide avec les quelques fleurs blanches qu’une de ses caméristes avait osé accrocher dans ses cheveux. Theodan avait aimé, alors elle les y avait laissées. Il disait que ça lui rappelait un peu sa puissante dornienne mégalomane, un peu de la princesse qu’elle était alors. A la mention de son époux, elle crispa les poings dans ses manches larges. Puis, encore une fois, le sourire de bienséances. « Vous risquez d’attraper froid, ser Oberyn. » Sa peau hâlée, bien plus que la sienne en vérité, lui rappelait les gens de Dorne. Il avait changé, en huit longues années. Il s’était encore endurci, ses muscles semblaient avoir doublé de volume – c’était bien sûr faux, mais il avait toujours donné l’impression d’être tellement plus fort qu’elle, tellement plus grand que c’était bien le seul homme à la faire sentir petite – son visage s’était amaigri. Il conservait même une pommette éclatée d’un récent combat. Si récent, en réalité, que la plaie s’était finement rouverte à cause du froid et qu’un rubis vermeille s’y attardait. Il n’avait pas dû sentir la goutte se former. Sans savoir ce qu’elle faisait, elle tira un mouchoir blanc de son giron et avança la main vers lui. Mais quelque chose l’empêcha de terminer son geste. Et ce n’était pas la petite voix. « Je… Tu… Vous saignez. Tenez. » En tremblant légèrement, elle lui fourra le mouchoir entre les mains et recula d’un pas si vite qu’elle faillit bousculer Loki. Le chien jappa faiblement, comme pour lui dire de faire plus attention. Elle posa les yeux sur le mouchoir entre les grosses paluches d’Oberyn. C’était un morceau de tissu qu’elle avait gardé de sa toilette personnelle à Dorne. Frappé des armoiries du soleil et de la lance. Invaincus, insoumis, intacts. Tout ce qu’elle n’était plus. Vaincue, soumise, brisée. Rien qu’à subir son regard, elle se sentait partir en morceaux.
Revenir en haut Aller en bas
Oberyn Qorgyle
Oberyn Qorgyle


DORNE △ MAISON NOBLE
messages : 9
arrivée en westeros : 30/04/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyVen 3 Mai - 2:46


i thought i had killed my dreams

« I’m bleeding out So if the last thing that I do Is to bring you down, I’ll bleed out for you. So I bare my skin And I count my sins And I close my eyes And I take it in And I’m bleeding out, I’m bleeding out for you. When the day has come That I’ve lost my way around And the seasons stop and hide beneath the ground, When the sky turns gray And everything is screaming, I will reach inside just to find my heart is beating. You tell me to hold on, Oh you tell me to hold on But innocence is gone And what was right is wrong»
oberyn qorgyle&galeswinthe martell ♦ bleeding out by imagine dragons



« … Je comprends. » Il se retint comme il peut d’hausser un sourcil ou d’esquisser une moue moqueuse. Vraiment ? Elle comprenait ? Elle comprenait qu’il n’avait aucune envie de reposer ses yeux sur elle, tout comme il mourrait de désir de la tenir dans ses bras et de l’embrasser, de goûter à toutes les caresses auxquelles il n’avait pas encore eu droit parce que, disait-elle, ils les savoureraient lors de leur nuit de noce ? Menteuse souffla une voix dans son esprit. C’était elle, pourtant, qui avait accepté ce mariage et elle, qui, il le savait grâce à Sahar, défendait bec et ongles son tendre putain d’écorché face à toutes ses infidélités. Il savait tout. La bâtarde de Lancehélion était incapable de résister à son frère quand il s’agissait de lui donner des nouvelles de Galeswinthe, même si cela ne le rendait qu’un peu plus amer. « Ryn, je… » Le surnom fit bondir son cœur en avant dans sa poitrine, prêt qu’il était à s’arracher de sa poitrine pour se déposer entre les mains de Galeswinthe et qu’elle en fasse ce qui lui en semble bon. Qu’elle le réduise en charpie, comme elle l’avait déjà fait, ou qu’elle éprouve un peu de tendresse pour lui. « Ser Oberyn, permettez-moi de vous souhaiter officiellement la bienvenue au fief de la maison Bolton. Si vous le désirez, je peux faire en sorte que l’on vous escorte jusqu’à la salle du banquet ? » Son cœur se calma, mais il continua de distiller une sourde douleur dans les moindres recoins de son cœur. Alors, il en était ainsi. Peut-être était-ce pour le mieux. Lentement, il se redressa, pour clouer fermement son regard trop bleu dans le sien. Toujours aussi petite, songea-t-il. Il se demanda ce qui restait en elle de la fille de Dorne. Il esquissa un rictus moqueur. « Est-ce tellement un outrage que de ne pas se présenter à un banquet ? Le capitaine des gardes a manqué de s’en étouffer quand j’ai annoncé que je chevaucherais seul et, à peine rentré, un serviteur s’est empressé de proposer de m’y conduire. » Lança-t-il sur un ton presque badin en caressant du pouce le pommeau de son épée. Elle avait changé, il avait changé. C’était là l’œuvre du temps. Dans ses souvenirs, Oberyn Qorgyle était un garçon tempétueux et impérieux, fougueux et sauvage, mais capable de tous pour les yeux de sa belle princesse. Ser Oberyn était un homme solitaire et froid, chevaleresque mais distant, à la violence douloureusement contenue pour n’éclater que lors des tournois où la Garde Royale paradait comme une bande de paons faisant la roue pour les beaux yeux du Roi et des nobles. Une vraie lice. Regardez comme mes chiens ont des crocs longs ! semblait sous-entendre le regard de sa Majesté à chaque fois que l’un des sept hommes faisaient mordre la poussière à un chevalier de l’Orage, du Bief, ou qu’importe encore ! mais c’était toujours la même histoire. C’était à cause d’elle murmurait encore et toujours la même voix dans sa tête. A cause d’elle qui portait cette putain d’armure et cette putain de cape qui, parfois, lui pesait autant qu’une de mailles et d’acier. « Les femmes n’y sont pas vraiment conviées, c’est plutôt un repas d’homme ce soir. Je pense que c’est pour faire plaisir au petit seigneur. Tout pour la pupille, en somme. » Il la regarda un moment, silencieux, ses yeux figés dans les siens comme s’il eut soudainement été fait de pierre et non plus de chair et d’os. Sahar aurait tempêté, si on lui avait chanté qu’elle était exclue d’un banquet que seule la virilité pouvait honorer, et pourtant elle avait toujours été plus douce que sa sœur, du moins quand il s’agissait de s’afficher en public. Sa princesse aurait-elle changé à ce point ? « Le garçon a passé deux lunes à voyager flanqué d’hommes, je suis sûr que cela le délectera de continuer en pareille compagnie. » Et nul n’aurait su dire s’il était ironique ou, au contraire, diablement sérieux. Soudainement, il se trouva stupide. Il la trouva stupide, à discuter comme de parfaits étrangers d’un banquet dont il se contrefoutait, d’un banquet dont il se contrefoutait, de ses Bolton dont il se contrefoutait et que, pire encore, il haïssait du plus profond de son âme. Il aurait du rester à Port-Réal. Demander au Roi de dépêcher un autre chevalier à l’armure pâlotte à sa place. Mais voilà, entre la partie de son cerveau qui ne voulait plus jamais croiser la route de Galeswinthe, et celle qui serait morte pour un regard de son âme, le combat avait été aisé, et la seconde l’avait emporté une seconde après que la proposition ait été émise. « Vous risquez d’attraper froid, ser Oberyn. » Machinalement, il prêta un peu d’attention à son corps et constata que oui, la chair de poule égrainait ses bras sous l’armure et que son nez était à deux doigts de couler. L’attention de la jeune femme lui fit plaisir, bien trop, et il se trouva pathétique. Il l’aimait à ce point qu’une simple remarque de convenance lui gorgeait l’âme de joie, mais d’une drôle de joie aux relents d’amertumes. « Ouais … Quelqu’un m’a dit un jour que le froid dans le Nord et au-delà du Mur pouvait tuer son homme. » Marmonna-t-il en guise de réponse. Ce quelqu’un, c’était Galeswinthe, qui d’autre, toujours occupé à amasser des connaissances diverses et variées sur le Mur. Oberyn se souvint qu’un jour il avait été tout fier de lui annoncer qu’un de ses lointains grands-pères avait été Lord Commandant de la Garde de Nuit. Stupide môme.

« Je… Tu… Vous saignez. Tenez. » Il n’avait même pas remarqué. Il se déganta pour porter ses doigts à la plaie qui barrait sa pommette pour y recueillir une goutte de sang du bout des doigts, regardant un moment le rouge filer le long de sa peau pour se perdre dans sa paume. « Merci. » Souffla-t-il quand elle lui fourra son mouchoir dans les mains. Il ne prit d’abord pas garde aux armoiries qui y étaient brodées, se contentant de poser le tissu sur la plaie pour l’éponger, sans que jamais il ne la lâche du regard. « Nous nous sommes stoppés à Château-Darry lors de notre remonté vers le Nord, et le maître de céans a jugé bon d’organiser un tournoi afin de nous distraire. » Se justifia-t-il de sa plaie, sans vraiment savoir si ça allait l’intéresser, sûrement pas d’ailleurs, mais il ne voulait pas laisser ce silence gênant et corseté de plomb reprendre ses droits pour laisser un froid douloureux s’installer entre eux. Il abaissa le bras et fixa un moment la tâche écarlate qui s’étalait sur l’immaculé du mouchoir avant de caresser du pouce les armoiries de la maison Martell. Il n’était pas retourné à Dorne depuis le mariage de Galeswinthe. Il se souvenait encore très bien de ce jour. Une poignée de semaines auparavant, un des chevaliers de la Garde venait de mourir et aucun homme n’était encore venu le remplacer. Il avait exactement vingt ans à l’époque, et si bien des hommes le surpassaient à l’épée, il était tout aussi mortel avec une lance que les scorpions qorgyle avec leurs dards et, deux sabres dans les mains lui permettaient de faire des dessins d’un rouge brillant sur n’importe quelle peau. Alors il était parti, avec une dizaine d’hommes d’escorte. Il se souvenait que, deux heures après son départ, il avait vu la silhouette de Sahar chevauchant un coursier des sables, l’ayant si fort talonné que sa robe était luisante d’écumes. Dix lieux durant, elle n’avait pas lâché son côté, le conjurant de revenir sur sa décision, de rentrer au Grès, de ne pas renoncer à une vie d’homme entière par chagrin. Le dernier mot qu’elle lui avait lancé était « crétin » avant de s’éloigner au galop pour disparaître au milieu des dunes. Il y avait toujours eu des choses que Sahar ne comprenait pas. L’amour dévorant qu’il éprouvait pour Galeswinthe en était une. « Sahar … vous salue. Enfin, je suppose. Elle est venue me visiter à Port-Réal avant le début de l’automne. » Murmura-t-il, quelque chose de creux et de vide et de stupide. Il savait bien que Sahar correspondait assidument avec Galeswinth, quand elle n’était pas occupée à laisser traîner ses oreilles discrètes de bâtardes dans les couloirs du Palais Vieux. Un moment, il se demanda si c’était lui qui était exclu de la vie de Galeswinthe ou si, au contraire, c’était Galeswinthe qui s’était exclue de sa vie à lui, et même de celle de Sahar. Derechef, il se plia en deux, la main crispée autour de la poignée de son épée. « Je devrais prendre congé, princesse. Je demanderais à un serviteur de m’indiquer le chemin des appartements du garçon. » Je devrais. Mais, combien j’aimerais rester là. Même si l’on ne parvint à se sortir que des idioties et des paroles plates, même s’il y a un gouffre entre nous, simplement te regarder … Mais c’était interdit. Il le savait. Il le savait, et il allait devoir monter la garde devant la porte du neveu de sa Majesté dès que celui-ci aurait trouvé le chemin de son lit.
Revenir en haut Aller en bas
Galeswinthe Martell
Galeswinthe Martell


