Lorsque son père mourant, la supplia d’épouser Raulf, un noble baron, Elìna n’eu qu’à accepter… Elìna, jeune beauté aux yeux clairs et aux cheveux longs et soyeux fut livrée au cruel baron. Durant quatre années, Elìna fut battue, bafouée, humiliée. Cet homme, auquel son père avait toute confiance n’en n’était pas digne. Lorsqu’Elìna se décida à lui écrire une lettre dans laquelle elle expliquait ses conditions, elle apprit que son père s’était éteint. Elìna accueillerait sans doute la mort comme une délivrance, n’ayant plus aucun moyen d’échapper à son mari. Mais Raulf tombe d'une falaise lors d’une partie de chasse et voici Elìna rendue à la liberté... Pas pour longtemps. Pour se protéger, Elìna doit absolument se remanier au plus vite. Son frère, ayant pris les rennes du domaine familial lui conseille d'épouser Orkhan, un chef de clan... Orkhan, en guerrier assoiffé de combats, n'a que faire d'une femme ! Mais Elìna lui apporterai des terres de grande valeur, celle de son défunt mari... Pour sa part, la blonde jeune femme se résout, la mort dans l'âme, à épouser ce colosse arrogant...
* * *
- Pourrions nous vous dire un mot en privé milady ? demanda Kelmet avec respect.
La voix du régisseur la mit aussitôt en alerte. L’air méfiant, elle scruta alternativement les deux hommes en serrant les poings. Sans un mot, elle acquiesça et remonta l’allée entre les bancs. Lady Elìna, les mains jointes, les épaules raidies, ne quittait pas le régisseurs des yeux. Elle semblait se préparer à quelque atrocité. La voix basse, dépourvue de toute émotion, elle demanda :
- Mon époux est-il rentré ?
- Non, milady, répondit Kelmet avant de se retourner vers le prêtre qui l’encouragea d’un signe. Deux messagers viennent d’arriver. Ils sont porteurs d’une terrible nouvelle. Votre mari est mort.
Une pleine minute de silence accueillit cette annonce. Kelmet se tordait les mains en attendant l’explosion. Mais sa maîtresse ne réagissait toujours pas… si bien qu’il se demanda si elle l’avait bien compris.
- C’est la vérité, milady, le baron Raulf est mort.
Toujours aucune réaction. Les deux hommes échangèrent un regard inquiet.
Soudain, des larmes apparurent dans les beaux yeux bleus de lady Elìna. Le père Kechnie faillit laisser échapper un sourire de soulagement. Elle avait enfin compris.
- S’agit-il d’une plaisanterie cruelle ?
- Non, milady, répondit Kelmet. La nouvelle vient d’une source sûre. Il y a eu un témoin. Le baron est mort.
Lady Audrina éclata en sanglots. Les deux hommes se précipitèrent mais, une fois de plus, elle les retint d’un geste. Elle s’effondra à genoux, les bras serrés sur le ventre, pliée sur elle-même comme si on venait de la frapper. Ses sanglots étaient déchirants, ils la laissèrent épuiser sa douleur pendant de longues minutes. Le prêtre s’avança vers elle et l’aida à se relever.
- J’aimerais restée seule à présent. Je dois… prier.
Elle n’attendit pas leur assentiment et rejoignit le prie-Dieu le plus proche. Elle s’agenouilla et se signa. Kelmet fut le premier à sortir. Kelmet le suivit plus lentement. Il referma la porte derrière lui quand sa maîtresse le rappela.
- Jure-le, Kelmet. Jure sur la tombe de ton père que mon marie est vraiment mort.
- Je le jure, milady.
- Je dois prier, chuchota-t-elle. Mon mari est mort, je dois prier.
Elle ferma les yeux, croisa les mains et entama enfin sa prière. C’était une litanie simple qui lui venait droit au cœur.
- Merci, mon Dieu… Merci, mon Dieu…
* * *
- Je ne veux pas de lui Naek. Tu dois avoir perdu la tête pour croire que j’épouserais ce monstre.
- Les apparences sont trompeuses, Elìna, répliqua son frère. Attends que nous soyons plus près, tu verras la bonté dans ses yeux.
Elle secoua la tête. Ses mains tremblaient si violemment qu’elle avait du mal à tenir les rênes de sa monture. Elle raffermit sa prise en essayant de ne pas rouler des yeux horrifiés à la vue du gigantesque guerrier... Ils approchèrent du site désolé. Le laird se tenait sur les marches menant à un château en piteux état. Il ne semblait pas particulièrement ravi de la voir. Quant à elle, la vue du laird la terrifiait. Elle respira profondément pour tenter de se calmer.
- Tu m’as dit que c’était un homme gentil à la voix douce et au sourire prompt. Il ne sourit pas en ce moment, n’est-ce pas Naek?
- Ecoute Elìna…
- Tu m’as menti
- Je ne t’ai pas menti. Orkhan m’a sauvé la vie deux fois au cours de combats et il n’y a jamais fait allusion. C’est un homme fier mais noble. Tu dois me faire confiance sur ce point. Je ne t’aurais pas suggérer de l’épouser sans être convaincu que cette union était raisonnable.
Elle ne répondit pas. La panique la tenaillait. Son regard voyageait du guerrier à son frère.
- Orkhan est celui qui est debout.
- Il est vraiment très grand, non ?
- Pas plus que moi.
Elle repoussa sa main, elle ne voulait pas de son réconfort ? Et surtout pas qu’il sente sa peur.
- La plupart des veuves seraient heureuses d’épouser un homme fort qui puisse les protéger.
- C’est un point contre lui, annonça t-elle.
Elle l’examinait encore. Il semblait grandir à chaque pas qui la rapprochait de lui.
- Me laissera t-il tranquille ?
- Oui.
- Tu ne lui a pas parlé de ce qu’il se passait entre Raulf et moi ?
- Bien sûr que non. Je ne briserais jamais la parole que je t’ai donnée.
- Pourquoi a-t-il accepté ce mariage ?
- Il veut le domaine. Il est Laird à présent et il doit mettre le clan au-dessus de ses propres considérations. T’épouser était la façon la plus simple d’atteindre son but.