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 their blades are sharp (theodan&liraz)

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Liraz Stark
Liraz Stark


NORD △ ROTURIER
messages : 69
arrivée en westeros : 19/03/2013

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MessageSujet: their blades are sharp (theodan&liraz)   their blades are sharp (theodan&liraz) EmptyLun 22 Avr - 19:15


their blades are sharp

« Here I stand, helpless and left for dead. Close your eyes, so many days go by. Easy to find what's wrong, harder to find what's right. I believed in you, I can show you that I can see right through all your empty lies. I won't stay long, in this world so wrong. Say goodbye, as we dance with the devil tonight. Don't you dare look at him in the eye, as we dance with the devil tonight ? Trembling, crawling across my skin. Feeling your cold dead eyes, stealing the life of mine.»


Ce matin-là en se levant, elle avait ôté sa robe de chambre malgré la froideur des pierres du sol, tout juste isolée par une jonchée de paille, malgré la bise qui sifflait contre les murs et le volet, malgré le fantôme qui sortait de sa gorge quand elle soufflait. Elle l’avait ôté pour rester nue de longues minutes durant, le tissu amalgamé à ses pieds, ses deux mains se posant sur son ventre. Dans le reflet de la fenêtre elle s’était regardée, de face et de profil, les doigts toujours scellés à sa peau. Son ventre était gonflé. Il gonflait de plus en plus au fil des journées. Machinalement, elle y appuya un index. Ce n’était que sa taille qui s’était épaissie. Ni ses jambes, ni ses bras, ni son menton, ni ses joues. Elle ne mangeait pas assez pour grossir. Maintenant que l’automne s’était installé et que l’hiver se profilait, Jon réduisait avec soin les rations pour que son garde-manger tienne jusqu’à l’été.
Encore ce matin, elle avait espéré voir du sang sur ses draps. Autant haïssait-elle, d’ordinaire, le croissant de lune qui lui amenait crampes au bas-ventre et l’obligeait à faire ses lessives comme une forcenée, autant elle ne désirait là que d’avoir ses sangs. Elle aurait pu s’enfoncer dans le Bois-aux-Loups, trouver une rebouteuse, une vieille sorcière qui lui aurait appris comment confectionner le thé de lune. Vaguement, elle se souvenait qu’il y avait dedans du régalsou et de l’armoise. Somme toute, guère assez de connaissances afin de pouvoir mitonner elle-même cet abortif qui purgerait ses entrailles de la semence de bâtard y grandissant. Oui, elle aurait pu, retrouver son ventre plat et un esprit léger, ne pas se réveiller au milieu de la nuit à force de se faire grignoter les entrailles par la honte. Mais c’était son gamin, là-dedans. Avant d’être un bâtard, avant d’être la graine de l’écorché, c’était son enfant. Son enfant avec lequel elle ne saurait pas quoi faire. Bolton le saurait, forcément, en seul homme qui partageait sa couche. D’ici sept lunes, elle aurait un môme braillant dans les bras, tout occupé à lui pomper son lait. Espérer qu’il le reconnaisse, qu’il le prenne avec lui, à Winterfell ? C’était caresser une chimère, et elle n’était même pas sûre de vouloir la caresser. Espérer qu’il se pare d’un petit rôle de père ? Liraz aimait Theodan. Pas de l’amour fou et pur et délicat des chansons, d’un amour qui s’enracinait dans le désir le plus animal. Mais elle n’était pas encore assez idiote pour se goberger d’illusions quant à la nature du Bolton. Elle enfanterait, et même si une lichette de son âme espérait encore, elle serait seule. Une bâtarde mère d’un bâtard.