NORD △ MAISON NOBLE
messages : 22
arrivée en westeros : 22/03/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptySam 4 Mai - 1:01


i thought i had killed my dreams

« she disappeared alone in the darkness, i felt the spirits stay in the room and i wish that our lives were just endless. cause it’s all too short and I'm leaving soon, and I wanna hold on to all of the people I lost. i wanna keep them with me, like we would never part. we are we are we are timeless timeless. everything we have we have. everything, oh my god. you are you are, the only thing that makes me feel like, I can live forever forever with you my love. »


    Il y avait toujours eu quelque chose dans le regard du Scorpion Blanc qui mettait à nu l’âme de Galeswinthe Martell. Même enfant, il avait ce don incroyable de lire en elle, d’être à la fois son bourreau et son juge. Par ses simples actions, par sa gentillesse et sa noblesse, il s’était fait sa place dans sa vie comme l’oiseau fait son nid. Petits bouts par petits bouts, guidé par un instinct naturel profond et incompréhensible. Si Sahar Sand était la voix de la raison, Oberyn Qorgyle était celle de la justice. Il était son cœur lorsqu’elle ne jurait que par sa tête, sa vie lorsqu’elle ne voyait que le devoir. Et huit ans après, en cette terre enneigée, elle se rendait à nouveau compte de l’emprise qu’il avait sur elle. Même si elle s’efforçait de garder un visage impassible, elle ne pouvait pas s’empêcher d’ancrer ses yeux dans les siens et d’être à la fois glacée par le mépris qu’elle y apercevait et brûlée par l’intensité qui s’en dégageait. Il la détestait, et il l’aimait aussi. Tout comme elle avait tout fait pour l’oublier sans y parvenir. Ils étaient liés, à travers le temps et l’espace. Au fond, qu’importait le paysage de leurs retrouvailles, ils restaient les éternels gosses aux mains moites et aux pensées folles. La seule chose qui avait changé… c’était sa place en ce monde, l’anneau à son annulaire et l’ample cape blanche qui ornait les épaules de son aimé. Elle l’avait trahi et aujourd’hui, elle en payait le prix. Elle seule était responsable de ce qu’il s’était infligé par la suite, elle seule était à blâmer. Même si Sahar avait tout fait pour la raisonner, puis qu’elle l’avait réconfortée pendant des lunes pour qu’elle ne cède pas à son désespoir, elles avaient toujours su quel était son rôle dans cette mascarade. Elle était l'instigatrice de leur malheur à tous les deux, et pour cette raison, elle ne s'était jamais permise d'oublier le désespoir dans ses sublimes yeux bleus lors du banquet de fiançailles. C'était le regard d'un homme amoureux dont le cœur avait été lâchement arraché hors de sa poitrine, piétiné, dévasté, pour ensuite être remis à sa place comme de rien n'était. C'était exactement le même regard qu'aujourd'hui. Et elle mourrait sous sa douleur.

    « Est-ce tellement un outrage que de ne pas se présenter à un banquet ? Le capitaine des gardes a manqué de s’en étouffer quand j’ai annoncé que je chevaucherais seul et, à peine rentré, un serviteur s’est empressé de proposer de m’y conduire. Le garçon a passé deux lunes à voyager en compagnie d’hommes, je suis sûr que cela le délectera de continuer en pareille compagnie. » Sincèrement, lequel des deux se souciait de ce blondinet ou de ce fastidieux repas donné en son honneur ? Sûrement pas elle, qui n’avait de toute façon aucune envie de s’y rendre pour subir les plaisanteries grasses des soldats et le regard froid d’Eothain, qui se serait demandé ce qu’elle fichait là. A ses yeux, et aux yeux de toute la maisonnée Bolton, elle se devait d'être l’épouse effacée de son fils aîné. Or, se présenter à un banquet pour lequel l’on n’est pas officiellement conviée ne sied pas une dame. En temps normal, elle aurait tempêté, tapé du pied, elle aurait exigé d’être reçue comme il se devait. Elle aurait elle-même fait la conversation au gamin, pour peu qu’il soit capable d’aligner deux mots. Elle aurait même ri avec Oberyn de l’air coincé que peuvent avoir les Gardes du Roi, pour ensuite prendre congé et se réfugier dans son alcôve, où il l’aurait rejointe quelques minutes plus tard. La caresse de ses lèvres sur la peau douce de son cou aurait suffi à lui faire oublier la fatigue et le chemin tracé par sa langue à enivrer ses sens mieux que n’aurait pu le faire le plus fort des alcools. Mais cette époque était révolue et ils avaient changé. A cause de toi, souligna une nouvelle l’exécrable petite voix pleine de vérité. Sous son regard d’homme brisé, elle se voyait telle qu’elle était. Horrible, blessante, hautaine. « Ouais … Quelqu’un m’a dit un jour que le froid dans le Nord et au-delà du Mur pouvait tuer son homme. » Une flèche en plein dans son cœur mourant. Elle baissa momentanément les yeux, le temps de chasser de quelques puissants battements de paupières les larmes qui menaçaient de s’installer. Jamais elle n’avait pleuré depuis son arrivée à Winterfell, ou en tout cas jamais devant quelqu’un, et elle ne commencerait pas avec lui. Les larmes n’étaient bonnes que pour les personnes tristes qui avaient justement perdu quelque chose. Elle, elle avait pris son propre futur pour l’offrir en pâture aux chiens. Elle ne valait guère mieux que les Bolton et leur passion dérangeante pour la torture. Car en réalité, c’était elle la maîtresse de ces arts. Elle s’était assise sur une chaise pour s’enlever les ongles un à un, puis elle avait fait de même avec Sahar. Avec sa famille. Mais avec Oberyn, elle avait été plus cruelle que la mort. Elle lui avait laissé ses yeux pour la contempler et pour la pleurer.

    Elle resta là, les bras ballants, à quelques mètres insignifiants de lui, à le regarder essuyer négligemment la goutte vermeille qui avait roulé sur sa pommette. Elle observa avec fascination la façon dont le rouge s’étala sur le mouchoir blanc. Cela lui fit penser à un barral. Avec son ramage cramoisi, ses yeux perçants, son tronc immaculé. « Nous nous sommes stoppés à Château-Darry lors de notre remonté vers le Nord, et le maître de céans a jugé bon d’organiser un tournoi afin de nous distraire. » Tu as toujours aimé te battre, espèce de brute épaisse. Tu ne faisais jamais attention à la tête que je faisais lorsque tu prenais des coups et tu me demandais toujours pourquoi j’étais en colère. Qu’il s’agisse de jeux d’enfants ou de lices de chevalier, je m’inquiétais de la même façon. Et voir ton sang couler me rendait folle de rage. J’avais envie de t’étrangler pour être aussi stupide. Une fois, j’avais même écrasé mes poings sur ton torse une bonne dizaine de fois avant que tu ne me serre brusquement entre tes bras, en t’excusant sans savoir pourquoi tu devais le faire. T’as toujours été bête, Ryn. Mais t’engager dans la Garde du Roi ? Je crois que c’était ta plus belle connerie. Sur ces mots, elle aurait secoué la tête de droite à gauche, il aurait commencé à se justifier et, pour le faire taire, elle aurait hésité entre l’embrasser et lui filer un coup de coude entre deux côtes. Pour finalement déposer ses lèvres sur les siennes. Et lui donner un coup de coude entre les côtes. Il aurait fait semblant d’avoir mal, elle l’aurait traité de femmelette et… et… Elle rejeta les possibilités qui s’offraient à elle, les scénarios dont elle avait toujours secrètement rêvé pour mieux s’endormir dans ce grand lit glacé où elle dormait seule de nombreuses heures par semaine. Galeswinthe ne connaissait pas l’homme qui lui faisait face ce soir, elle pouvait dessiner son visage les yeux fermés, mais elle était incapable de dire ce qu’il pensait ou de lire autre chose dans son regard d’un bleu intense qu’une profonde lassitude mêlée d’un soupçon de tristesse. Sans doute avait-il appris à mieux dissimuler ses émotions pendant ces huit dernières années passées dans la Garde du Roi. « Sahar … vous salue. Enfin, je suppose. Elle est venue me visiter à Port-Réal avant le début de l’automne. » « Je ne l’ai plus vue depuis… longtemps. » souffla-t-elle d’un ton presque absent, ses iris perdus dans les siens. Ils parlaient, ils parlaient, mais ils ne se disaient rien d’important qui puisse raviver de trop douloureux souvenirs. Bien sûr qu’elle savait que Sahar était allée à Port-Réal pour lui rendre visite, elle lui en avait parlé dans l’une de ses lettres. Elle ne s’était pas étalée sur le sujet, sachant pertinemment que cela ne ferait que raviver d’anciennes blessures, mais elle avait tenu à le lui dire. Oberyn va bien. Pour ces trois petits mots, elle aurait tué. Et sur la lettre vieille d’un peu moins de deux mois, la phrase était légèrement plus effacée que le reste du texte. A force de passer son pouce sur son prénom, elle avait enlevé un peu d’encre. Mais qu’y pouvait-elle si elle restait amoureuse d’un fantôme ? Si, malgré sa traîtrise, il restait un peu de cette princesse-héritière impétueuse en elle ? « Je devrais prendre congé, princesse. Je demanderais à un serviteur de m’indiquer le chemin des appartements du garçon. » La jeune femme eut le réflexe stupide d’acquiescer alors que son cœur bondissait dans sa poitrine. Elle ferma obstinément les lèvres à ses désirs, prête à suivre des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse dans l’obscurité, le regard fixé sur sa cape immaculée. Elle était prête à le faire. Sans sourciller, sans pleurer, sans un regret. Parce qu’elle venait de se convaincre qu’il serait mieux pour eux qu’ils ne se revoient jamais. Elle avait déjà gâché sa vie, ruiné ses rêves, elle ne pouvait pas lui apporter la douceur dont il avait terriblement besoin. Et maintenant qu’il était entré au service du roi, plus personne ne le pouvait. A cause de toi. Loki émit un long gémissement en fourrant son museau entre ses pattes avants, suite à quoi il s’ébroua vivement et s’élança vers le château dans une autre direction que celle prise par Oberyn.

