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 our fathers' ghosts (rhea&liraz)

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Liraz Stark
Liraz Stark


NORD △ ROTURIER
messages : 69
arrivée en westeros : 19/03/2013

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MessageSujet: our fathers' ghosts (rhea&liraz)   our fathers' ghosts (rhea&liraz) EmptyDim 21 Avr - 19:32

❝ OUR FATHERS' GHOSTS ❞

LIRAZ STARK&RHEA BARATHEON « You heard my voice, I came out of the woods by choice . Shelter also gave their shade and in the dark I have no name . So leave that click in my head and I will remember the words that you said, left a clouded mind and a heavy heart but I was sure we could see a new start. » loop



Cette fois-là, le rêve l’avait pris en plein jour. C’était son temps de repos, et elle s’était casée au coin du feu avec la tête appuyée contre la table. Ses yeux gris clos, elle avait laissé ses pensées dériver au-delà du détroit, vers ce qui lui restait de sa famille, avant de les rapatrier dans le Nord. Et elle les avait accrochés à cette louve noirâtre aux yeux dorés qui gambadaient si gaiement dans ses rêves. Elle se souvenait, un peu, de ce jour, il y a un an de cela. A moins que ce ne fut il n’y a que six lunes. Elle était allée s’égarer dans le Bois-aux-Loups, et elle avait trouvé un minuscule louveteau, pas plus gros qu’un chat, la patte prise dans un collet de braconnier. Délivrée, soignée, incapable qu’était la jeune femme de la tuer, la bestiole avait fini par reprendre le chemin des bois après quelques semaines. Et depuis, les rêves de loups la hantaient. Ce jour-là, la louve trottait près de Winterfell. Juste à la lisière du bois. Elle regardait la forteresse, levait le nez vers l’écorché qui flottait à son sommet. Mais sa curiosité satisfaite, elle fit demi-tour, ses pas étouffés par la neige, s’enfonçant à nouveau sous l’ombre des sapins chargés de neige. La truffe fourré au sol, elle renifla un moment la piste d’un lièvre, la suivit, s’en désintéressa pour tourner dans une clairière – celle-là même où Finnick coupait son bois les derniers temps – et se laissa tomber avec un bâillement au pied d’une souche de pin engluée de résine.
Et Liraz ouvrit brutalement les yeux au coin de son feu, arrachée soudainement à ce monde qui s’offrait à elle. Elle avait tout vu. Elle avait tout entendu. Elle avait tout senti. L’odeur de la neige et celle du lapin, le grésillement d’un rayon de soleil sur le blanc, le chant d’un moineau amaigri par l’automne. Maintenant, elle ne sentait plus rien d’autre que le bois calciné. Ni les gens dehors, ni rien d’autre. Le monde s’était fermé. Prise d’un brutal sursaut, elle se redressa sur son séant, attrapant à geste nerveux sa cape de laine et de velours écarlate – un cadeau lointain de sa mère, la couleur était bien rare pour les roturiers au vu du prix des teintures -, rabattit le capuchon sur sa figure en une habitude rôdée puis s’empara du poignard de Jon pour le sangler à sa ceinture. En sortant, elle lui adressa un signe de la main mais fila si vite qu’elle ne put certes pas répondre à son : « LIZ ! OU EST-CE QUE TU VAS ENCORE ?! ». Déjà, elle était dehors, et déjà elle marchait d’un bon pas, cavalant presque, vers les remparts de la ville d’hiver. Les gardes de l’écorché ne firent pas un geste quand elle passa entre eux d’un air trop empressé, l’un d’eux se contentant de la suivre d’un regard curieux aux accents de lubricité tandis que ses bottes s’enfonçaient dans la neige avec un bruit soyeux. Elle connaissait bien la clairière où la louve s’était arrêtée. Avec un peu de chance, le temps qu’elle arrive là-bas, la bête y serait toujours. Et alors … Et alors, elle n’en savait rien. Toujours était-il qu’elle voulait savoir. Mettre un sens sur les rêves.

Bientôt, elle fut là où la louve l’avait été. A côté de ses traces d’humaine, la neige s’était imprimée d’une large patte, si large que la main de Liraz, lorsqu’elle se pencha pour l’y appliquer, ne pouvait toucher en même temps le haut et le bas. Un moment, elle resta comme hypnotisée par cette patte, en retraçant les contours du bout de son index ganté. Elles avaient fait cette trace. Elles. Liraz et la louve. Quand elle retira sa main, la neige avait percé le mauvais cuir de ses gants, et le bas de sa robe s’était encroûté de neige et d’eau. D’une brusque poussée, elle se remit debout. Il ne fallait pas qu’elle tarde. Ce fut rapidement qu’elle retrouva la clairière, vide de son ours et de sa présente rassurante. Au pied de la souche se trouvait la neige écrasée par la louve, mais elle n’était plus là. Seule une longue traînée de pattes qui s’enfonçaient dans la forêt restait encore de sa présence. Liraz sentit la déception lui prendre la gorge. Si elle s’était enfoncée entre les bois, elle n’avait pas la moindre chance de la retrouver. Elle hésita à rebrousser chemin, à rentrer dans la ville d’hiver, à se recaser au coin du feu en rêvassant. Mais elle finit par suivre les empreintes dans la neige, le nez baissé pour pouvoir les contempler. La bête était lourde. Ses pas s’étaient enfoncés profondément dans la poudreuse, tant et si bien que la neige y prenait presque une teinte bleutée au lieu de cette teinte immaculée de vierge qu’elle arborait partout ailleurs.
Plus elle avançait, plus elle se faisait empressée, sans même s’en rendre compte. Ses pas devenaient course. La buée sortait de sa gorge, affolée, pour se déliter dans l’air en fantômes blanchâtres, un poing de côté lui vrillait les côtes, la neige accrochait à sa robe et ses bottes, la faisant parfois tomber pour la blanchir un peu plus. Mais elle ne s’arrêta pas. Elle continuait de cavaler, comme possédée, toute entière tournée vers cette louve qu’elle crevait d’envie de retrouver. Des réponses qu’elle cherchait. Elle n’entendit pas les hennissements des chevaux, leurs sabots feutrés par la neige, le murmure de voix humaine. Comme une diablesse, elle déboula sous les jambes de l’un d’eux au détour d’un gigantesque barral à face, celui-là même auprès duquel elle avait fait pénitence aux anciens dieux en allant retrouver Finnick. La monture se cabra brusquement avec un hennissement douloureux pendant que son cavalier s’accrochait à ses rênes comme un demeuré et y tirait si fort que la bouche du cheval se déformait. Le regard de Liraz alla embrasser la scène tandis qu’elle se reculait, de la peur au fond de ses grands yeux gris. Quatre hommes en armes et maille, le cœur gironné d’un cerf noir et couronné. Maison Baratheon. Fief, Accalmie, Peyredragon et Port-Réal. Devise, Nôtre est la Fureur. Blason, un cerf noir et couronné sur champ jaune. Songea-t-elle, incongru au milieu de la panique du cheval, de ses filaments de peur et des jurons du cavalier. Il y avait une femme aussi, jeune, une noble à n’en pas douter mais Liraz n’eut guère le temps de la contempler plus à son aise. Le cavalier avait mis pied à terre, et sa main gantée de cuir et de maille alla heurter la jeune femme sur la joue, lui éclatant la lèvre et l’envoyant valdinguer dans la neige. « Bon sang, la gueuse, on t’as pas doté d’un cerveau à la naissance ?! » Beugla-t-il . « Et fais montre de respect, tu te trouves devant lady Rhea, de la maison Baratheon. » Liraz lui aurait volontiers craché à la figure, à la place de quoi elle se contenta de porter sa main engourdie à sa bouche sanglante, obstinément muette.
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Rhea Baratheon
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TERRES DE L'ORAGE △ MAISON NOBLE
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arrivée en westeros : 22/03/2013