Un soupir s’exhala de sa gorge, se délita en buée dans la mansarde avant que, par égard pour la chair de poule qui grainait ses bras et pour les frissons qui courraient sur sa peau, elle ne s’empare d’une épaisse robe de laine brune, de chaussures informes, de gants de cuir et de sa cape de velours écarlate. Le vent lui gifla le visage moins fort qu’elle l’aurait cru quand elle mit le pied dehors, mais elle se hâta de se réfugier dans la boutique de l’orfèvre. S’il elle espérait y restait au chaud, toutefois, elle en fut vite désappointée. Jon leva la tête vers elle sitôt qu’elle entra, retirant la loupe de Myr sur laquelle il louchait et qu’il utilisait pour travailler de la pointe d’un minuscule stylet une figurine d’onyx et d’ivoire représentant un dragon. « Ah, Liz ! Pas la peine de retirer ta cape, il faut que t’ailles à Winterfell pour lui refiler son jeu de cyvosse au fils Bolton. » Déclara-t-il en reposant ses instruments, saisissant ensuite le dragon pour le ranger dans un coffret de bois maquetté en compagnie des montagnes et des trébuchets, des éléphants, de toutes les pièces du jeu. « J’ai juste apporté l’dernière finitions. » Il leva sa masse pour s’approcher d’elle et lui mettre le damier et le coffret dans les mains, juste avant que sa large paluche ne se lève pour ébouriffer les cheveux noirs avec affection. « T’as vraiment fait du beau boulot, ma fille, pour le damier pis pour la forme des pièces. » Le compliment fit rougir la jeune femme de plaisir, tant Jon en était avare, et lui décocha un large sourire qui le fit bougonner. « Reste pas plantée là ! » Finit-il par aboyer en lui désignant la porte d’un mouvement du menton. « Plus tôt il l’aura son cyvosse, mieux ça s’ra ! » Il se vit gratifier d’un éclat de rire mais Liraz ne se fit pas prier pour décamper, serrant le jeu dans son giron.

Tout en caracolant vers Winterfell, elle jeta son regard acier vers le jeu qu’elle tenait serrée contre elle, se sentit une bouffée de fierté en se remémorant que Jon l’avait laissé le faire presque entièrement, ce bijou-là. Elle avait fait les cases, rutilantes sous le soleil d’automne, de trois couleurs différentes, découpées dans du lapis-lazuli glissant du bleu outremer à l’azur d’un ciel d’été, en serpentine verdâtre où jouaient des reflets jaunes et les dernières, des carrés d’améthystes violettes et diaphanes. Calant le damier sous son bras, elle porta le coffret contenant les pièces à hauteur d’yeux et l’ouvrit pour en extirper un dragon d’onyx. Elle avait taillé la forme de la bête, quand Jon s’était occupé de ciseler les ailes prêtes à s’envoler, le museau et les dents pointues, traçant les écailles serpentines, incrustant une minuscule couche de cornaline pour figurer les yeux. Au final, on aurait juré qu’il était sur le point de s’animer et de s’envoler gaiement dans l’air pour y caracoler, soufflant de la fumée de ses naseaux d’onyx. Le Jon, il s’était surpassé, cette fois-ci, sans doute ravi qu’il était de pouvoir travailler sur autre chose qu’un bracelet de bronze. Avec un soupir d’envie, elle reposa soigneusement le dragon dans le coffret et en tira une autre pièce, d’ivoire cette fois-ci. Si ses souvenirs étaient bons, c’était la cavalerie lourde. Un chevalier paré d’un haubert, épée et bouclier à la main, juché sur un cheval caparaçonné de mailles et ruant. En louchant de plus près, elle constata que l’armure du soldat était gironnée, en minuscule, du blason des Bolton. Tout en marchant, elle prit le temps de regarder les pièces, les unes après les autres, d’ivoire et d’onyx, les trébuchets et la cavalerie légère, les éléphants et les montagnes, les lanciers et les arbalétriers, le roi et la forteresse. Un soupir d’envie passa sa bouche tandis qu’elle remettait soigneusement la dernière pièce dans le coffret marqueté et qu’elle le refermait. Les gardes flanqués de chaque côté de la porte creusée dans la muraille de la forteresse ne pipèrent mots lorsqu’elle passa entre eux. Mais une fois dans la cour bruissant, elle leva le museau vers la tour foudroyée, descendit sur le premier donjon puis sur la porte qu’elle savait être celle de la roukerie, passa sur le septuaire construit il y a plus de cinquante ans pour lady Catelyn Stark, regarda tout ça sans vraiment savoir où elle devait aller. Jon avait dit d’aller refiler le cyvosse au fils Bolton, mais quand à savoir où il était ou même si elle ne devait pas plutôt le donner à un serviteur …