    « Qu’est-ce que je fais là ? Qu’est-ce que je fais là ? » Les doigts serrés sur sa ceinture de cuir, les yeux écarquillés par la stupeur, elle sentit pour la première fois le froid sur son visage et les battements désordonnés de son palpitant dans sa poitrine. Elle avait mal, mais cette douleur la tira de son stoïcisme pour la mettre face à ses actes. Elle ne pouvait pas remonter le temps, tout comme elle ne pouvait pas rester là à le regarder s’en aller. Déjà, sa silhouette commençait à disparaître. S’il n’avait pas eu sa cape, elle n’aurait plus été capable de le voir. Il s’engouffra dans un couloir quelconque, puis, sans réfléchir une seconde de plus, elle partit à sa poursuite. Relevant le bas de sa robe beige pour ne pas se prendre les pieds dedans, elle se lança dans une course effrénée. Galeswinthe rattrapa le Dornien au détour d’un second couloir, désert et relativement peu éclairé. Il se rendait… où se rendait-il, d’ailleurs ? Elle reconnaissait bien évidemment l’endroit, mais elle était incapable de dire si la direction qu’il suivait le mènerait où il pensait aller. Mais en même temps que cette idée traversait son esprit, elle n’y trouva aucune prise à laquelle se rattacher. Elle courait encore, les poumons brûlés par l’air glacé qu’elle respirait, les mains refermées sur le tissu de son vêtement qui dévoilait ses bottes et un petit morceau de ses interminables jambes. Elle courait sans s’arrêter. Elle courait encore lorsqu’il ralenti l’allure pour se tourner – il devait sûrement l’entendre ahaner depuis quelques secondes déjà et il se demandait qui pouvait bien faire autant de bruit. Elle courait toujours lorsqu’elle croisa ses prunelles meurtries. Et sans savoir comment, elle s’écrasa brutalement entre ses bras en se blessant la joue gauche sur son armure parfaitement polie. Mais elle s’en fichait. Galeswinthe enferma son torse dans l’étau de ses bras, soudainement prête à toutes les concessions pour qu’il ne la rejette pas au loin, pour qu’il ne la repousse pas. Elle laissa le fin filet de sang rouler le long de sa gorge ; ce n’était qu’une petite coupure qui cesserait bientôt de saigner, mais la blessure lui fit du bien. Elle banda ses muscles sous l’effort, tentant de le serrer encore plus fort. « Ryn, Ryn, Ryn, Ryn, … » Parlait-elle vraiment à voix haute ? « Ne me laisse pas, ne pars pas. Ou alors, fais quelque chose, frappe-moi, hurle-moi dessus. Dis-moi que tu me déteste et que je ne suis rien de plus qu’une traînée. Mais arrête de me regarder comme ça, je t’en supplie. Déteste-moi. » Ce serait tellement plus facile s’il la détestait. Elle cesserait peut-être de se sentir coupable. Peut-être. « Déteste-moi, Ryn. » Les premiers sanglots s’étaient étouffés entre l’armure et sa chevelure en désordre, laissant des sillons humides sur son beau visage. Mais elle pleurait désormais. Envolée, la belle maîtrise. Il avait fallu qu’il se pointe pour que des années de contrôle ne volent en éclats. Elle l’avait brisé, il l’avait détruite.
Revenir en haut Aller en bas
Oberyn Qorgyle
Oberyn Qorgyle


DORNE △ MAISON NOBLE
messages : 9
arrivée en westeros : 30/04/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyDim 5 Mai - 2:45


i thought i had killed my dreams

« You're as cold as ice, You're willing to sacrifice our love, You never take advice, Someday you'll pay the price, I know. I've seen it before, it happens all the time, You're closing the door, you leave the world behind, You're digging for gold, yet throwing away, A fortune in feelings, but someday you'll pay. You're as cold as ice, You're willing to sacrifice our love, You want paradise But someday you'll pay the price, I know. »
oberyn qorgyle&galeswinthe martell ♦ cold as ice by foreigner


« Je ne l’ai plus vue depuis… longtemps. » Depuis huit ans, aurait pu préciser Oberyn. Tu ne l’as pas vu depuis huit ans, comme tu ne m’as pas vu depuis huit ans, ni ton père, ni tes frères et sœurs, ni Dorne. Exactement huit ans. Mais elle le savait pertinemment. En huit ans, leurs vies à tous les trois avaient continué en ne laissant qu’une vague poignée de souvenirs doux-amer. A Sahar, la Dorne, à lui, Port-Réal et à Galeswinthe, le Nord. A Sahar, le soleil, à lui, l’épée, à Galeswinthe, l’écorché. Le temps où ils jouaient ensemble dans les Jardins Aquatiques semblait appartenir à un autre monde. Mais déjà il se détournait pour s’éloigner à grands pas, songeant vaguement qu’il demanderait un pichet de vin à un domestique, histoire de s’engorger pour oublier un moment dans quel pétrin il se retrouvait désormais. Protège ton Roi et sa famille, garde ses secrets, dévoue-toi à lui, ne prends pas femme, ne dirige pas, honore ta famille, garde l’innocent. Et lance ton cœur aux orties. Se morigéna-t-il alors que ses doigts s’étaient crispés sur la poignée de son épée jusqu’à en blanchir. Il savait ce qu’il faisait lorsqu’il s’était agenouillé devant l’effigie du guerrier, armes et armure disposées à côté de lui, veillant la nuit entière pour que le petit jour le surprenne les genoux ensanglantés et les yeux enfoncés dans des cavités profondes et bleuâtres. L’épée du lord commandant lui avait griffé la peau, quand il l’avait abattu sur son épaule pour l’adouber, et il s’était redressé en chevalier de la garde. Il se souvenait, vaguement, d’avoir tourné le regard en sortant du Grand Septuaire de Baelor, et de l’avoir posé sur la Jouvencelle. En son nom, il avait juré de protéger les pucelles, ou bien quelque chose du même acabit. Il se souvenait surtout qu’à la place de la statue, il avait vu Galeswinthe, illusionné par les souffrances de son cœur et la nuit agenouillée sur le marbre. Une belle statue de marbre, aux yeux de nacre, embijoutée d’or, mais une statue. Quelque chose qui vous regardait du haut de son piédestal, inaccessible, peut-être bienveillante mais aussi, regardant tous vos malheurs sans y poser la main pour les apaiser. On avait beau parler à tout va de la miséricorde des Sept, il avait toujours cru que les dieux regardaient les hommes comme les hommes regardaient les fourmilières. Une masse grouillante, informe, où l’on ne distinguait pas une fourmi de l’autre, et qu’on pouvait écraser sans le moindre remords. Et aussi injuste, immonde, méchant que cela aurait pu paraître, c’était ce qu’il avait pensé de Galeswinthe. Une déesse, et lui était une fourmi tout juste bonne à disparaître d’un coup de talon.

Il s’était plongé dans ses pensées moroses, marchant au hasard dans les couloirs de la forteresse en espérant pouvoir alpaguer un domestique, mais tout ce qu’il faisait était tourner à droite, à gauche, sans tomber sur personne puisque tous étaient trop occupés au banquet. Vaguement, il lui sembla entendre en écho sur les murs le son d’une course, se caressa de l’espoir que c’était peut-être Galeswinthe qui cavalait ainsi pour pouvoir le rattraper, renvoya sa pensée au loin. Mais quand le galop se fit plus insistant, il finit par stopper lentement ses pas et par se dévisser la nuque pour regarder derrière lui. C’était bien elle, et son cœur à lui partit au même rythme que sa course à elle. Elle avait déjà couru vers lui comme ça. Quand ils étaient tout mômes, d’abord, et qu’il s’agissait, dans les Jardins Aquatiques, de choisir son cavalier pour les joutes dans les bassins. Oberyn avait toujours été costaud et agile, ce qui en faisait une monture prisée quand il s’agissait d’en flanquer un autre à l’eau, mais c’était toujours Galeswinthe qui grimpait sur ses épaules – parfois, Sahar. Elle avait aussi couru comme ça une fois, quand il avait quitté le Grès en douce, et ce au beau milieu de la nuit, pour débarquer telle une fleur à Lancehélion et lui faire une surprise. Mais c’était aussi pour lui flanquer une solide taloche de s’être ainsi évaporé, la dame sa mère ayant envoyé un corbeau au Palais Vieux pour demander si son vaurien de fils n’était pas aller s’y réfugier – elle le connaissait trop bien, et il ne pouvait tenir guère longtemps sans voir Galeswinthe. Mais il n’avait pas été souvent séparé, de l’enfance jusqu’à l’adolescence, puisqu’Oberyn avait rapidement été confié comme pupille au prince de Dorne, grandissant auprès des Martell sans presque de discontinuité. Finissant par arrêter totalement ses pas, il lui fit face, prêt à lui demander ce qui lui prenait ainsi en y mettant toute la politesse du monde, mais déjà elle s’écrasait contre son torse cuirassé. Il en resta tout surpris, tout idiot aussi, tout amer et tout heureux. Sous l’acier blanchi son cœur pulsait violemment, si fort qu’il était sûr que la princesse du nord aurait pu l’entendre aisément. Il leva un bras, prêt à l’enlacer, à la serrer contre sa grande carcasse asséchée par les ans et bardé de métal, puis se souvint. Morne, son bras retomba le long de son corps. « Ryn, Ryn, Ryn, Ryn, … » Ryn. Ryn, ce n’était pas rien qu’un surnom, c’était aussi Dorne, c’était les dunes, c’était les bassins, Sahar, Galeswinthe, c’était ses baisers et ses caresses, c’était ce sourire qu’il avait juste pour lui, c’était son cœur qui battait follement et joyeusement, c’était des promesses qui avaient été brisées. Mais Ryn, ce n’était plus lui. Ryn, c’était un garçon qu’un rien faisait rire et qui se gobergeait de rêveries. C’était un garçon persuadé d’épouser Galeswinthe, de devenir le prince consort de Dorne, de voir son vendre s’arrondir de son fait, de porter dans ses bras des marmots de son sang et du sien, c’était même un garçon qui aurait aimé la princesse des années et des années après, alors qu’ils auraient eu le visage fripés par les ans et les cheveux blanchis. « Ne me laisse pas, ne pars pas. Ou alors, fais quelque chose, frappe-moi, hurle-moi dessus. Dis-moi que tu me déteste et que je ne suis rien de plus qu’une traînée. Mais arrête de me regarder comme ça, je t’en supplie. Déteste-moi. Déteste-moi, Ryn. » Sa lourde main gantée de cuir se posa sur l’épaule de la princesse pour la repousser doucement, et y resta alors qu’il la contemplait en silence, de ce regard qu’elle semblait voir comme insupportable. S’y disputaient l’amertume et la joie, certainement pas la haine, mais ces deux-choses-là oui, un brin de mépris, un peu de déception, beaucoup trop d’amour. « Tu m’as laissé en première, Galeswinthe. Tu es partie en première. » Murmura-t-il en réponse, lentement, comme s’il faisait attention à choisir scrupuleusement ces mots. Il n’avait jamais été un orateur, et il se tirait de toute situation par une insolence et un éclat de rire, mais plus maintenant. Un long soupir s’exhala de sa bouche alors qu’il laissait retomber son bras pour la deuxième fois. « Tu n’es pas une traînée, et je ne te déteste pas. J’en suis incapable. » C’était là des mots qui lui étaient restés longtemps bloqués au fond de la gorge, peut-être pas de cette manière, mais le même genre de déclaration, et il pouvait enfin se les arracher. « Mais, Galeswinthe, qu’est-ce que tu attends de moi ? Que je ris ? Que je te serre dans mes bras, comme si huit ans ne s’étaient pas écoulés ? Que je te regarde avec indifférence ou joie ou amitié ? J’aimerais. » De sa main déganté, il caressa sa joue, suivant le contour de sa pommette du pouce. Il aurait voulu que tout soit comme avant ou que tout ait changé, qu’il ne l’aime plus, au moins, qu’il n’ait plus dans le cœur cette plaie gangrenée qui continuait de s’empoisonner au fil des années sans qu’il n’ait ni le temps ni l’envie de la soigner. «Il y a huit ans, tu as fait ton choix. Ton choix, c’était le Nord et Winterfell, c’était lui. Très bien, sache que je t’en blâme, mais c’était certainement ton devoir qui parlait. Mais tu as laissé des choses, des gens, et les parties d’eux qui t’étaient consacré ont rouillé, pour le meilleur, ou se sont empoisonnés, pour le pire. » Il remonta sa main, glissa une mèche noire derrière son oreille avant de se retirer brusquement, comme s’il s’était brûlé. Cela lui arrachait le coeur de lui servir des mots comme ceux-là, mais il devait les dire, en huit ans qu'il lui brûlait le corps, l'âme, la gorge, tout. Il voulait lui dire à quel point elle lui avait fait mal. « Tu n’es pas une traînée. Mais tu es terriblement cruelle. »
Revenir en haut Aller en bas
Galeswinthe Martell
Galeswinthe Martell