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MessageSujet: Re: our fathers' ghosts (rhea&liraz)   our fathers' ghosts (rhea&liraz) EmptyLun 22 Avr - 11:09

you were cold, as the blood through your bones and the light which led us from our chosen homes. well, i was lost and now i sleep, sleep the hours that i can't weep, when all i knew was steeped in blackened hopes+ below my feet, mumford & sons


Foutu froid. Sale pays, sale temps, sales Boltons. Rhea était d’une humeur de pitbull. Tout l’agaçait. Le simple fait d’être enfermée à Winterfell la rendait folle. Encore un voyage, une ‘‘visite de courtoisie’’ probablement destinée à planifier le mariage, quelque chose comme ça. Elle ne voulait pas en entendre parler. Son brave paternel lui avait coupé toute forme de distraction : interdiction d’emmener des armes –en encore moins son épée-, ainsi que le palefroi qu’elle montait habituellement. Apparemment, il n’était pas de bon goût pour une dame de préférer l’acier aux discussions mondaines, les courses à cheval à la couture. Et en dehors de ces distractions-là, il fallait bien l’avouer, Winterfell était plutôt pauvre en réjouissances. Rhea était même allée jusqu’à rendre une petite visite au chenil, passant une bonne heure à jouer avec les chiens pour faire passer le temps. Puis elle avait eu froid, et était partie. Les vents du Nord ne semblaient jamais vouloir se calmer. Elle qui avait vu les orages, les tempêtes, elle les trouvait bien plus dangereux. Pernicieux, ils s’infiltraient partout, vous glaçaient les os avant que vous ayez pu comprendre ce qui vous arrivait. Sale pays. Et dire qu’un jour, ce serait le sien… la perspective du froid perpétuel ne la réjouissait pas énormément. Et puis finalement, son impatience avait débordé, et elle avait décidé d’aller prendre l’air, avec ou sans autorisation. Une fois la robe la plus épaisse qu’elle avait enfilée, la cape la plus lourde revêtue, elle était descendue aux écuries demander qu’on lui selle un cheval, n’importe lequel. Et quatre braves hommes étaient apparus, matérialisés subitement près d’elle. Ils portaient les armes de son père, elle en avait donc déduit qu’elle était partie pour les supporter un bon moment. Et à son grand dam, elle ne s’était pas trompée. La protéger, quelle drôle d’idée. Qu’on lui donne seulement sa lame, et elle n’aurait plus besoin de protection. Qui donc viendrait l’agresser dans les bois, si près du château ? Ce genre de choses, ça n’arrivait qu’aux autres. « Je m’en sortirais toute seule, messires. » Non pas qu’elle y croyait vraiment, mais hé, qui ne tente rien n’a rien ! « Les ordres, milady. » Oui, les ordres, les ordres, toujours les ordres. Pourquoi réfléchir quand on pouvait suivre les ordres.

Malgré tout d’un peu meilleure humeur que précédemment, elle lança sa monture au galop en passant les grandes portes du château, un sourire s’épanouissant sur ses lèvres. Ce ne serait pas la première fois qu’elle perdait ses gardes dans une forêt, hein ! Ça leur rappellerait des souvenirs. Mais avant qu’elle ait pu dire « par les sept, encore raté », les quatre chevaliers étaient près d’elle, l’encadrant aussi sûrement que les murs de Winterfell. Son sourire s’effaça lentement, et elle ramena son cheval à un pas tranquille plus adapté au chemin caillouteux qui s’ouvrait à l’avant. Bientôt, ils furent dans les bois. Là, le vent était plus doux, à peine assez fort pour faire voler les mèches de cheveux et de crin les plus légères. Le froid semblait être un peu atténué par le couvert des arbres, ce qui était fort bienvenu. « Sauriez-vous à tout hasard s’il y a un bois sacré ou des arbres-cœurs près d’ici ? En dehors de Winterfell ? » Non pas qu’elle vénérait les anciens dieux, mais elle appréciait l’ambiance calme et sereine qui se dégageait de ces endroits. Enfant, elle s’y retrouvait souvent, pour lire loin du piaillement continu de ses frères et sœurs. Avec sa mère, parfois. Elle lui manquait, plus qu’elle n’osait l’admettre. C’était plus facile, pour ses sœurs, qui l’avaient moins connue. Rhea ressentait sa perte avec une acuité désolante, et les années n’effaçaient rien. Alors, comme tout le monde, elle se raccrochait aux souvenirs. Mais pas dans la forteresse. Pas chez les Bolton. Ce serait profaner son souvenir, elle avait l’impression. Sa mère était trop douce, trop parfaite pour les murs souillés de sang, résonnant encore des cris des torturés. Barbares. « Des arbres, sûrement. Personne n’a pris la peine de les couper, ici. » Etait-ce du dédain dans sa voix ? Peut-être bien.Elle n’en avait cure. Elle trouverait l’un de ces arbres à face. Elle s’enfonça plus profondément dans la forêt, au petit galop, jusqu’à apercevoir au loin les feuilles rougies si caractéristiques, qui tranchaient avec le terne habituel du paysage. Un peu plus souriante, elle mit le cap dessus, suivie de près par son escorte. Ils semblaient apprécier l’endroit bien moins qu’elle. Peut-être était-ce la forme des feuilles. Ou bien la face sculptée. Il était vrai qu’elle pouvait vous mettre un peu mal à l’aise au bout d’un certain temps. La faute aux traînées de sève rougie, sûrement. En bon protecteur qu’il était, le capitaine de sa ridiculement petite garde –quel était son nom déjà ? Impossible de s’en rappeler –, partit un peu en avant, talonnant plus fort pour sécuriser le terrain. Peu nécessaire, qui donc viendrait se balader par ici !