D’un geste distrait, elle effleura son ventre au travers du tissu de sa robe tandis qu’elle s’avançait dans le giron de la forteresse, veillant à éviter soigneusement la lice où s’entraînaient des hommes. Elle croyait avoir reconnu parmi ceux qui maniaient les épées mouchetées les autres fils du lord Bolton, et ses mauvais souvenirs la poussaient à avoir le moins de contacts possibles avec eux. « Excusez … » Finit-elle par lancer à l’adresse d’un garde qui baillait aux corneilles, mais qui se redressa sitôt qu’il l’entendit, avec un air martial sur la figure. « Voulez quoi ? » Lui demanda-t-il en la couvant d’un œil méfiant. Elle lui montra le jeu qu’elle portait d’un geste du menton. « Je suis l’apprentie de Jon l’orfèvre. Il m’a demandé de venir déposer la commande de messire Bolton, mais je sais pas trop à qui la donner … » Se justifia-t-elle pendant que le garde jetait un coup d’œil désintéressé au jeu de cyvosse. « Ca … J’sais pas. T’as qu’à trouver un domestique, il le déposera dans la chambre du m’ssire. » Elle s’apprêtait à s’éloigner quand il la retint par le poignet, la faisant se raidir et lui renvoyait un regard farouche. « Ohlà, tout doux … Attends, t’as bien dit que t’étais l’apprentie à l’orfèvre ? Quoi, ton nom ? » Demanda-t-il comme s’il semblait soudainement se souvenir de quelque chose. « C’est Liraz. Snow. » L’homme la relâcha en se grattant la barbe. « Ouais, Snow… C’était ça, Liraz Snow. Bon bah ‘coute, y’a le m’ssire qu’a dit qu’fallait qu’on t’envoie dans ses appartements quand t’viendrais avec le jeu. » Il la qualifia d’un coup d’œil goguenard et d’une moue entendue qui tira un fard à la jeune femme, ses joues se colorant d’un écarlate dans les mêmes teintes que sa cape. « Si t’es pas mignonne quand tu rougis ! » Se moqua le garde avec un brin de gentillesse dans la voie, lui tapotant la joue comme à une gamine. « Bon, ‘coute … T’vois le donjon là-bas ? Sur la droite du ponceau. Bon ben c’là que y’a les appartements. Ceux du fils Bolton y sont au deuxième étage. Quand t’y es, juste l’deuxième porte sur ta gauche. Compris ? »

Elle lui marmonna un compris, et ce fut avec un drôle de frisson d’angoisse qu’elle s’aventura jusqu’au donjon. Elle n’y était jamais entrée, dans les bâtiments de Winterfell, et même si huit mille ans d’histoire la rattachait là, les hauts murs gris lui flanquaient des frissons. Ce n’était pas ceux que son grand-père avait connu, elle le savait. La forteresse avait été mise à sac, incendié, détruite par le Bâtard de Bolton et reconstruite. La jeune femme posa le pied sur la première marche. Et les constellations nocturnes étaient, se souffla-t-elle au fond de la caboche tandis qu’elle faisait un autre pas. Machinalement elle porta la main à sa broche tête-de-loup qu’elle portait agrafée à son corsage, soigneusement dissimulée par un pan de sa cape écarlate. Tout comme le vent lui-même. Ses pas résonnaient contre murs et plafonds tandis qu’elle grimpait, grimpait, grimpait. Les prunelles et le champ de ses loups. Elle ne se souvenait plus de la suite et de toutes façons n’aurait-elle pas eu le temps de la chanter puisqu’elle se trouvait au deuxième étage. Sous le regard curieux d’une servante, elle se planta devant la deuxième porte sur sa droite et leva le poing pour l’abattre sur la porte. Sagement, elle attendit la réponse avant de pousser l’épais panneau de bois, sans savoir qu’elle mettait un pied sur le chemin du châtiment. C’était en toute innocence qu’elle décocha un sourire à Theodan. « Bonjour, messire. » Lui lança-t-elle en se rapprochant assez pour pouvoir lui exhiber le jeu de cyvosse sous le regard, faisant sauter le moraillon du coffret marqueté d’un doigt gourd afin de lui montrer aussi l’amoncellement de pièces d’ivoire et d’onyx. Un bijou comme celui-là valait une vingtaine de dragons d’or, quand on y comptait la nécessité de faire abonder les gemmes mais si elle ne faisait pas erreur, l’argentier de la forteresse avait déjà donné à Jon la somme due. Elle se permit d’alla déposer le damier et le coffret sur un bureau, décocha un autre joli sourire à Theodan. « J’espère qu’il vous conviendra. » Se mâchonnant la lèvre, elle tergiversa entre son envie de quitter la pièce, la forteresse, de retourner chez Jon, et le désir qu’elle avait d’écraser sa bouche contre celle du Bolton. Mais elle finit par lui adresser un signe de tête quelque peu respectueux, et de tourner les talons dans le froufrou cuivré de sa cape pour s’approcher de la porte.
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Theodan Bolton
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NORD △ MAISON NOBLE
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MessageSujet: Re: their blades are sharp (theodan&liraz)   their blades are sharp (theodan&liraz) EmptyJeu 25 Avr - 17:44