NORD △ MAISON NOBLE
messages : 22
arrivée en westeros : 22/03/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyDim 5 Mai - 3:53


i thought i had killed my dreams

« she disappeared alone in the darkness, i felt the spirits stay in the room and i wish that our lives were just endless. cause it’s all too short and I'm leaving soon, and I wanna hold on to all of the people I lost. i wanna keep them with me, like we would never part. we are we are we are timeless timeless. everything we have we have. everything, oh my god. you are you are, the only thing that makes me feel like, I can live forever forever with you my love. »


    L’acier blanchi était froid sous sa joue blessée. Froid. Froid comme son cœur. Froid comme ses doigts croisés dans son dos pour le retenir. Froid comme la couche qu’elle rejoignait tous les soirs. Froid comme le regard qu’elle aurait aimé qu’il pose sur elle. Froid comme Winterfell et sa putain de neige. Bon sang, qu’elle haïssait cette neige. Elle détestait le Mur, son obsession terrible pour la Garde de Nuit, elle exécrait toutes les légendes qui parlaient du Nord. Froid comme son passé, son présent et son futur. De rage, elle aurait aimé pouvoir balayer d’un seul geste de la main toutes ses erreurs. Mais c’était le lot de tout être humain que de vivre avec elles, de faire avec l’amertume que l’on éprouvait à chaque fois que l’on repensait à nos décisions les plus stupides. Combien de fois avait-elle songé qu’elle aurait dû cracher au visage d’Eothain Bolton pour son arrogance ? Combien de fois s’était-elle brusquement rendu compte qu’elle était aussi stupidement fière que lui, qu’elle était éternellement dévouée au pouvoir qu’elle représentait, qu’elle avait sacrifié la belle chaleur de Dorne pour les glaces éternelles ? Là, bien à l’abri dans les bras puissants d’Oberyn, elle pouvait presque sentir la caresse des vents brûlants de sa terre natale. Mais il était froid. Si froid. Et elle, qu’était-elle ? Une princesse déchue ? Une traîtresse sans-cœur ? Une femme bafouée ? Une érudite pragmatique ? Elle voulait tellement savoir ce que cela faisait, de vivre aussi près du Mur, qu’une partie d’elle avait déjà accepté son mariage avant qu’elle n’ait fait le deuil de son passé. C’était horrible à dire, mais c’était aussi une vérité qu’elle avait comprise et, à défaut de l’accepter, elle avait aussi appris à vivre avec. « Tu m’as laissé en première, Galeswinthe. Tu es partie en première. » Elle méritait ces mots, tout comme elle aurait mérité sa haine et sa colère. Oui, elle pensait sincèrement qu’elle aurait été plus heureuse s’il l’avait frappée de sa main gantée plutôt que là, en posant lourdement sa main sur son épaule. Elle sentait le poids du fer, sa dureté, sa froideur à travers sa cape de fourrure et sa robe. « Tu n’es pas une traînée, et je ne te déteste pas. J’en suis incapable. » « Tu devrais. » Sa voix claire claqua dans l’air, dépourvue de toute sensibilité et de la douceur dont elle savait pourtant faire preuve. Oh, que les choses seraient plus simples s’il ne l’aimait plus. Car elle avait perçu dans sa voix un peu de cette tension qu’elle connaissait autrefois. Il ne l’aimait plus de cet amour pur et indéfectible, de cette tendresse qui le caractérisait, de cette délicieuse fougue impétueuse dont il était fait. Il l’aimait malgré lui, malgré la brûlante blessure qu’elle lui avait infligée. Il l’aimait dans la douleur et dans la tristesse, à travers ses souvenirs et sa haine des Bolton. Savait-il qu’elle avait refusé de porter leur nom ? Que par insolence, elle avait bien failli s’attirer les foudres d’Eothain ? Qu’elle désirait marquer une dernière fois son appartenance aux sables, et non aux neiges ? Une partie de lui devait le savoir, l’autre devait se dire que ce n’était rien de plus qu’une pirouette de nobles. Et, peut-être, oui peut-être qu’il n’aurait pas forcément tort. Froid était le contact de l’armure sous ses doigts, qu’elle décroisait lentement en l’écoutant parler.

    « Mais, Galeswinthe, qu’est-ce que tu attends de moi ? Que je ris ? Que je te serre dans mes bras, comme si huit ans ne s’étaient pas écoulés ? Que je te regarde avec indifférence ou joie ou amitié ? J’aimerais. » Puis, sans qu’elle ne s’y attende, le regard brouillé par les larmes, il posa sa main dégantée sur sa joue. Ce n’était plus si froid tout à coup. Elle ferma les paupières tandis qu’il redessinait la courbe de sa pommette. Sa peau contre la sienne. Souvenirs. Il la soulève de terre avec force et elle éclate d’un rire joyeux, pressant son front contre le sien, simplement heureuse qu’il soit là. Qu’ils soient là. Il l’embrasse, si doucement qu’elle en grogne de dépit en jetant ses bras autour de son cou. C’est à son tour de rire, parce qu’il sait qu’elle veut un véritable baiser. « Embrasse-moi » lui ordonne-t-elle, le regard impérieux. « A vos ordres, princesse. » Elle hoqueta sous la souffrance qui s’empara de son être, surprise par cette image sortie de son esprit aux couleurs si vives et à la chaleur si douce. « Il y a huit ans, tu as fait ton choix. Ton choix, c’était le Nord et Winterfell, c’était lui. Très bien, sache que je t’en blâme, mais c’était certainement ton devoir qui parlait. Mais tu as laissé des choses, des gens, et les parties d’eux qui t’étaient consacré ont rouillé, pour le meilleur, ou se sont empoisonnés, pour le pire. » Elle le laissa faire, la tête toujours baissée, tournée vers des temps plus heureux. Les larmes sur ses joues se sont taries, mais elles restent bien présentes dans ses yeux fatigués. Fatigués d’apercevoir un peu de son reflet dans l’armure blanche, fatigués de contempler brièvement le visage crispé d’Oberyn, fatigués d’être ouverts sur un monde qui n’est pas le sien. Fatigués du blanc de la neige et de la couleur des pierres brutes. Fatigués. Comme elle est fatiguée. Épuisée. « Tu n’es pas une traînée. Mais tu es terriblement cruelle. » « Je suis pire que ça, Oberyn. Bien pire que ça. » Elle releva le regard pour le planter dans le sien. Froid comme la lame d'une épée qu'elle plongerait dans le cœur de son aimé. « Mais tu ne le vois pas encore. Ou tu refuse de l'accepter. Je suis pire que ça, Oberyn. »

    Elle recula d’un pas pour mieux pouvoir l’observer dans sa belle armure d’ivoire et d’or. Il était parfait, d’une perfection à lui crever le cœur. Et elle voulait qu’il la haïsse pour qu’elle puisse se sentir mieux, pour qu’elle puisse cesser de mourir sous son regard. Sous son amour qu’elle avait trahi. Lorsque Galeswinthe reprit la parole, sa voix était sèche et cassante, c’était celle d’une femme cruelle qui veut blesser. Mais elle ne criait pas. Et c’était bien pire de l’entendre parler si doucement : « Je t’ai abandonné. J’ai jeté nos rêves comme des cendres dans le vent. Je t’ai détruit, au point que tu refuses de vivre sans moi. Je t’ai aimé. » La colère qu’elle contenait difficilement fit trembler sa dernière phrase, elle agrippa le Dornien par le col de son armure, le menton haut et le regard dur ; qu’il voit le fin filet de sang qui avait coulé sur sa joue, qu’il voit la dureté dans ses yeux de biche. Qu’il voit le reflet de celle qu’il aimait. Pour qu’elle le fasse la haïr. Autant qu’il l’aimait. « Je t’ai aimé, Oberyn. C’était ça, ma façon de te torturer. Peut-être ne suis-je pas si différente de ceux que j’ai rejoint après tout ? Je t’ai donné mon amour et je l’ai repris, aussi facilement qu’on prive un gosse de son jouet. Je ne t’ai pas laissé le choix. Je ne t’ai même pas donné la chance qu’on en discute ! Je t’ai laissé là, avec ta peine et ta rancœur. Je t’ai fait assister à mon banquet de fiançailles ! Si j’avais pu, je t’aurais même obligé à rester ! Tout ça pour quoi ? Pour quoi, hein ? Pour que tu sois témoin de tout ce que tu avais perdu ? Pour que je puisse lire ce que je lis aujourd’hui dans tes yeux ? » Ses yeux. Si bleus. Si remplis de douleur. Ses doigts tremblants vinrent caresser ses joues mal rasées, effleurer sa pommette éclatée. Elle frémissait, elle flanchait. Sa voix se brisa, mais elle reprit, mal assurée. « Je t’ai aimé et je t’ai abandonné. Dis-moi quel genre de femme ferait cela ? Sûrement pas une qui aurait mérité ton amour, ou la dévotion que tu avais pour moi. Sûrement pas une femme qui méritait qu’on ne la déteste pas. Alors va-t’en ! » Elle le repoussa brusquement, laissant les larmes couler librement. « Va-t’en ! Laisse-moi pourrir ici, Oberyn ! Je ne mérite rien de ta part, si ce n’est ta colère ou ton mépris. Va ! Retourne à Port-Réal ! Retourne même à Dorne si tu le peux ! Va-t’en. Fuis-moi… » Elle serra les mâchoires. « Avant que je ne te blesse davantage. Parce que je peux le faire, et je le ferais si tu restes près de moi. Je détruirais ce qu’il reste de toi, jusqu’à ce que tu demandes grâce à mes genoux. Jusqu’à ce que tu ne sois plus rien, jusqu’à ce que tu ne puisses même plus porter une épée. Je te détruirais, les Sept m’en soient témoins et tous les autres Dieux. J’en fais le serment. » Je te détruirais s’il le faut, pour que tu puisse me haïr librement. Galeswinthe Martell mourra sous tes yeux, pour que tu puisses voir Galeswinthe Bolton. Je peux te détruire, et pas seulement en te menaçant ou en te criant dessus. Je peux te détruire en nous détruisant tous les deux. En embrassant tes lèvres. Ce serait si simple. Si simple… La jeune femme ferma les yeux et recula encore. Elle n’était pas prête à lui faire subir ça, pas prête à le voir s’effondrer. Les paupières closes, elle expira, le souffle court. « Ne me force pas à t’aider à me détester. Ce serait trop facile. » Froid comme son cœur.
Revenir en haut Aller en bas
Oberyn Qorgyle
Oberyn Qorgyle


DORNE △ MAISON NOBLE
messages : 9
arrivée en westeros : 30/04/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyDim 5 Mai - 14:59


i thought i had killed my dreams

« Raven's land upon her hair, Clouds adrift on her skin
A smile that tugs upon my soul and whispers gently in my ear. Eyes of honey look me down, Lips like roses line her mouth, Steely arrows in the air are wilted flowers at her toes And if you ask me how I know what she looks like, I will tell you, "She left yesterday". »
oberyn qorgyle&galeswinthe martell ♦ raven's land by voltaire