Et tout arrive trop vite. Un hennissement furieux à l’avant, le cheval du prétendu éclaireur qui se cabre sans prévenir, une fille en rouge juste devant. Jolie cape, elle pense, avant de prendre en compte l’ampleur de la situation. C’est flou. Le soldat met pied à terre sans prévenir, son cheval retourne droit vers les autres sans l’attendre. Rhea s’avance un peu, sa monture piaffant, cherchant l’échappatoire, effarée par l’agitation. Pas un cheval de guerre, ni même de travail, de loisir au mieux. Evidemment, on lui a donné le plus doux qu’on ait pu trouver. Puisqu’elle avait tant besoin de calme, de sensibilité et de protection. Son regard un peu froid analyse la scène. Elle doit sembler hautaine, vue comme ça. Ce n’est pas sa faute si elle est juchée un mètre plus haut qu’eux, elle est bien obligée de baisser les yeux pour les regarder. Elle est bien habillée, d’ailleurs, par rapport aux roturiers qu’elle croise habituellement. C'est étrange. Les seigneurs locaux ne semblent pas être particulièrement généreux avec leurs sujets. Et puis c’est étrange, mais elle se trouve reflétée dans l’inconnue. Les cheveux, les yeux aussi, la stature. C’est elle, née dans une famille moins fortunée. « Bon sang, la gueuse, on t’as pas doté d’un cerveau à la naissance ?! » Et bien, ce n’est pas très engageant comme premier contact avec la personne qu’on vient de manquer de renverser. Même si, soyons francs, cette fille a déboulé de nulle part. Et comme il prononce ces mots, il la gifle avec toute la force de son bras. Il n’en faut pas plus pour allumer le brasier dans les yeux de Rhea. Personne, pas même un chevalier, ne frappe une femme sous ses yeux, qu’elle soit reine ou roturière. Cet homme l’agace, décidemment. Il a des manières de porc. Remarquablement bien dissimulées, il faut le dire, mais ça ne change rien. Elle pose un regard furieux sur son garde. Pas sous ses yeux. Elle n’était pas ce genre de noble-là. Pas celui qui pense qu’un titre autorise automatiquement un comportement exécrable. « Et fais montre de respect, tu te trouves devant lady Rhea, de la maison Baratheon. » La goutte d’eau qu’il fait déborder le vase. Il ose justifier sa goujaterie avec son propre nom, il ose jeter ce genre de discrédit sur sa maison. Oui, elle est une Baratheon, une Baratheon d’Accalmie, et elle a été élevée avec de meilleures manières que ça. « Suffit, ser. Elle ferait peut-être preuve d’un peu plus de respect si vous lui en laissiez l’occasion avant de la malmener. » La Mère lui en soit témoin, cet homme prenait un peu trop vite les habitudes des seigneurs du coin. L’inconnue saigne. Décidément, rien ne peut jamais se passer comme elle l’entend, n’est-ce pas. Sans un mot de plus, elle démonte, récupère un mouchoir blanc dans la bourse du garde le plus proche, qui ne bronche pas. Lui la connait sûrement depuis assez longtemps pour savoir qu’il est de mauvais augure de s’opposer à ses fantaisies passagères. Avec une douceur qui lui devenait rare ces derniers temps, elle rejoignit la fille, encore à terre, et lui tendit la main pour l’aider à se relever. Puis le mouchoir, pour sa lèvre, avec un sourire confus. « Je vous présente mes excuses pour cet… excès de zèle. »« Ma Dame… » Il a un ton ombrageux, méfiant, comme s’il n’attendait qu’une chose, que l’inconnue fasse sa tentative d’assassinat. Puisque c’était bien connu, tous les roturiers en voulaient à la vie des nobles.Oh, elle en avait assez des guerriers, et des noblitards, et des intriguants, et des courtisants. Une amie, juste pour un moment, aurait été une délicieuse idée.

Alors elle se tourne vers l’inconnue, le regard enjoué comme elle ne l’avait pas eu depuis longtemps. « Aimeriez-vous une balade à cheval, mademoiselle… ? » Elle lui laissa le temps de répondre, et de compléter avec son prénom, un sourire flottant sur les lèvres. Elle n’en savait probablement rien, de l’affection qu’elle portait à ces animaux, puisque les roturiers avaient rarement l’occasion de grimper dessus pour le loisir. Et oui, elle l’appelait mademoiselle. Ça hérissait le poil à tout le monde, et par voie de conséquence, ça la ravissait. En quelques secondes, Rhea récupère le cheval de son premier garde, le conduit jusque devant la fille en rouge, impatiente qu’elle lui dise oui. Une balade à cheval avec une amie. Elle n’avait jamais eu ça. Des suivantes, des dames de compagnies, ses sœurs parfois, son frère un peu plus souvent, oui, mais c’était bien tout. Sans se départir de son sourire, elle lui fourre les rênes dans la main sous le regard choqué du chevalier, et se remet en selle, d’un mouvement souple forgé par l’habitude. « Milady, nous n’avons pas de cinquième cheval. » Son regard se reporte sur lui, soudain plus froid, impérieux. « Et bien montez donc en selle avec l’un de vos camarades, ou rentrez à pied, ser. » Les trois autres ont un ricanement mal étouffé. Ils ne doivent l’aimer que moyennement. Sur ce, son attention entière se reporte sur la brune à ses côtés, et elle met un point d’honneur à oublier le reste de son escorte. « Vous n’êtes pas blessée ? En dehors de votre lèvre, j’entends. » Elle sourit, un peu sarcastique. Oui, elle vouvoie tout le monde. A quoi cela pouvait-il bien servir d’être riche et puissante si elle ne pouvait pas refaire des règles de la politesse à son goût ?