their blades are sharp. have you ever loved somebody so much, you could barely breathe when you're with them ? you meet, and neither one of you even know it hit them, got that warm fuzzy feeling, yeah, them chills, used to get them, now you're getting fucking sick of looking at them, you swore you'd never hit them, never do nothing to hurt them, now, you're in each others face spewing venom in your words when you spit them, you push, pull each others hair, scratch, claw, bit them, throw them down, pin them, so lost in the moments when you're in them, it's the race that took over, it controls you both, so they say you'd best to go your separate ways, guess that they don't know you, because today, that was yesterday, yesterday is over, it's a different dayn, sound like broken records playing over, liraz stark & theodan bolton feat love the way you lie by eminem and rihanna


A Winterfell, trois cent et unième jour de grâce de l'an 350,
Lord Rodrik Cerwyn, sire de Castel-Cerwyn et loyal banneret du lord Eothain Bolton mon père, seigneur du Nord et sire de Winterfell,

Je vous remercie chaleureusement de votre réponse rapide, elle a pu me mener à des conclusions des plus intéressantes que, malheureusement, je ne peux vous révéler à l'écrit. Sachez, lord Rodrik, que votre loyauté légendaire ne vous a pas fait défaut, en aucun cas. Une nouvelle fois, je réitère mes remerciements les plus sincères : vous avez éclairé ma lanterne bien mieux que vous ne pourrez jamais vous en flatter. Comme je connais votre fameuse curiosité, je ne pourrais pas tout vous raconter mais j'espère que ces mots que vous lirez vous combleront.
Il est à Winterfell une femme des plus surprenantes. Ce n'est pas tant ses yeux couleurs embruns ou ses cheveux ailes de corbeau, autour de son visage de porcelaine, qui lui donne un intérêt certain : c'est peut-être la lueur qu'on voit dans son regard, ou l'insolence dans son ton. Enfin, je vous épargnerais la suite d'une description fastidieuse. Snow est son nom et, malheureusement, Snow est son sang : le fiel et le mensonge coule sur sa langue tout aussi vite que la provocation. J'ai eu le loisir de l'entendre dire qu'elle venait de votre château, lord Rodrik, et votre démenti ne m'a convenu qu'à moitié : sous mensonge de tel ampleur ne peut se cacher que pire félonie. Vous n'avez rien à vous inquiéter : cette misérable bâtarde ne saurait vous porter préjudice ou quoique ce soit. Sachez juste que l'honneur de votre maison – et de votre château – a été remis en question puis rétabli par la grande maison Bolton. Et même si je vous targue d'autant de remerciements, vous devriez penser à en faire de même.
Cette Snow, lord Rodrik, je la veux. Si d'aventure – et par je ne sais quelle magie – une brune à la peau blanche et aux yeux gris se présente à Castel-Cerwyn, nommée Liraz Snow, prenez-la, vive, et amenez-la moi. Dites-le à vos chasseurs et vos chevaliers et vos