Il avait envie de la prendre dans ses bras, et de la serrer, fort jusqu’à lui en briser les côtes et les voir crever sa peau, fort pour qu’elle ne s’en aille plus jamais, fort jusqu’à ce que leurs chairs se fondent l’une dans l’autre. Il ne le fit pas. Il se contenta de rester là, debout, son casque toujours casé sous son bras gauche, l’autre main sur le pommeau de son épée maintenant qu’elle l’avait lâché et s’était reculé, le visage impassible, comme si rien ne pouvait le blesser ni le faire vaciller, comme une statue de marbre et de dorures. Foutaises ! Il avait mal dans chaque partie de son corps, et chaque chose qu’il portait lui faisait mal comme si sa chair, ses muscles, ses os étaient de verres. Même les scorpions d’onyx et de rubis, là, rattachant sa cape, lui semblait s’agiter sous la lueur des torches, prendre des reflets de vie pour planter leur dard et distiller leur venin dans ses veines. Je t’ai abandonné. J’ai jeté nos rêves comme des cendres dans le vent. Je t’ai détruit, au point que tu refuses de vivre sans moi. Je t’ai aimé. » Oui. Oui, tu as fait tout ça. Il ne cilla pas quand elle le saisit par le col, la regardant, encore, toujours. J’ai refusé de vivre sans toi ou, plutôt, j’ai refusé de prendre une autre femme que toi. Mais je vis, malgré tout. Je suis là, debout, j’ai une épée au côté et une armure sur le corps, j’ai des hommes qui me marquent leur déférence, j’ai un Roi qui place sa confiance en moi, et pour certains cela vaut tout les châteaux, toutes les femmes, tout l’or du monde. Je vis, et je vivrais encore dans un siècle, et deux, et trois, quand l’on aura couché dans le Blanc Livre ce que j’ai fait de ma vie. Je vis, mais comme un fantôme. Je me demande parfois si cela est pire ou mieux. «Je t’ai aimé, Oberyn. C’était ça, ma façon de te torturer. Peut-être ne suis-je pas si différente de ceux que j’ai rejoint après tout ? Je t’ai donné mon amour et je l’ai repris, aussi facilement qu’on prive un gosse de son jouet. Je ne t’ai pas laissé le choix. Je ne t’ai même pas donné la chance qu’on en discute ! Je t’ai laissé là, avec ta peine et ta rancœur. Je t’ai fait assister à mon banquet de fiançailles ! Si j’avais pu, je t’aurais même obligé à rester ! Tout ça pour quoi ? Pour quoi, hein ? Pour que tu sois témoin de tout ce que tu avais perdu ? Pour que je puisse lire ce que je lis aujourd’hui dans tes yeux ? » Pourquoi me rappelles-tu tout ça ? Je m’en souviens. J’étais assis aux côtés de Mère, et quand le prince et ce putain d’écorché ont demandé à ce qu’on lève nos verres pour honorer les futurs mariés, je n’ai pas bu. Non, j’ai fait pire que ça, j’ai attendu que le vin frôle le bord de la coupe avant de la renverser. J’ai cru que Lord Bolton voulait me passer l’épée au travers du corps, mais Mère a sitôt invoqué ma maladresse et l’incident est resté sans suite. J’aurais aimé qu’il me la passe, cette épée, tiens ! Il ne m’aurait que blessé, et j’aurais eu une raison pour lui percer le gosier de ma lance, à lui et à son putain de fils. Un moment, il ferma les yeux sous la caresses des doigts de Galeswinthe, doux et parfumés comme une brise apaisante sur une peau à vif, la soustrayant à son regard insupportable. « Je t’ai aimé et je t’ai abandonné. Dis-moi quel genre de femme ferait cela ? Sûrement pas une qui aurait mérité ton amour, ou la dévotion que tu avais pour moi. Sûrement pas une femme qui méritait qu’on ne la déteste pas. Alors va-t’en ! » Elle le repoussa avant tant de brutalité qu’il en manqua de trébucher, et son casque lui échappa pour heurter le sol et rouler quelques pas plus loin. Je devrais te détester, ça oui. Mais je ne le peux pas. Je te l’ai dit. Il y avait eu une multitude de cœurs brisés au cours de l’histoire par des mariages abhorrés, mais elle, elle avait fait pire. Car elle avait eu le choix, et son choix n’avait pas été lui.

« Va-t’en ! Laisse-moi pourrir ici, Oberyn ! Je ne mérite rien de ta part, si ce n’est ta colère ou ton mépris. Va ! Retourne à Port-Réal ! Retourne même à Dorne si tu le peux ! Va-t’en. Fuis-moi… Avant que je ne te blesse davantage. Parce que je peux le faire, et je le ferais si tu restes près de moi. Je détruirais ce qu’il reste de toi, jusqu’à ce que tu demandes grâce à mes genoux. Jusqu’à ce que tu ne sois plus rien, jusqu’à ce que tu ne puisses même plus porter une épée. Je te détruirais, les Sept m’en soient témoins et tous les autres Dieux. J’en fais le serment. » Elle venait de plonger des mains incandescentes dans sa poitrine pour lui arracher le cœur. Encore une fois. Pourtant, incongru, un rire franchit les lèvres du chevalier, comme un vague son de clochette, un rire brisé et moqueur. « Ne me force pas à t’aider à me détester. Ce serait trop facile. » Lentement, le rire cessa de s’égrainer, et son visage sembla se faire plus dur, toute la sécheresse des traits ressortant sous les lueurs des torches le long des murs. « Parce que tu crois que tu le peux, Galeswinthe ? Tu crois que tu as le pouvoir de me détruire ? » Il secoua la tête, alors que sa main filait pour lui soulever le menton. « Tu ne l’as plus, parce que tu l’as déjà fait. Tu as détruit Oberyn. Mais je porte encore une épée. » Il parlait doucement, lui aussi, mais dans chacun de ses mots s’entrechoquaient glace et feu, le froid mépris et la fureur embrasée. Il n’était plus Oberyn. Il était ser Oberyn. Et dans ce ser, ce simple titre, résonnaient une infinité de changement. Ce mot-là faisait l’étalage de tout ce qu’il était désormais. « Et pour ce qui reste de mon cœur, tu ne peux plus y toucher. Tu m’entends ?! Tu ne peux plus y toucher ! » Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, sa voix avait grimpé, frôlant le hurlement, alors que la prise de ses doigts sur son menton se faisait plus forte. « Tu y es encore, bon sang, je devrais te haïr, je devrais te mépriser mais à la place de quoi je t’aime. Tu pourrais me demander n’importe quoi, et au nom de ce qui me reste de ce cœur, je le ferais. Je l’ai toujours fait, même quand on était mômes. N’importe quoi, même faire couler mon propre sang. Tout sauf te haïr. Mais s’il y a une chose que tu ne peux plus faire, c’est me détruire. » Elle était belle, songea-t-il au milieu de sa colère. Il le savait, il l’avait toujours su, qu’elle était belle, mais cela le frappa de nouveau. Il se souvint de combien il l’avait désiré, de combien ses baisers et ses caresses lui suffisaient de moins en moins, qu’il voulait la faire sienne, qu’il voulait profaner son ventre en lui arrachant son nom des lèvres, murmuré par le plaisir. Elle le lui avait promis. Il ne la détestait pas. Il n’avait jamais été capable de la détester. Mais il était capable de lui vouer la rancœur. Il pouvait avoir envie de la faire souffrir comme il avait souffert, lui. Ce n’était pas de la haine ; c’était seulement le goût vicié de la vengeance qu’elle lui avait fait mordre à pleine dents en lui servant ses paroles. « Mais moi, je pourrais te détruire. Parce que tu ne me parlerais pas ainsi si tu ne m’aimais plus. Je l’ai encore, pas vrai ? » Sa main la relâcha, dégoulina le long de son cou en une odieuse caresse pour se presser, à plat, entre ses seins. « Ton cœur à toi. Je sais qu’au moins un bout de lui m’est encore consacré. » Il lui sourit, d’un sourire acide, alors que ses doigts se logeaient contre son cou, et que son autre main allait se glisser de l’autre côté. « Je pourrais le faire... » Ce fut avec brutalité qu’il s’avança, la faisant reculer, encore et encore, jusqu’à ce que son dos heurte le mur. Sa grande carcasse bardée d’acier s’écrasa contre la sienne, et il ne prit pas garde si elle se débattait ou le frappait, le griffait ou tentait de s’échapper. Sa bouche gercée par le froid chercha la sienne et la trouva, s’y écrasa en la mordant. Il ne l’avait jamais embrassé ainsi. Il l’avait toujours embrassé doucement, attendant qu’elle guide les choses. Pas cette fois. Plus cette fois. Le baiser se pétrissait de violence et de rudesse, d’un désir tenu en bride depuis des années et qui explosait maintenant, de toute sa rancœur et de tout son amour. Sur l’instant, il aurait pu déchirer sa robe, écarteler ses cuisses et la prendre ; pire que ça, il en avait terriblement envie. Mais il se contenta de l’embrasser jusqu’à ce que ses poumons le brûlent, ses mains crispées dans sa chevelure noire, jusqu’à ce qu’il sente le sang dégoutter de sa lèvre maltraitée. Ce ne fut qu’à cet instant qu’il se détacha d’elle et recula, de nouveau roide, le visage de nouveau sculpté dans un masque de cire. « Est-ce que tu sais ce que ça fait, d'avoir un rêve à portée de main et de le voir inaccessible ? Je suis sûr que je peux te le montrer.»
Revenir en haut Aller en bas
Galeswinthe Martell
Galeswinthe Martell


NORD △ MAISON NOBLE
messages : 22
arrivée en westeros : 22/03/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyLun 6 Mai - 0:08


i thought i had killed my dreams

« she disappeared alone in the darkness, i felt the spirits stay in the room and i wish that our lives were just endless. cause it’s all too short and I'm leaving soon, and I wanna hold on to all of the people I lost. i wanna keep them with me, like we would never part. we are we are we are timeless timeless. everything we have we have. everything, oh my god. you are you are, the only thing that makes me feel like, I can live forever forever with you my love. »