Dernière édition par Rhea Baratheon le Mar 23 Avr - 17:18, édité 1 fois
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Liraz Stark
Liraz Stark


NORD △ ROTURIER
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MessageSujet: Re: our fathers' ghosts (rhea&liraz)   our fathers' ghosts (rhea&liraz) EmptyLun 22 Avr - 16:29

Et vous vous trouvez devant lady Liraz, de la maison Stark. Ca, ç’aurait été une belle réplique. De dire qu’elle aussi, elle avait du sang de noble et du sang de roi dans les veines, que son arrière-grand-père avait pris pleine part dans la conquête du Trône de Fer avant que les Baratheon ne s’asseyent dessus et ne flanque une couronne à leur cerf noir. Une belle réplique, dans un autre temps. Elle était bien de la maison Stark, mais elle n’avait rien d’une lady. Elle n’était pas une lady, contrairement à la femme qui la regardait du haut de son cheval. Juste une exilée. Le goût du sang commençait à lui ronger la langue, aussi cracha-t-elle son rouge dans la neige, toujours sans dire mot. A cause de son soi-disant manque de respect pour la noblesse, Bolton avait déjà menacé de lui écorcher un doigt avant de la fourrer dans son lit, ça ne pourrait pas être pire. A elle, cette cavalière dont la chevelure et les yeux étaient des reflets dans la sienne, elle voulait bien faire montre de respect, mais certainement pas à l’empaffé qui venait de lui administrer cette gifle cuisante. Et elle en avait sérieusement marre de se prendre des torgnoles, qu’elles soient littérales ou imagées. Elle ne faisait que ça, depuis quelques temps. Les torgnoles offertes gracieusement par Pat et Gueule-de-Travers dans ce même bois, et puis la torgnole presque plus douloureuse qu’elle s’était prise en réalisant qu’elle était sûrement grosse. « Suffit, ser. Elle ferait peut-être preuve d’un peu plus de respect si vous lui en laissiez l’occasion avant de la malmener. » Toujours dans la neige, redressée sur un coude et toute encroûtée de blanc, la jeune femme releva son regard gris sur la noble, pendant que son autre main cherche dans la neige le bijou qui s’est détachée de sa cape écarlate lorsqu’elle est tombée. A dire vrai, au vu du coup que l’homme lui avait administré, elle s’était attendue à ce que leur lady soit de la même trempe. Elle fouille toujours dans la neige, et ses doigts finissent par se refermer sur sa broche au loup-garou pendant que la lady démontait. La main tendue de celle-ci se vit d’abord gratifié d’un regard méfiant, avant que son gant encroûté de neige et trempé ne s’y loge et qu’elle ne tire pour se redresser enfin sur son séant. « Je vous présente mes excuses pour cet… excès de zèle. » Ce fut bien volontiers que Liraz attrapa le mouchoir pour s’en tamponner la lèvre et le menton dégouttant de sang. « Merci, milady. Je présente mes excuses au cheval. Je crois que c’est le seul à qui j’ai fait du tort, non ? » Sitôt dit, elle se mordit la langue. Idiote. Elle parlait toujours trop vite, et cela tout le monde le lui disait, père, mère, sa fratrie et plus dernièrement le Bolton. Encore à Braavos pouvait-elle parler un brin trop vite : sans être de la noblesse et pouvoir se parer de gris et de noir, sa famille maternelle était suffisamment aisée pour jouir d’un certain confort. Mais à Westeros, elle n’était personne. « Veuillez m’excuser, milady. » Marmonna-t-elle en baissant les yeux.

« Aimeriez-vous une balade à cheval, mademoiselle… ? » Liraz lui renvoya un regard indécis, un peu surpris, toujours un peu méfiant. Les seuls nobles auxquels elle s’était frottée depuis sa venue à Westeros était, d’une manière moindre, les Cerwyn et les Bolton. Et les anciens dieux savaient que les Bolton n’auraient jamais lancé ce genre de proposition à une roturière. Les Bolton écorchaient d’abord, loups et humains, c’était ce qu’elle s’amusait à se répéter. « Snow. Mon nom. Liraz Snow. » Elle vit l’un des hommes renifler avec un air méprisant. D’aucun se foutaient qu’elle soit née de la main gauche mais pour d’autres, elle semblait être un crime aux dieux par sa simple existence. Qu’elle se prétende née de la main gauche. Son regard acier se posa plus franchement sur le visage de la noble. « Je ne suis pas sûre que mes capacités de cavalière ravissent quiconque, ma lady. » Fit-elle en plissant les yeux. A dire vrai, elle n’en savait rien. Cela faisait de longues années qu’elle n’avait plus monté. Ces choses-là ne s’oubliaient pas, disait-on, mais la pratique lui faisait certainement défaut.
Tandis que la lady allait prendre le cheval par la bride, elle la regardait toujours. Son père avait sauvé la vie d’un Baratheon, une fois, l’héritier d’Accalmie. C’était quand elle n’était qu’un marmouset encore pendu aux mamelles de sa mère, et Torrhen un grand diable de mercenaire dans la fleur de son âge, pétri d’enthousiasme et de fierté. Lyonel, son nom, au Baratheon. Avant de disparaître, père lui en parlait encore, de l’amitié qui les avait lié. Il caressait même l’envie de l’envoyer un jour à Westeros, sous la protection du lord de l’Orage, pour qu’elle puisse voir la terre qui l’avait engendré, qui avait engendré ses ancêtres sur plus de huit mille ans. Il avait une fille aussi, disait-il. Peut-être bien que c’était cette lady-là. Mais elle fut brusquement arrachée à ses rêveries par les rênes qu’on lui fourrait dans la main. « Milady, nous n’avons pas de cinquième cheval. » « Et bien montez donc en selle avec l’un de vos camarades, ou rentrez à pied, ser. » Liraz se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire devant la trogne que se mettait à faire le chevalier, outré d’être dépossédé de sa monture au profit d’une petite bâtarde à qui il avait flanqué une gifle. Les yeux brillants, la jeune femme décida soudainement qu’elle aimait bien la noble même si, inutile de se leurrer, celle-ci l’oublierait sitôt le soleil couché. Elle finit par ne plus retenir son rire et le fait éclater, fort, moqueur, soulagé, ému. Faire une promenade à cheval en compagnie d’une amie noble. Elle en avait parfois rêvé de ça, toute petiote, quand elle fermait les yeux et s’imaginait en lady de Winterfell. Son père siégeait sur le trône au loup-garou, ses frères se battaient sous la férule du maître d’armes, un mestre leur enseignait l’histoire, l’héraldique, la géométrie, le haut valyrien. Elle serait allée se recueillir dans le bois sacré, aurait eu des capes de fourrure, un palefroi et un faucon de chasse. Elle n’aurait pas eu à faire une génuflexion devant Theodan Bolton et l’appeler son futur suzerain en baissant les yeux. Elle n’aurait pas eu à sentir la culpabilité lui ronger les entrailles en sentant, encore, sa chaleur contre sa peau ou dans sa couche vide. Mais les Stark étaient estampillés traîtres. Les Stark étaient estampillés traîtres, ils étaient des exilés, des parjures, le loup-garou était tabou et les Bolton étaient les suzerains du Nord. Oubliés, les Rois de l’Hiver, oubliées, les cryptes ancestrales, oubliés, huit mille ans de royauté et de gouvernance. Ils avaient été là en même temps que les enfants de la forêt, là avant la Longue Nuit, là avant les Andals, là avant les dragons. Là avant, et seulement poussière et souvenirs brûlés.