Il n'eut pas le loisir de finir sa lettre, trois coups furent frappés à sa force. Il grogna légèrement et se passa une main dans les cheveux. Cela faisait bientôt une lune qu'il n'avait vu ou ouï de Liraz Snow et, pour tout dire, s'en inquiétait. Il ne voulait pas qu'elle prenne la fuite, ça non, elle n'aurait jamais la chance et le loisir de prendre la fuite. Pas maintenant, plus maintenant. Le lendemain même de son sauvetage improvisé de la bâtarde, il avait envoyé un corbeau à Castel-Cerwyn pour demander à lord Rodrik la question qu'il se posait : Liraz Snow était-elle réellement issue d'une vulgaire pute – ou marchande – et d'un membre noble de la maison Cerwyn ? Non. Non, personne, ni rien, n'avait légitimé cette bâtarde, n'avait autorisé quiconque à porter le terme péjorative de Snow : lord Rodrik avait été sans appel. Alors Theodan avait réfléchi. Il avait envoyé d'autres corbeaux, de ça, de là, pour demander si quiconque avait entendu parler d'une Liraz Snow aux cheveux noirs et à la peau neigeuse mais rien, juste une baisée par le feu dans le Neck et une môme de cinq ans près de Blancport. Alors les faits s'étaient accumulés dans le creux de son oreille, à l'arrière de son crâne et, un jour, il s'était réveillé avec les idées claires, nettes, précises. Il avait tout compris. Le loup, les mensonges malhabiles, tout, tout. Son corbeau parti pour Braavos n'était pas revenu mais il aurait mis sa main à couper qu'il y avait vingt-deux ans de cela, il avait existé un Occidental aux yeux clairs, à la boucle brune et à la peau blanche et que son nom rimait avec arc et commençait comme stagne.

Stark.

« Entrez. » dit-il d'une voix claire et forte, en achevant de griffonner deux-trois mots sur son parchemins, avant de le rouler et de prendre la cire rose chaude avant de la faire couler sur le papier, puis d'y apposer l'écorché Bolton alors qu'elle fumait encore. Il leva les yeux de son travail. L'endroit était plutôt simple, avec un lit reculé dans un coin, un bureau en ébène derrière lequel il se tenait, et un feu perpétuel dans une cheminée enjolivée. Il y avait un tisonnier dans le feu, une odeur de cire chaude dans l'air et de papier brûlé. Des bruits de lutte se faisaient entendre aussi, un des cadets de Theodan qui criait à l'injustice d'un ton plaignard tandis que des loups ou des chiens hurlaient loin d'ici. Il croisa le regard gris de Liraz Snow et se sentit à mi-chemin entre le soulagement de ne pas avoir à la poursuivre à travers tout Westeros, et la colère sourde de ses origines. Evidemment, ce n'était pas de sa faute... enfin si, un peu, quand même. « Bonjour, messire. » « Snow. » répondit-il simplement d'un ton sec et froid. Elle allait payer on sang, ses origines mais aussi ses mensonges. Il s'en était fait la promesse solennelle, à la lumière des anciens dieux. Il lui fait signe de s'approcher, il voit la boîte dans ses mains. Ses doigts pianotent tranquillement sur le bureau, il se souvient du jeu de cyvosse qu'il avait commandé pour Galeswinthe. Elle ouvrit la boîte et à l'intérieur, des richesses inestimables. Elle la posa sur le bureau et il rapprocha la boîte de lui, pour mieux admirer et manipuler les éléments du très beau travail, assurément. « J’espère qu’il vous conviendra. » Elle s'apprêtait déjà à s'en aller. « Reste. » lui fit-il sur un ton qui n'acceptait aucun doute, aucune hésitation ou quoi ou qu'est-ce.

Il lui fit signe de s'asseoir sans lâcher des yeux le magnifique jeu qu'elle venait de lui donner, faisant jouer entre ses doigts les différentes pièces dont il ignorait jusqu'à l'usage. Il finit par les ranger soigneusement puis, ignorant Liraz Stark qui avait posé son cul sur la chaise, par la ranger à proximité, caché des yeux perçants de Galeswinthe Martell son épouse. Il revint à son bureau, s'assit dessus, face à Liraz Stark, le bras croisés, la lippe boudeuse. « Snow, Snow, Snow... » Il branlait du chef, semblait par avance désolé. « Lève toi. » Elle n'eut d'autre choix que de s'exécuter et il l'attira aussitôt contre lui. Non pas pour l'embrasser, juste pour qu'elle ne manque rien du brasier dangereux qui brillait dans les yeux de Bolton. « J'ai quelque chose à te montrer. » dit-il d'un ton froid, avant de la prendre par le bras et de la conduire dehors. Il prit de l'autre main le tisonnier, qui reposait toujours sagement dans le feu. Le château était comme vide, Theodan avait ordonné à certains de sortir si jamais Liraz Snow se présentait à sa porte et les autres se repaissaient du merveilleux buffet qu'ils avaient fait la soirée précédente en l'honneur des Baratheon. Mais Theodan ne pensait pas à eux, ni à la délicieuse biche couronnée qu'il avait accueilli dans ses draps : il préféra plutôt prendre le chemin des cryptes. Il en ouvrit la lourde porte à l'aide d'un énorme clef et lança presque Liraz sur les marches. « Avance, ça va te plaire. » Mais le ton laissait envisager que non. Le loquet eut le bruit d'un glas quand il s'abattit pour verrouiller l'accès aux cryptes.