    Galeswinthe était sûre qu’elle pouvait détruire l’homme qui se tenait en face d’elle, si fier dans son armure rutilante. Il avait beau arborer un visage fermé et s’exprimer durement, elle était certaine qu’elle pouvait l’abattre, qu’elle pouvait faire en sorte qu’il tourne son amour en haine. Et elle le voulait. Tout du moins, une large partie d’elle le souhaitait. Mais il y avait toujours cette vicieuse petite voix au fond de son crâne, qui le désirait ardemment. Elle n’avait pas besoin de lui susurrer ses mots emplis de fiel pour qu’elle le sache. « Parce que tu crois que tu le peux, Galeswinthe ? Tu crois que tu as le pouvoir de me détruire ? » Sa peau s’enflamma lorsqu’il entoura son menton de sa main dégantée, mais elle durcit le regard et serra les mâchoires en une parodie de défi. « Je le sais. » « Tu ne l’as plus, parce que tu l’as déjà fait. Tu as détruit Oberyn. Mais je porte encore une épée. » Elle eut un sourire bref et tragique. « Et tu comptes me la passer à travers le corps peut-être ? Et tu oses pré– » « Et pour ce qui reste de mon cœur, tu ne peux plus y toucher. Tu m’entends ?! Tu ne peux plus y toucher ! » Il avait pratiquement hurlé, sa voix couvrant la sienne et trouvant son écho dans le couloir désert. Pendant quelques infinies secondes, elle soutint son regard brûlant alors que la prise de ses doigts se faisait plus forte sur son menton. Puis il reprit la parole, toujours aussi vindicatif et elle laissa glisser ses yeux sur le plastron de fer blanchi. « Tu y es encore, bon sang, je devrais te haïr, je devrais te mépriser mais à la place de quoi je t’aime. Tu pourrais me demander n’importe quoi, et au nom de ce qui me reste de ce cœur, je le ferais. Je l’ai toujours fait, même quand on était mômes. N’importe quoi, même faire couler mon propre sang. Tout sauf te haïr. Mais s’il y a une chose que tu ne peux plus faire, c’est me détruire. » Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas observé la colère prendre place sur les traits parfaits de son visage. Oberyn avait toujours été impulsif, le genre d’adolescent au sang chaud qui ne reste pas énervé très longtemps. A dire vrai, il ne s’énervait comme ça que rarement. Il préférait faire quelques fois parler ses poings, ou plus souvent tourner la situation en dérision. Parce que s’il n’était pas aussi bon orateur qu’elle, il était néanmoins suffisamment doué pour détourner la rage d’une personne jusqu’à ce qu’ils en rient tous les deux. Il laissait passer l’orage, les épaules voûtées, alors qu’elle hurlait à la face des nuages pour que le tonnerre la frappe. Elle était la flamme, il était l’oxygène qu’elle brûlait chaque jour pour pouvoir vivre un peu plus longtemps. Alors oui, elle l’avait brûlé, utilisé pour son propre bonheur, dévoré jusqu’à ce qu’il ne reste de lui que l’ombre qu’elle toisait ce soir d’un regard froid. Mais cette ombre l’aimait encore, or elle ne méritait que son mépris. « Mais moi, je pourrais te détruire. Parce que tu ne me parlerais pas ainsi si tu ne m’aimais plus. Je l’ai encore, pas vrai ? »

    Sentait-il les battements désordonnés de son cœur lorsqu’il posa la main sur sa poitrine ? La seule faiblesse qu’elle ne pouvait pas dissimuler battait furieusement contre ses côtes, à un point tel qu’elle soupçonnait qu’il finirait par les briser pour pouvoir sortir de sa cache et tomber dans sa main à lui. Par fierté, par devoir, elle releva le menton un peu plus haut et garda un visage hostile. « Ton cœur à toi. Je sais qu’au moins un bout de lui m’est encore consacré. » A quoi bon poser la question, si tu connais déjà la réponse ? Quel bien cela te ferait-il de savoir cela ? La provocation resta bloqué dans sa gorge serrée. Ses poumons commençaient à la brûler à cause de l’air qu’ils retenaient depuis trop longtemps. Quand avait-elle cessé de respirer exactement ? Elle ne s’en souvenait plus, mais elle finit par exhaler un long soupir silencieux. Les doigts du Dornien rampèrent le long de sa peau pour revenir s’agripper à son cou, comme les pattes d’un scorpion. « Je pourrais le faire… » Et la petite voix de répondre avec avidité : Fais-le. Cependant, Galeswinthe n’avait pas deviné la suite des évènements. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il se rapproche aussi brusquement d’elle, avec son regard tourmenté et vide. Elle ne s’attendait pas à éprouver soudainement une peur irrationnelle doublée d’un désir vieux comme le monde. Elle heurta le mur avec un gémissement de surprise et tenta de le repousser de ses deux mains quand il la pressa contre lui. Le métal glacé lui brûlait les paumes, mais elle poussa plus fort. Secouant la tête de droite à gauche, ruant et se débattant, elle était l’image même de la jument insoumise. Mais il avançait, implacable. Il était son bourreau, elle le savait. Sa mort personnifiée. Le souffle court, elle frappa une ou deux fois des poings le plastron de son armure. « Arrête ça tout de suite, Oberyn. Arrête. Arrête… » Fais-le. Galeswinthe voulait parler d’une voix forte et autoritaire, elle pensait même à se mettre à hurler pour qu’il s’écarte d’elle. A appeler quelqu’un pour qu’il cesse de se rapprocher. Mais entre ce qu’elle voulait et ce qui était, il y avait une énorme différence. Sa voix n’était pas forte et autoritaire. Ce n’était qu’un mince filet suppliant, un simulacre d’ordre qu’il pouvait ignorer sans sourciller. Puis les lèvres du Scorpion Blanc s’écrasèrent sur les siennes, sans douceur, sans tendresse. Comme s’il plongeait une lame dentelée dans son ventre et qu’il lui faisait faire de lentes rotations. Il avait raison. Il pouvait la détruire par ce baiser. Cette triste caricature des étreintes passionnées, mais en un sens chastes, qu’ils échangeaient autrefois. Malgré elle, son corps répondit à son appel malsain ; ses dents pressées contre ses lèvres rendirent le baiser plus violent encore, il ne cessa que lorsqu’il se recula, la bouche ensanglantée. Et tout de suite après, elle passa sa langue sur ses lèvres en y goûtant le sang qu’il y avait laissé. Il y avait toujours un moyen pour qu’il la déteste. Elle le connaissait. Et apparemment, lui aussi.

    « Est-ce que tu sais ce que ça fait, d'avoir un rêve à portée de main et de le voir inaccessible ? Je suis sûr que je peux te le montrer. » Elle souffrait, elle se consumait de désir pour cet homme, mais elle ne voulait pas lui montrer. Parce qu’il se rattacherait à elle, s’accrochant à ce petit bout de cœur qu’il avait encore en lui, il serait prêt à tout pour le lui offrir sur un plateau d’argent parce qu’elle l’aimait encore. Oui, elle l’aimait. C’était insensé et interdit, pourtant c’était la vérité. Et de le voir aussi dévasté ne faisait qu’approfondir son amour pour lui. Elle l’avait déjà détruit. Elle pouvait l’abattre et en finir une bonne fois pour toute. Elle lui devait au moins ça. L’amputer, pour que ses souffrances se terminent. Galeswinthe cracha sa salive mêlée de sang à leurs pieds, esquissant un sourire moqueur et laissant un rire froid glisser hors de ses lèvres. « Je suis terrifiée, montrez-moi, ô ser Oberyn. Tu sais à quoi ça m’a fait penser ce baiser ? A ceux qu’il me donne lui. Brutaux. Dénués de chaleur. Tu embrasses comme un putain d’écorché, Oberyn, est-ce parce que tu en es un depuis que je t’ai abandonné ? N’ai-je laissé que ta chair sur son squelette, privée de sa peau ? » Son index vint cueillir le sang qui perlait de la bouche gercée et malmenée du Dornien. « Tu penses que tu peux me détruire avec ça ? En m’embrassant comme lui ? Ce sont les baisers d’Oberyn Qorgyle qui auraient pu m’achever, mon Ryn. Mais toi, tu ne lui arrive pas à la cheville. » Lentement, sa deuxième main remonta le long du plastron en une caresse suave pour venir se poser sur sa joue mal rasée. « Tu n’es pas mon Oberyn. Tu n’es qu’une ombre que je laissée derrière moi, que j’ai laissé souffrir pendant huit ans. Tu sers le Roi, grand bien t’en fasse. Tu portes une belle armure et une grande cape blanche, mais ça ne fait pas de toi un chevalier. Pas plus que le ser que tu accole fièrement à ton prénom. Mon Oberyn n’avait pas besoin de ça pour être mon Soleil et ma vie. Et pourtant, je l’ai rejeté. Alors tu penses sincèrement que tu peux me faire du mal avec ça ? Avec tes baisers d’écorché vif ? » Quelque chose changea dans son regard pendant qu’elle parlait, son masque de dureté se lézardant et sa voix perdant de son acidité. « Je t’ai laissé souffrir pendant huit interminables années. »

    Elle avait beau tenter de le détruire, elle ne pouvait pas dissimuler bien longtemps la douceur qu’il lui inspirait. Néanmoins, même si son ton changea, elle ne s’arrêta pas de parler pour autant. « Mais je peux mettre fin à ta peine. » Si elle voulait qu’il la haïsse, il n’avait pas meilleur moyen que de brûler l’amour qui restait en lui en rallumant ce brasier qu’elle avait senti lorsqu’il l’avait serrée contre lui. Ce n’était pas aussi délicieux que dans son souvenir, c’était douloureux et plein de sang, mais elle se souvenait parfaitement de ce que signifiaient ces baisers avides et les légers tremblements de ses muscles. Tout comme elle, il se souvenait. Fais-le. Pour la première fois depuis longtemps, elle tourna la tête vers cette petite voix maligne, pour contempler la princesse-héritière de Dorne fièrement jugée sur un destrier des sables et uniquement vêtue d’une longue robe évanescente battue par les vents des dunes. C’était elle. Ça ne l’était pas. Plus. Les paupières closes, elle s’empara des lèvres craquelées d’Oberyn dans un baiser si tendre qu’il lui brisa le cœur. Elle força l’accès en poussant avec sa langue pour entamer un ballet sensuel et doux. Cela n’avait rien à voir avec ce qu’il venait de faire quelques secondes plus tôt. C’était chaud, c’était intime et chargé de saveurs d’un autre temps. Lorsque leurs bouches se séparèrent, happant l’oxygène autour d’eux, elle daigna rouvrir les yeux pour les planter dans les siens. Il pensait que ce n’était qu’une provocation de plus, qu’une torture douceâtre qu’elle lui servait pour le détruire. Et il n’avait pas tort. « Prends-moi, prouve-moi que tu n’es pas un écorché. Prouve-moi que tu n'es pas lui. Prends-moi si tu l’ose. » murmura-t-elle en reprenant son souffle. « Ou pars, et je saurais que tu n’es qu’une ombre. » Prends-moi. Fais-le. Détruis-moi. Détruis-nous. Aime-moi. Le couloir était désert et il le resterait. Elle se souvenait maintenant qu’il ne mettait qu’à des pièces peu utilisées, des culs-de-sac ou des remises où s’entassaient des vieilleries que l’on ne se résignait pas à jeter. Des choses anciennes, usées, tâchées, souillées. Un peu comme eux. Un peu comme elle. Prends-moi.
Revenir en haut Aller en bas
Oberyn Qorgyle
Oberyn Qorgyle


DORNE △ MAISON NOBLE
messages : 9
arrivée en westeros : 30/04/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyLun 6 Mai - 2:02


i thought i had killed my dreams

« Godlove and rest my soul With this sundown neverending, The feel is gone yet you ain`t gonna see me fail. I am the decadence of your world, I am an eider covered in oil, Happy hunting, you double-faced carnivor. Tell me why, No heart to cry Hang me high ! The music is dead, the amen is said, The kiss of faith is what I beg, A loving heart `n soul for sale. Tell me why, No heart to cry Hang me hig ! Leave me be And cease to tell me how to feel, To grieve, to shield myself from evil, Leave me be, Od of lies is killing me. »
oberyn qorgyle&galeswinthe martell ♦ romanticide by nightwish