Elle regarda la monture en se mâchonnant la lèvre. Père lui avait bien appris à monter mais … Finissant par mettre au placard ses hésitations, elle repoussa sa cape dans son dos, mit son pied à l’étrier et se hissa sur le dos du cheval sous le regard toujours aussi noir du chevalier. Ce fut avec plaisir qu’elle constata que le contact de la selle sous elle, les flancs du cheval contre ses bottes, tout ça, lui était encore familier. Prudemment, elle relâcha les rênes pour agrafer sa broche au loup-garou, toujours serrée dans sa paume, à son manteau écarlate, guide ensuite sa monture jusqu’aux côtés de la noble. « Vous n’êtes pas blessée ? En dehors de votre lèvre, j’entends. » Elle secoua négativement la tête en se tâtant prudemment la bouche. « Pas comme si je n’avais pas l’habitude. » Commenta-t-elle avec un brin d’ironie. « Je commence à croire que je dois me prendre des torgnoles à chaque fois que je me rends dans le bois-aux-loups. » Son regard s’amarra un moment à la face sanguine du barral, puis aux mains écorchés qui lui servaient de feuilles, avant de le perdre alentour dans la forêt. Elle voyait toujours la piste laissée par sa louve, disparaissant enter deux conifères. Inutile de la poursuivre à présent, songea-t-elle avec un léger soupir. Elle en aurait peut-être l’occasion au terme d’un nouveau rêve, mais la bête était loin d’elle pour aujourd’hui. Difficilement, elle s’arracha à sa contemplation, reposant son regard acier sur la jouvencelle. « Si vous me permettez, milady … Les Baratheon siègent à Accalmie, n’est-ce pas ? Et à Port-Réal. Le Nord est à plusieurs lunes de voyage des terres de l’Orage et puis l’hiver arrive. Ce n’est pas la saison la plus plaisante, par ici. Que venez-vous y faire ? »
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TERRES DE L'ORAGE △ MAISON NOBLE
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MessageSujet: Re: our fathers' ghosts (rhea&liraz)   our fathers' ghosts (rhea&liraz) EmptyMar 23 Avr - 16:22

you were cold, as the blood through your bones and the light which led us from our chosen homes. well, i was lost and now i sleep, sleep the hours that i can't weep, when all i knew was steeped in blackened hopes+ below my feet, mumford & sons


Il était tout à fait indigne de traiter un chevalier comme ça. Et pas vraiment mieux adapté de traiter la première paysanne venue comme un membre de sa famille. Mais bons dieux, que c’était agréable de faire ce qui lui chantait ! Et puis, ses lubies restaient tout de même bien plus saines que celles de certains hommes. Elle était amusante, cette fille. Elle avait l’étincelle. Ce truc qu’elle essayait désespérément d’allumer dans les yeux de ceux qui l’entouraient, toujours en vain. Rhea appréciait étrangement les gens irrévérencieux. Dans une certaine limite. Les politesses sans fin, les mondanités, usaient incroyablement vite sa tolérance. Alors cette fille, cette roturière, qui ne se gênait pas pour remettre plus haut que soi à sa place… ça la faisait irrésistiblement sourire. Quelqu’un qui préférait s’excuser à un animal plutôt qu’à un homme qui aurait pris sa vie sans hésiter si on le lui avait demandé, c’était rare. Et donc follement amusant. Pourtant, elle s’est excusée devant elle, après. Ça en dit plus qu’il ne parait. Elle a de l’aplomb, mais elle sait que c’est trop. Elle n’est pas stupide. Et elle ne semble pas parler comme les paysans. Enfin, Rhea n’avait pas avec eux un contact plus large que celui qu’elle entretenait avec ses domestiques, mais quand même. Milady, le ton un peu soutenu, les mots distincts, pas comme avalés par la précipitation… Cette fille avait reçu une éducation, même sommaire. Tant mieux. Rhea avait tendance à vite s’ennuyer des gens avec peu d’esprit. « Snow. Mon nom. Liraz Snow. » Une bâtarde. Son sourire s’élargit discrètement, une expression matoise mal cachée. Oh, quand son père allait apprendre qu’elle avait fait démonter un de ses hommes-liges, un adoubé, pour une bâtarde… ce ne seraient probablement pas des rires qui résonneraient. Quoique. Parfois, elle ne savait plus à quoi s’attendre avec lui. Il aurait été capable de lui taper dans l’épaule en lui disant qu’elle avait hérité de son caractère de cochon. « Je ne suis pas sûre que mes capacités de cavalière ravissent quiconque, ma lady. » Et bien qu’il en soit ainsi, elle apprendrait sur le tas. Après tout, elle n’avait pas besoin de savoir en faire une bête de spectacle, juste de le diriger sommairement à droite à gauche et en avant. Et encore, l’instant grégaire de ces animaux faisait la moitié du travail. « Qui a demandé à être ravi ? » Elle lui jette un dernier regard, impatiente de se remettre en route. Tant pis pour le barral et le recueillement. Elle avait une chance de se distraire, ce n’était pas tous les jours. Elle pourrait se souvenir plus tard.

Elle hésite à se présenter formellement à son tour, renonce. Rhea, maison Baratheon. Après la gifle qu’elle avait prise, elle avait probablement bien intégré ça. Et puis, il était difficile de manquer les armes qui s’étalaient sur le torse de ses gardes. Liraz rit. Alors c’est un oui. Rhea presse doucement ses mollets, relâche un peu plus la pression qu’elle exerçait sur ses rênes. Sa monture avance d’un pas vif, droit devant. Sa compagne d’un jour la rattrape vite. Impossible de manquer l’éclat argenté qui brille désormais sur le rouge de sa cape. Elle croit rêver. Ses doigts se resserrent, le cheval s’arrête net, presque sèchement. Un quart de seconde. Non, elle a bien vu. Un loup. Pas n’importe lequel, un loup-garou, la bête des Stark. La bête des exilés. Puis rapidement, comme si elle n’avait rien vu, elle reprend la marche, un air faussement enjoué sur le visage. La bête des Stark. Est-elle inconsciente ? Porter l’emblème d’une famille est mal vu, c’est bien clair. Porter l’emblème des Stark, même sans faire partie de la famille… c’est fatal. Rhea entend à peine ses mots. Quelque chose à propos d’une habitude. L’habitude de se faire frapper ? Ici ? Elle est moins étonnée qu’elle aurait aimé l’être. « Vous m’en voyez désolée. Triste de voir que cela vous semble si banal. » Etait-ce différent, du temps des loups ? Malgré la règle tacite qui régnait sur tout le continent, Rhea n’avait aucun problème avec l’idée de voir les Starks de retour sur le leur trône. Le leur. C’était peut-être une question de sang. Les deux familles avaient toujours été liées, par le cœur si ce n’était pas le sang, le sang de cette pauvre fille enlevée par Rhaegar Targaryen. Et puis, elle se sentait une dette envers eux. Son père avait vu sa vie sauvée par un Stark, autrefois, lui avait-il raconté. Par-delà la mer, dans la cité de Braavos. Elle n’était alors qu’une enfant, et pourtant, elle avait depuis l’impression de leur devoir quelque chose, remboursement de cette dette impayée. Il avait été question d’une enfant, se souvenait-elle, à peine plus jeune qu’elle, qui aurait pu être rapatriée à Accalmie. Ce n’était jamais arrivé. Une Stark hébergée par la famille régnante, ha ! Ça , ça aurait fait des remous intéressants. « Si vous me permettez, milady … Les Baratheon siègent à Accalmie, n’est-ce pas ? Et à Port-Réal. Le Nord est à plusieurs lunes de voyage des terres de l’Orage et puis l’hiver arrive. Ce n’est pas la saison la plus plaisante, par ici. Que venez-vous y faire ? » Grands dieux.