Il ne bougea pas lorsqu’elle cracha à ses pieds, ni les yeux ni le visage ni le corps. C’était ça qu’on lui demandait, tous les jours. Être impassible. Entendre des secrets sans les écouter, voir des amis sans leur tendre la main, désirer des femmes sans les toucher, avoir des envies mais les immoler. On racontait toujours aux enfants les exploits des chevaliers de la Garde Royale, leur courtoisie, leur dévouement, on leur racontait Arthur Dayne l’Epée du Matin, le ser au Bouclier-Miroir, Lewyn Martell, on leur racontait les demoiselles qui se pâmaient pour eux. On ne leur racontait jamais qu’ils devaient se siphonner de tout. Si lady Qorgyle avait levé la main sur le Roi, on aurait demandé à Oberyn de l’occire sur le champ. Si la Reine lui avait demandé de trancher la gorge d’un enfant, il aurait dû s’exécuter. C’était ça, la réalité de la Garde Royale. « Je suis terrifiée, montrez-moi, ô ser Oberyn. Tu sais à quoi ça m’a fait penser ce baiser ? A ceux qu’il me donne lui. Brutaux. Dénués de chaleur. Tu embrasses comme un putain d’écorché, Oberyn, est-ce parce que tu en es un depuis que je t’ai abandonné ? N’ai-je laissé que ta chair sur son squelette, privée de sa peau ? » Oui. songea-t-il en la regardant et en l’écoutant. Je suis un écorché, mais ce n’est pas seulement ma peau que l’on a ôté, c’est aussi mon âme et mon cœur, et on les a remplacé par de l’acier. Le soleil de Dorne ne me réchauffe plus. « Tu penses que tu peux me détruire avec ça ? En m’embrassant comme lui ? Ce sont les baisers d’Oberyn Qorgyle qui auraient pu m’achever, mon Ryn. Mais toi, tu ne lui arrive pas à la cheville. » Il ouvrit lentement la bouche, et la referma tout aussi lentement. Il se sentait ridicule, simplement, un grand corps trop impulsif et trop à vif. Si tu voulais Oberyn, il ne fallait pas que tu le tues, Galeswinthe. Oberyn est resté à Dorne, enterré dans les bassins des Jardins Aquatiques. « Tu n’es pas mon Oberyn. Tu n’es qu’une ombre que je laissée derrière moi, que j’ai laissé souffrir pendant huit ans. Tu sers le Roi, grand bien t’en fasse. Tu portes une belle armure et une grande cape blanche, mais ça ne fait pas de toi un chevalier. Pas plus que le ser que tu accole fièrement à ton prénom. Mon Oberyn n’avait pas besoin de ça pour être mon Soleil et ma vie. Et pourtant, je l’ai rejeté. Alors tu penses sincèrement que tu peux me faire du mal avec ça ? Avec tes baisers d’écorché vif ? » Un rire rauque s’arracha à sa gorge alors qu’il sentait du sel lui brûler les yeux. « Ce n’est pas un chevalier que l’on me demande d’être, Galeswinthe. Ce que l’on me demande d’être, c’est une âme damnée. Oui, c’est une ombre que tu as laissé derrière toi, et la belle cape blanche dont tu parles a achevé de m’arracher le peu de lumière qui me restait. Je ne peux pas te faire mal, si tu le dis, mais alors regarde devant toi. C’est toi qui m’a écorché. C’est toi qui m’a donné cette cape, ensuite, pour cacher ma peau sanglante. C’est toi, Galeswinthe, et seulement toi . » Il riait, mais pourtant il enrageait. Il aurait voulu lui faire mal comme elle lui avait fait mal. La damner comme elle l’avait damné. Mais il n’était plus Oberyn de Dorne. Il le serait redevenu pour elle, d’un mot, si elle lui avait redonné un éclat de ce qu’ils avaient été avant, d’eux. Mais restait-il encore seulement un eux, ou seulement une carcasse vide et une dame du Nord ?

« Je t’ai laissé souffrir pendant huit interminables années. Mais je peux mettre fin à ta peine. » Pour mettre fin à ma peine, tu dois me tuer ou m’aimer. Le baiser de l’épée ou le baiser de tes lèvres. Mais quand elle pressa sa bouche contre la sienne, il se rendit compte qu’il aurait préféré l’acier. Sa bouche. Le goût oublié de ses lèvres. A une époque, il le connaissait par cœur. A une époque, il avait son odeur sur sa peau. Ce baiser n’était pas seulement Galeswinthe, il était tout. Galeswinthe était tout. Elle l’avait toujours été. Le temps d’un battement de cœur, il sentit sur sa peau le soleil de Dorne. On aurait pu être heureux, tu sais avait-il envie de lui hurler au beau milieu de ce baiser. Je t’aurais aimé et je t’aurais donné des enfants, je t’aurais aimé, encore et encore, je t’aurais serré dans mes bras sans que le monde n’y trouve rien à redire. On aurait pu être heureux. Ils auraient pu être heureux, mais les mains qu’il avait n’étaient plus fait pour caresser le corps d’une femme. Trop rêches, trop calleuses, seulement vouées à se saisir de la garde d’une épée. Ils auraient pu être heureux, mais sa bouche n’était plus faite pour embrasser, ni plus sa voix pour des déclarations, ni plus ses yeux pour contempler. Seulement faits pour le devoir. Pourtant, il se noya dans son baiser. Il en extirpa des sensations disparues, des souvenirs odieux de tendresse, il en extirpa des rêves de cendres et des espérances rouillées, il en extirpa ce qu’il avait été et ce qu’il ne serait plus, il en extirpa un passé chatoyant et un futur mort, il en extirpa eux et elle et lui. Quand il se détacha, il aurait pu en pleurer. C’était doux et c’était brûlant, c’était réconfortant et c’était odieux, c’était tout et ce n’était rien, c’était l’éternité et la fin. « Prends-moi, prouve-moi que tu n’es pas un écorché. Prouve-moi que tu n'es pas lui. Prends-moi si tu l’ose. Ou pars, et je saurais que tu n’es qu’une ombre. » Je suis une ombre. J’ai toujours été une ombre. Mais la seule différence, c’est qu’avant j’étais la tienne.Quand il passa sa main sur sa joue, quand il tendit le cou pour appuyer son front contre le sien, il était un peu redevenu Ryn. Le sale gamin s’était soudainement paré d’une bouffée d’audace et s’était faufilé dans son corps et dans ses gestes pour cajoler sa Winthe comme elle le méritait. Sa Winthe, pas la dame à l’écorchée de Winterfell. « C’est ce que tu veux ? Que je te montre que je peux redevenir ton ombre ? Je te l’ai dit, tu pouvais me demander n’importe quoi, et je le ferais. » Et j’oserais. Il se recula de quelques pas, et fit sauter les agrafes des scorpions sur ses épaules, sa cape blanche chutant au sol avec un lourd bruit. C’était étrange comme, une fois le vêtement enlevé, on se sentait autre. Il se rendit compte en défaisant les liens de cuir qui retenaient son armure sur son corps que ses doigts tremblaient. Qu’en fait, il tremblait tout entier. Clong firent les épaulières, clong, fit le plastron, clong fit chaque partie métallique en rencontrant le sol, jusqu’à ne plus le laisser recouvert de sa chemise et de ses chausses. Il paraissait moins imposant, ainsi dépenaillé, et l’on voyait dans sa plénitude la grande carcasse desséchée, les muscles noueux qu’il portait. Ses mains se posèrent sur ses hanches, et il l’embrassa de nouveau, maladroit, comme s’il ne savait rien mais lentement, il se souvint de la manière dont il la caressait, il y a huit ans de cela. Il se souvenait de la manière dont ses doigts et sa bouche ondoyaient sur son corps. Ses lèvres quittèrent les siennes pour se glisser fiévreusement dans son cou, embrassant sa peau, mais sans plus y retrouver la même saveur qu’auparavant. Elle avait un goût de métal, de musc, de froid, un goût de fourrure, et il réalisa que c’était son odeur à lui qu’elle portait. L’odeur de l’écorché. Ses yeux se fermèrent, mais au contraire de mieux savourer les sensations, c’était pour les oublier. Elle était sa femme à lui, et elle ne serait jamais la sienne. Cela lui trouait le cœur. Pourtant, ses filaments de baisers continuèrent, alors que ses mains trop rêches s’enfouissaient sous le jupon pour courir le long de ses cuisses, savourant la peau velouté, s’aventurant jusqu’à la fourche moite du bas-ventre. « Je t’aime. » Chuchota-t-il alors que ses doigts glissaient sur les cordons de sa robe, et les mots avaient des allures de confession d’un condamné à son bourreau. « Je t’aime. » Peut-être qu’il était vraiment vivant en fin de compte, au lieu de se croire mort. Mais il avait abandonné sa chance à un autre. S’il avait été plus brave, s’il avait été plus inconscient, au lieu de renverser sa coupe de vin à ce putain de banquet, il se serait levé et aurait défié l’écorché en duel. Il l’aurait défié, et lui aurait arraché la main de Galeswinthe, même si elle avait déjà fait son choix. Est-ce qu’elle l’aime ? se demanda-t-il soudainement, sans cesser pourtant de baiser sa peau. Est-ce qu’elle lui sourit comme elle me souriait ? Est-ce qu’elle lui murmure les mots qu’elle murmurait ? L’idée qu’elle soit dans sa couche tous les soirs lui était déjà ignoble, mais l’idée qu’elle l’aime rendait douloureux chaque partie de son âme et de son corps.
Ses mains se glissèrent dans l’entrebâillement de la robe pour empaumer un sein, tantôt remplacé par sa bouche. Il en embrassa les pointes brunes, la rondeur exquise, glissa sur son ventre jusqu’à ce qu’il s’agenouille devant elle, avec infiniment plus de ferveur qu’il ne s’était agenouillé devant le Guerrier pour renoncer à toute femme, et jusqu’à qu’il puisse presser sa bouche entre ses cuisses.
Revenir en haut Aller en bas
Galeswinthe Martell
Galeswinthe Martell


NORD △ MAISON NOBLE
messages : 22
arrivée en westeros : 22/03/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyLun 6 Mai - 12:55


i thought i had killed my dreams

« she disappeared alone in the darkness, i felt the spirits stay in the room and i wish that our lives were just endless. cause it’s all too short and I'm leaving soon, and I wanna hold on to all of the people I lost. i wanna keep them with me, like we would never part. we are we are we are timeless timeless. everything we have we have. everything, oh my god. you are you are, the only thing that makes me feel like, I can live forever forever with you my love. »


    Il y avait quelque chose dans ce baiser qu’ils échangèrent qui lui serra douloureusement le cœur. Galeswinthe n’était pas femme à aisément s’apitoyer sur son sort ou ceux des autres, notamment après huit ans passés aux côtés des Bolton. Non pas qu’elle n’était plus capable de ressentir, mais son empathie envers la race humaine avait pris un grand coup lorsqu’elle s’était retrouvée mariée à un écorché, lorsqu’elle avait dû vivre avec des écorchés, expérimenter leurs jeux sadiques et malsains. Jamais sur elle, bien entendu, mais Eothain était suffisamment colérique pour laisser éclater sa fureur froide sur les autres et elle, bizarrement, n’était jamais loin des conflits. Elle avait appris à se faire discrète pour ne pas être éclaboussée par sa rage sanglante, juste assez pour être oubliée, mais au final cela ne l’avait pas protégée autant qu’elle l’avait espéré. Elle avait changé, subtilement, au fil des années. Pour devenir la princesse de Winterfell que tous contemplaient. La femme effacée… Non, la femme de l’ombre. Celle qui se terre dans les ténèbres pour mieux survivre, celle qui se complaît dans l’anonymat de craindre d’être chassée par le prédateur. Galeswinthe avait beau fanfaronner, dire qu’elle ne craignait rien ni personne. Mais c’était faux. Elle avait peur de Theodan. Peur de son père. Peur de ce stupide blason qui ornait chaque mur de ce putain de château. Peur du froid dans lequel elle s’étendait. Peur de cette solitude qu’elle affrontait tous les soirs. Ces dernières semaines étaient différentes des huit dernières années, Theodan était plus présent, plus doux, plus… amoureux, en quelque sorte. Mais cela n’effaçait pas ce qu’elle avait autrefois subit. Elle était restée coupée du monde si longtemps que ça avait fini par ne plus la blesser. Elle était devenue insensible. Froide. Comme le Mur, comme la neige. Et dans ce baiser qu’elle lui donna, il y avait un peu de toute cette peine congelée aux tréfonds de son âme qu’elle lui communiqua. Peut-être dans le fol espoir qu’il la réchauffe. Mais que pouvait-elle attendre d’une ombre ? « C’est ce que tu veux ? Que je te montre que je peux redevenir ton ombre ? Je te l’ai dit, tu pouvais me demander n’importe quoi, et je le ferais. » Le front pressé contre le sien, le regard ancré dans l’océan de ses yeux, elle acquiesça en silence en priant pour apercevoir un peu de cet adolescent fougueux dans les prunelles de l’âme damnée qu’elle avait laissé derrière elle. Et, un court instant, elle le vit. Puis il se recula et défit les liens qui faisaient de lui un Garde du Roi. Comme il délaissait son armure, elle voyait toutes les cicatrices – toutes laissées par sa main à elle – toutes les écorchures, toutes les blessures sanguinolentes qu’il dissimulait sous l’armure rutilante. Pour la énième fois depuis qu’elle l’avait retrouvé, Galeswinthe se détesta pour ce qu’elle avait fait subir à son homme des sables. Parce qu’il était son homme, issu des dunes brûlantes de Dorne. Il était sien, qu’ils le veuillent ou non. Tout comme elle resterait sienne, malgré les années.

    Le dos épousant la pierre froide et dure, elle patienta jusqu’à ce qu’il se soit débarrassé du dernier morceau de ferraille et frémit lorsque ses mains se posèrent sur ses hanches. Ils y étaient. Au bord du gouffre. Et elle savait qu’ils ne reculeraient pas, ni l’un ni l’autre n’auraient la force de le faire. C’était bien plus grisant de tomber, de s’écraser brutalement contre le sol plutôt que de faire demi-tour. Il posa ses lèvres sur les siennes, et cela ressemblait tellement aux baisers qu’il lui donnait autrefois qu’elle en poussa un gémissement plaintif qui se perdit dans le bruit de ses mains calleuses qui parcouraient son corps. Ils se jetèrent dans le vide. Frémissante, elle renversa fugacement la tête vers l’arrière au contact de ses doigts sur son intimité et se mordilla la lèvre sous ses caresses qui se faisaient plus pressantes et plus assurées. Au fil des baisers, il n’agissait plus de la même façon. A croire que la silhouette de l’adolescent était encore là, quelque part, et qu’elle comptait bien profiter de cette occasion pour prendre son dû. Quelque chose qu’elle lui avait promis des années plus tôt. « Je t’aime. » Sa voix électrisa l’air si brusquement qu’elle lui coupa le souffle. Et la petite voix en profita, cette petite vicieuse, pour s’exprimer à travers sa bouche d’une voix tremblante de désir et de peur. « Je suis désolée, tellement désolée… » « Je t’aime. » « Alors vis pour moi. Ne te contente pas de survivre… » Elle aurait voulu ajouter tellement de choses qu’elle avait sur le cœur, cette petite voix. Mais Galeswinthe reprit le dessus, maladroitement, grisée par ces doigts qui la parcouraient comme avant. Comme avant. Il empauma et embrassa son sein, provoquant une nouvelle salve de frissons dans son corps et alimentant le brasier de son bas-ventre. Elle désirait qu’il la prenne, là, tout de suite, mais elle n’ajouta rien de plus qu’un soupir de délectation. Elle aurait pu fermer les yeux, le laisser faire son numéro, prendre son pied, se rhabiller, partir. Mais elle voulait garder une image de lui tel qu’il était à l’instant présent. Dévoué. Amoureux. D’elle. Alors qu’il aurait été le plus à même de la haïr, de lui crever la peau avec les dents, de lui planter une lame entre les côtes pour atteindre le cœur. Si elle en avait encore un. Oberyn s’agenouilla face à elle, sous son regard silencieux et sombre, puis il s’avança. S’avança. Et elle rejeta sa crinière brune en arrière dans un gémissement de plaisir. Elle sut qu’il restait quelque chose en elle qui répondait à ce baiser-là. Alors qu’elle passait et repassait ses doigts sur son crâne rasé, réprimant les premiers cris qui menaçaient de résonner dans le couloir désert, Galeswinthe sut qu’elle avait toujours un cœur, quelque part. Un cœur fait de sable et de chaleur. Ce n’était pas le cœur qu’elle réservait à son écorché, c’était celui de la princesse des dunes. Un joyau précieux qu’elle pensait perdu à jamais. Sous sa langue aventureuse, elle baissait toutes ses gardes pour dévoiler ses ténèbres à elle. Infiniment plus sombres, infiniment plus torturées et malsaines. « Oberyn… »

    Il n’arrêta pas sa torture pour autant, elle prit même plus d’ampleur et sa respiration s’accéléra alors qu’elle serrait volontairement les lèvres pour ne pas laisser échapper le moindre cri. Il n’y avait personne pour les entendre, mais ça ne signifiait pas qu’ils devaient être bruyants pour autant. Pourtant, elle mourrait d’envie de laisser éclater son plaisir pour qu’il sache à quel point il lui faisait du bien, au corps comme à l’âme. Elle voulait qu’il entende son extase monter lentement par les attentions qu’il lui prodiguait, qu’il l’entende prononcer son prénom entre deux râles. Puis, sans qu’elle ne s’en rende compte, elle le fit. Simplement. Une pensée entraînant un acte. Son prénom remplaça les gémissements progressivement, prononcé dans un murmure toujours, mais rempli d’une tension et d’un amour palpables. Ses mains remontèrent sur le tissu qu’il tenait relevé en haut de ses cuisses et elles s’y agrippèrent dans un spasme incontrôlé. Elle ne contrôlait plus rien. Et, au fond, elle n’avait plus rien envie de contrôler. Elle avait juste envie de se laisser aller dans cette étreinte qui les consumerait tous les deux. Dans cette chute libre extatique. D’instinct, elle écarta un peu plus les jambes pour lui faciliter le passage lorsque ses muscles se crispèrent, dans l’attente de la perfection. Elle gémit. Elle l’implora. Elle l’appela. Elle le supplia. Elle cria, brusquement, son prénom dans le couloir froid. « RYN ! » Puis encore, traversée d’une seconde vague de plaisir brutal, serrant le tissu de sa robe à s’en blanchir les jointures. « JE T’AIME ! » Elle haleta, libérée d’un poids qui lui pesait sur la conscience depuis qu’elle l’avait retrouvé. Elle l’aimait encore. Il déposa quelques derniers baisers sur son entre-jambe alors qu’elle roulait des yeux, conquise, libre, tout à la fois. « Je t’aime, je t’aime, je t’aime… » susurrait-elle sans s’en rendre compte, les yeux rivés vers le plafond, tremblante. Elle serait sûrement tombée, les jambes coupées par le plaisir libéré si soudainement, mais il était là. Il était toujours là. Et ses mains sur elle l’empêchaient de tomber, la soutenaient. Elle lâcha un rire doux, tendre, aimant. « Je t’aime. »

    Une déclaration. Une confession. Une vérité. Un tout. Lentement, il se redressa, ses yeux si profonds ancrés dans les siens. Et elle souriait, béatement, amoureusement. Depuis qu’il l’avait libérée de cette tension, elle avait l’impression que toute la douleur avait disparu, que la chaleur était revenue investir son corps. Il avait fait ça. Alors qu’elle l’avait détruit, il lui avait rendu la vie. Qu’avait-elle fait pour mériter pareil homme ? Ses courbes recouvertes d’une fine pellicule de sueur – à croire que le froid du Nord ne la dérangeait plus – elle l’attira tendrement à elle sans le quitter des yeux. « Viens, Ryn. Tout ira bien. Je t’aime. » Sa bouche baisant l’angle de sa mâchoire, elle saisit délicatement son manche pour le guider en elle et lui mordilla la lèvre, presque joueuse. Mais elle ne plaisantait pas. « Il n’y a que toi. Il n’y a toujours eu que toi. Prends-moi, mon amour. » Prends-moi, mon époux. A un moment, il la souleva de terre pour mieux pénétrer en elle, mais elle était déjà perdue depuis longtemps, la tête renversée, quémandant grâce. Au diable les Bolton, au diable le silence, au diable le froid et les anciens Dieux. Et les Sept. Il n’y avait qu’eux. Il n’y avait toujours eu qu’eux.
Revenir en haut Aller en bas
Oberyn Qorgyle
Oberyn Qorgyle


DORNE △ MAISON NOBLE
messages : 9
arrivée en westeros : 30/04/2013

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) EmptyLun 6 Mai - 23:40

Il retrouvait des gestes oubliés, des caresses rouillées, le brasier dans son ventre que l’adolescent de Dorne connaissait si bien, d’autant plus dévorant qu’il n’avait pas touché un corps de femme depuis huit ans. Ce n’était pas pour le prestige de la tâche qu’il avait pris la blanche cape, non, c’était pour s’épargner la corvée de prendre épouse et de l’engrosser pour se doter d’un héritier. Il voulait seulement, comme un enfant, hurler au monde qu’il n’y aurait que Galeswinthe, peut-être lui témoigner toute sa rancœur, peut-être lui montrer, par ce serment, à quel point elle l’avait brisé. Pour la punir. Mais qu’avait-il fait d’autre, au fond, que de se flageller lui-même ? Même si la serrer contre lui, l’embrasser, entendre son nom sur le bord de ses lèvres, apaisait la moindre de ses plaies et faisait miroiter tout autour de lui une époque lointaine, il savait que jamais rien n’aurait la douceur d’avant. Il était un Chevalier de la Garde Royale, elle était la femme de l’écorché. Il aurait beau bercer des rêves, ils ne se réaliseraient jamais : là n’était qu’une étreinte de parjures. Jamais il ne verrait son ventre s’arrondir en sachant que c’était son enfant qui y ruait, jamais il ne la trouverait dans sa couche le soir, jamais il n’aurait son odeur sur sa peau, jamais il ne fourrerait plus son nez dans sa chevelure de nuit en se gorgeant les poumons de son odeur d’épices et de sable. Mais cette odeur-là, elle ne l’avait même plus. Le Nord la lui avait ôtée. « Je suis désolée, tellement désolée… Tu peux l’être murmura le chevalier, oui, tu peux l’être, tu pourrais ramper à mes genoux en implorant mon pardon pour t’être parjuré. Mais Oberyn, lui, ne faisait que s’attendrir comme il le faisait toujours. Ce n’est rien. Je ne t’en veux pas, je ne pourrais jamais t’en vouloir. Je t’absout avant même le péché.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty
MessageSujet: Re: i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)   i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

i thought i had killed my dreams (oberyn&galeswinthe)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» oberyn ∇ i lost my love on this northern land

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WINDS OF WINTER ::  :: Nord :: Winterfell-