La mine de Rhea se renfrogna instantanément. Elle était sortie pour oublier. Trop aimable de lui refourrer tout dans l’esprit sans coup férir. Ses yeux s’égarent un long moment sur ses rênes, la crinière de son cheval, le sol, les arbres, le chemin. Puis elle les relève avec tout la dignité du monde, presque honteuse d’avoir hésité. C’était une très bonne chose, ce mariage, n’est-ce pas ? Père avait affirmé que c’était une splendide union. Bénéfique pour tout le monde. Et pour elle, était-ce bénéfique, quand elle voyait un autre homme dans les traits du frère-même de son fiancé ? Elle avait là-dessus un très léger doute. Mais après tout, si Père lui disait qu’il le fallait, alors il le fallait. Et elle s’exécuterait sans hésitation aucune. « Je suis fiancée à l’un des fils de lord Bolton. » D’autres mots auraient été superflus. Rhea ne s’attendait pas à ce qu’elle connaisse leurs noms, et puis, à partir de cette information, elle était suffisamment intelligente pour comprendre. Il fallait espérer du moins. Un long moment s’écoule avant qu’elle ne daigne reprendre la parole, comme si elle avait trouvé important de laisser du temps à tout le monde pour digérer la nouvelle. « Et vous, vous portez souvent l’emblème des Stark aux portes de Winterfell ? Ce n’est pas très… prudent. » Mot très choisi. Assez neutre pour, elle l’espérait, ne pas (trop) l’effrayer, et cependant très clair. Enfin, elle devait probablement être au courant de ce qui arrivait aux contestataires. Rarement une invitation à manger dans la grande salle.

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Liraz Stark
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MessageSujet: Re: our fathers' ghosts (rhea&liraz)   our fathers' ghosts (rhea&liraz) EmptyMar 23 Avr - 18:04


our fathers' ghosts

« So lead me back. Turn south from that place and close my eyes to my recent disgrace, cause you know my call and we'll share my all and our children come, they will hear me roar.»


Finalement, son assiette n’était pas si terrible que ça. Oh, bien sûr, elle était loin d’égaler la lady ou les chevaliers qui l’entouraient, mais elle avait retrouvé des réflexes familiers, même s’ils remontaient à son enfance. Depuis plus de sept années d’été qu’elle était en Westeros, elle n’était plus remontée sur le dos d’un cheval. Plus depuis que la peste grise avait frappé aux portes de Braavos en emmenant sa mère et sa plus jeune sœur. Et puis, c’était père qui lui apprenait, comme il avait appris à Bran, Eyron et Rick, ses frères. Un moment, ses pensées filèrent de l’autre côté du détroit. Elle n’avait eu que très peu de nouvelles d’eux, au fil des années. Bran devait avoir vingt-trois ans, maintenant. Elle savait qu’il s’était marié, qu’il avait un gamin – ou deux ? – et que, comme Torrhen, il s’était fait mercenaire sous la bannière de la Compagnie Dorée. Sous l’or, l’aigre acier. Mouais, s’était-elle toujours dit. Sous l’or, l’aigre exil aurait été plus approprié, tant la compagnie rassemblait toute une clique de Ouestriens, la plupart nobles, dont la maison avait été réduite à néant par le décret d’un Roi. Elle avait rencontré des Fort, l’ancienne maison d’Harrenhal près de l’Oeildieu, des Tignac – condamnés pour avoir ourdi une tentative d’assassinat sur Aegon l’Indigne -, des Connington, dont l’un des ancêtres eut le malheur d’être la main du Roi Aerys le Fol, un Mandragore, une tripotée de bâtards issus d’une semence noble. Pas la moindre queue noirâtre d’un Feunoyr en revanche. La lignée masculine s’était bel et bien éteinte lorsque Barristan le Hardi avait passé son épée au travers du cœur de Maelys le Monstrueux. Une fois, elle avait entendu un ouestrien qualifier les mercenaires dorés de frai de traîtres. Elle aurait voulu lui hurler que les traîtres, c’étaient eux, ceux de l’autre côté du détroit. Elle s’était tu et avait continué sa route.

Elle fut brutalement arrachée à ses pensées par la réponse de la lady. « Je suis fiancée à l’un des fils de lord Bolton. » Une grimace commença à déformer les traits de Liraz. Elle savait que le lord à l’écorché avait quatre fils, l’un déjà marié, les autres … Elle plissa le nez. Elle se souvenait parfaitement du jour où elle avait dû se faufiler à Winterfell, il y a sûrement deux ans de cela, et que sa silhouette de vingt ans avait attiré l’œil des autres rejetons. Ils s’étaient amusés à la chahuter avec des remarques graveleuses sur le bout des lèvres, et elle n’avait sûrement échappé aux outrages que grâce à l’aide de Theodan. Avant d’échapper à un nouvelle outrage de nouveau grâce à lui, dans ce même bois. « Je suis sûre que … vous … ferez un magnifique … mariage. Milady. » S’extirpa-t-elle laborieusement de la gorge avec un air superbement impassible sur le visage. Déjà, elle ne savait guère ce que l’on disait aux demoiselles à propos de leur mariage quand l’on était une bâtarde. Ensuite, elle voulait bien mentir, elle savait mentir puisqu'elle était Liraz Snow, mais cela lui faisait un peu mal au ventre de sortir un aussi gros mensonge à une demoiselle qui, somme toute, avait été plus aimable avec elle que presque tout ce qu'elle avait connu jusque là.
Elle étudia le silence qui s’ensuivit avec curiosité. On ne pouvait pas dire que la lady était ravie de devoir marier un des fils Bolton. Vaguement, elle se demanda si c’était parce qu’elle avait déjà entendu causer de la réputation de l’écorché – à croire qu’elle n’avait pas changé d’un pouce depuis la suzeraineté du seigneur aux sangsues et de son bâtard d’héritier -, si c’était parce qu’elle aimait un autre homme – tiens, comme une chanson ! – ou si simplement parce que, en fille du sud qu’elle était, elle rechignait à venir vivre dans ce Nord austère. « Et vous, vous portez souvent l’emblème des Stark aux portes de Winterfell ? Ce n’est pas très… prudent. » A la place de sursauter, de se peindre un air gêné sur la face, un sourire fleurit sur la bouche de la jeune femme. Sur ça aussi, elle avait appris à mentir, sur ce loup accroché à sa cape, ce geste d’inconscience dont elle se délectait. Elle avait menti à Pat, à Jon, au Bolton, aux filles de tavernes. « Je ne suis pas d’ici, milady. » Commença-t-elle, faisant transparaître son accent braavien. « Même si mon père siège dans un château, moi je suis une braavosi. Je sais bien que … » Elle se mâchonna la lèvre, toucha son bijou. « Que le loup-garou est tabou, ici, mais je ne dois pas mesurer jusqu’à quel point il l’est. Et il y a tellement d’oriflammes d’exilés, de l’autre côté du détroit … Je ne pensais pas qu’un emblème cousu sur un bout de tissu pouvait être tant outrageant. » Ah ! Un érudit qui venait de Westeros avait été engagé par sa dolce mère pour lui apprendre l’histoire, les langues, la géométrie, même l’héraldique. Elle savait terriblement bien à quel point un bout de tissu pouvait prendre des proportions extravagantes. « J’avais vu cette bannière quand je n’étais qu’une môme, et je l’avais trouvé jolie. Et puis, un loup-garou … C’était une bête de l’autre côté du détroit, c’était … rempli de mystérieux et de légendes pour une petiote. » Plutôt dire que la bannière trônait dans la salle à manger, au-dessus de la table. « Alors quand mon maître m’a donné un lingot d’argent pour que j’en fasse le bijou que je veux … La nuit, j’avais fait un rêve où j’étais une louve. Riez si vous le voulez, mais en souvenir j’ai voulu faire du lingot un loup. Et puis ensuite je me suis remémoré cette bannière au loup-garou, et j’en ai reproduit le profil. Voilà tout. » Conclut-elle en décochant un sourire candide à la noble. L’histoire changeait parfois, en fonction d’à qui elle la servait. Avec plus ou moins de détails, plus ou moins d’évocation de la bannière des Stark. A chaque fois, elle tentait de la modeler pour qu’elle aille à son interlocuteur comme un gant. « Et même une fois que l’héritier de séant m’a fait signifier qu’il était outrageant d’arborer un loup-garou, surtout quand les écorchés rôdent alentours, je n’ai pas pu me résoudre à le fondre ou à le jeter. C’est le premier bijou que j’ai fait de bout en bout, et bien … Il a une grande valeur à mes yeux. Quand je croise un garde ou un écorché, qu’importe, je me contente de le cacher si je le porte. Pas une Stark, ni quelqu’un qui prie pour leur retour. Je suis, peu ou prou, seulement une fille à la caboche un peu vide. » A la caboche plus que vide songea-t-elle en tendant la main pour effleurer son ventre dans un geste devenu naturel. « Mais si cette broche vous offense, milady, je peux la retirer. » Fit-elle en amorçant un mouvement jusqu’au bijou.
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MessageSujet: Re: our fathers' ghosts (rhea&liraz)   our fathers' ghosts (rhea&liraz) EmptyLun 6 Mai - 18:42

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Elle se débrouillait pas trop mal, pour quelqu’un du commun. Elle se débrouillait même bien. L’assiette encore un peu rigide, mais elle avait peu de contact sur ses rênes, ce qui dénotait une certaine habitude. La plupart des gens avaient tendant à se raccrocher à ces deux bouts de cuir comme si leur vie en dépendait. Ce qui ne les empêchait pas de rencontrer le sol à la première humeur de la monture. Elle avait peut-être eu l’occasion de monter à cheval, ailleurs, avant. Peu importait. Son regard, jusque-là occupé à trouver le sentier qui les éloignerait le plus possible du fief, revint sur la dénommée Liraz, distraitement. Elle n’avait pas l’air à son aise. Qu’est-ce qu’elle venait de dire, déjà ? Oh, oui, le mariage. Comment cela pouvait-il lui déplaire ? Ce n’était que de bien peu d’importance pour elle. Ça ne changerait pas sa vie. Et pourtant, elle paraissait profondément outragée. Comme si elle avait prononcé quelque blasphème. Sa formulation, son ton peut-être ? Rhea se repassa ses mots dans sa tête, pensive. Rien qui ne mérite de prendre offense. Alors quoi ? Elle avait des rêves de mariage avec son promis ? Pas impossible, ce ne serait pas si extravagant que ça, la roturière qui se rêve en princesse. Rhea décida de faire ce qu’elle faisait de mieux : ignorer superbement l’expression de Liraz, et reporter ses yeux en face d’elle. « Je suis sûre que … vous … ferez un magnifique … mariage. Milady. » Elle retint de justesse un petit rire, laissa une moue amusée flotter sur ses lèvres. Quelle conviction, c’en était émouvant. Une actrice hors pair à n’en pas douter. Elle pourrait lui donner quelques cours sur l’art de mentir avec un sourire sincère. « Je l’espère. Merci. » C’était la réponse convenue dans ce genre de situations, non ? Celle qu’on attendait ? Rhea n’en savait trop rien, mais dans le doute, il valait mieux surjouer un peu. Elle laissa le silence nettoyer la gêne, et changea de sujet dès qu’elle le jugea opportun. Après tout, quelle importance, que cette fille approuve ou non. Ça ne changerait absolument rien. Personne ne changerait absolument rien. Parce qu’une fois que la promesse était faite, la rompre était un affront, un outrage du plus mauvais goût. Et elle avait été assez bien élevée pour en être consciente. Ou plutôt, elle avait assez de jugeote pour savoir qu’on ne plaisantait pas avec des gens aussi enclins à la torture. Liraz lui sourit, et Rhea répondit à ce sourire obligeamment, dans une moindre mesure. Elle ne voyait pas vraiment ce qui la mettait de si bonne humeur, mais enfin, c’était agréable quelqu’un de joyeux. Surtout quelqu’un de joyeux sans raison. Ici, tout lui semblait gris et froid, terne, morne par rapport aux éclatantes couleurs du sud, et un sourire, aussi petit soit-il, semblait changer un tant soit peu la donne.

Liraz se tourna un peu, et elle l’imita, sentant d’avance venir une flopée de bonnes excuses. « Je ne suis pas d’ici, milady. » Tiens, elle n’avait pas remarqué cette façon de parler étrange dans sa voix. Décidemment, elle ne prêtait qu’une attention distraite à tout et à tout le monde, aujourd’hui. Inconsciemment, elle pencha très légèrement sa tête sur le côté, essayant de lui prêter son attention totale sans toutefois diriger son cheval droit dans un arbre. La bête avait l’air tellement placide qu’elle n’aurait même pas été étonnée si dans quelques minutes, elle rentrait dans un pin. « Même si mon père siège dans un château, moi je suis une braavosi. Je sais bien que … » Braavos, donc. Comme l’homme qui avait sauvé la vie de son père dans le passé, celui-là même auquel elle pensait un peu plus tôt. Quelle drôle de coïncidence. Ça eut l’avantage d’attiser son intérêt, en plus de son attention polie. Braavos, c’était loin, c’était exotique, mystérieux, c’était terriblement attirant. Hors de sa portée, aussi, mais personne ne lui interdisait de rêver, n’est-ce pas ? Elle pouvait toujours imaginer les senteurs des épices à défaut de les goûter, dessiner les paysages en rêve à défaut de les voir. « Que le loup-garou est tabou, ici, mais je ne dois pas mesurer jusqu’à quel point il l’est. Et il y a tellement d’oriflammes d’exilés, de l’autre côté du détroit … Je ne pensais pas qu’un emblème cousu sur un bout de tissu pouvait être tant outrageant. » Oh, vraiment ? Pourtant, les exilés l’étaient bien pour quelque chose. Et si elle connaissait leur statut, elle devait bien savoir qu’arborer leur couleur ou même glisser un mot en leur faveur en Westeros n’était pas vu du plus bon œil. Rhea resta cependant parfaitement calme, écoutant attentivement ce qu’elle avait à dire, gardant ses remarques pour elle. Il ne s’agissait pas de l’effrayer, quand même. « J’avais vu cette bannière quand je n’étais qu’une môme, et je l’avais trouvé jolie. Et puis, un loup-garou … C’était une bête de l’autre côté du détroit, c’était … rempli de mystérieux et de légendes pour une petiote. » Mh, oui, ça c’était déjà bien plus plausible. Enfin, de son point de vue, qui n’était certes pas le plus éclairé qu’on puisse avoir. Elle écouta la suite de son histoire avec la même expression imperturbable. Cette fille avait vraiment beaucoup d’explications à donner… il n’y avait pas si longtemps, Rhea utilisait l’exacte même technique pour noyer le poisson. Et mentir. Son récit arrivé à sa fin, elle sourit doucement. L’héritier de séant. Theodan. Theodan, offensé par une pauvre petite broche. Les Boltons se sentaient-ils encore menacés ? Leur superbe en prenait un coup. Ça lui arracha un léger sourire de plus. Plus elle en savait, plus elle était heureuse. Et tout était bon à prendre, même ce qui ne présentait qu’un intérêt minime au premier abord. « Vous vous exprimez bien, pour une fille à la caboche vide. », se contenta-t-elle de répondre avec un air amusé. Juste de quoi lui faire comprendre qu’elle émettait de sérieux doutes, mais qu’elle n’irait pas creuser plus loin. Milady, pas m’lady. Outrageant. Pas vraiment des mots de paysanne. Elle avait l’air d’avoir reçu une éducation, une vraie éducation, et donc d’être assez intelligente pour savoir ce qu’elle faisait. Mais après tout, elle s’en fichait, qu’une bâtarde porte une affection aux Stark ou pas. Du moment que sa tête n’était pas menacée, elle pouvait prier tout ce qui lui chantait.

« Votre père, dans quel château siège-t-il, au juste ? » Encore une petite percée de sa curiosité sans fin. C’était dommage, qu’elle ne puisse vivre avec lui. Elle trouvait injuste que certains soient privés d’un père parce que celui-ci avait trop honte pour assumer le fait que ses chausses étaient plus souvent sur le sol que sur ses cuisses. Parfois, elle avait la pure et simple envie de forcer tout le monde à vivre avec les conséquences de ses actes, et cela même si ça impliquait de se retrouver elle-même avec quelques frères et sœurs en plus. Quoique, au vu de la rigidité légendaire de son géniteur, elle doutait que la famille soit bien plus agrandie qu’actuellement. « Mais si cette broche vous offense, milady, je peux la retirer. » Oh, oui, la broche. Elle s’en souciait comme d’une guigne, pour être tout à fait franche. Et personne ne pouvait le lui reprocher. Et si jamais quelqu’un osait quand même… eh bien, elle ferait comme d’habitude : s’excuser, et prétendre d’être une idiote. Peut-être était-elle plus semblable à Liraz qu’elle ne l’imaginait, en vérité. Peut-être qu’elles mentaient tout aussi bien l’une qu’une l’autre, au final. C’était une perspective extrêmement intéressante, à dire vrai. « Je ne suis pas encore Bolton, je pense pouvoir m’accommoder de la présence d’un bout de métal, loup ou non. » Elle lui lança un sourire complice, plus sincère qu’elle ne l’aurait imaginé. C’était un peu moqueur, comme remarque, mais elle n’en avait cure. Son nom de famille lui en donnait le plein droit. Du moment qu’elle n’était pas trop entendue. Sans vraiment regarder si elle était suivie, elle accéléra l’allure en sortant d’entre les arbres pour rejoindre une piste plus large, appréciant sans un mot le bruit étranger des sabots compressant à intervalles réguliers la fine couche de neige. Ça, c’était un bon côté du nord. La neige. On devait apprendre à l’ignorer, au bout d’un temps, mais Rhea s’émerveillait encore de la perfection des paysages juste après une averse. Le simple fait de devoir accompagner le trot la réchauffa, détendit ses muscles. « Comment est-ce, de l’autre côté du détroit ? Braavos ? J’ai toujours envié les voyageurs. » Parce qu’ils découvraient le monde, et qu’elle le regardait de loin. La question était sortie tout seule, et Rhea repassa au pas pour faciliter la conversation. Non pas qu’elle voulait fuir sa vie, elle s’estimait bien heureuse de son sort, mais découvrir des choses différentes… c’était une autre source de connaissance, et c’était chez elle une soif intarissable.

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