Elle n'avait d'autre choix que d'avancer. Il avait toujours à la main son tisonnier et prit de l'autre une torche sur un mur. « Voici la crypte des rois du Nord et des sires de Winterfell. » On ne pouvait même pas reconnaître certains. D'aucuns disaient que certains Bolton s'en étaient servis comme exutoire, de ces statues de pierre qui n'avaient peur de rien ; d'autres disaient qu'ils avaient commencé à redevenir granit le jour où les écorchés étaient montés sur le trône du Nord. Ils remontèrent dans un silence religieux le long corridor, jusqu'à atteindre les dernières statues. Y figuraient les visages éternels de Rickon Stark et son loup-garou à ses pieds, Roose Bolton et Ramsay Bolton. Le premier avait été fait à la va-vite et ça se voyait : ce n'était qu'un petit garçon aux traits fades et moches, son loup-garou ne ressemblait pas à grand chose et aucune épée de fer sur ses genoux. Sur ceux de Roose non plus, son visage dur et lisse retracé dans les moindres détails sur la pierre, vous regardait d'un air indifférent. A côté de lui, le Bâtard de Bolton, Ramsay Snow devenu Bolton, aux joues épaisses et épaules flasques, sur les genoux duquel reposait une épée en fer du plus bel ouvrage. A la place d'un loup-garou à leurs pieds, il y avait une ciselure de l'écorché Bolton sur le siège, très sobre et simple. Sur les accoudoirs des trônes sur lesquels ils siégeaient tout deux, des gouttes de sang de la taille d'une main, en argent. On retrouvait en Theodan les airs froids et intransigeants de Roose Bolton et de Ramsay, rien du tout. Il se tourna vers Liraz. Il avait déposé le tisonnier dans un brasero et jouait avec la torche dans sa main. « Tu connais leurs noms ? » Il fronça du nez. « Il est vrai, que maintenant, je reconnais ta bouche torve de Stark. » Il renifla légèrement. Il était entre elle et la porte de sortie, il n'était pas armé mais avec une lourde torche dans la poigne. Et, surtout, une détermination à toute épreuve.
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Liraz Stark
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NORD △ ROTURIER
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MessageSujet: Re: their blades are sharp (theodan&liraz)   their blades are sharp (theodan&liraz) EmptyJeu 25 Avr - 20:49


their blades are sharp

« This is the end you know, lord, the plans we had went all wrong. We ain't nothing but fight and shout and tears. We got to a point I can't stand I've had it to the limit, I can't be your girl. I ain't more than a minute away from walking. We can't cry the pain away, we can't find a need to stay. I slowly realized there's nothing on our side. Another night and I bleed, they all make mistakes and so did we but we did something we can never turn back right. Find a new one to fool, leave and don't look back, I won't follow. We have nothing left, it's the end of our time.»


« Snow, Snow, Snow... » Les mots lui martelaient étrangement les oreilles et le crâne. Snow. Une lame dans les entrailles. Snow. La chair de poule qui se mettait à grêler ses bras. Snow. Un serpent glacé qui se faufilait le long de son échine. Snow sonnait faux, dans la bouche de Theodan, encore plus faux que ce qu’il avait déjà pu sonner. Elle avait l’impression que sa propre langue était de plomb, et rien de son insolence habituelle ne put sortir de sa gorge alors qu’elle avait cloué ses yeux aciers dans les siens, les bras croisés dans une attitude défiante, attendant, appréhendant la suite. Theodan avait les yeux bruns, couleur d’automne, mais si ses prunelles à elle avait l’éclat de l’acier, les siens en avaient la dureté. « Lève toi. » Lentement, elle se redressa, tirant à la chaise un craquement qui dura, dura, dura, insupportable dans le silence soudain de la pièce, tout comme était insupportables les crépitements de l’âtre. Non, se dit-elle quand il l’attira près de lui. Non, pas la dureté de l’acier. La folie et la dangerosité et la destruction du feu. Pour les prêtres rouges, le feu était pureté, féminité, chaleur, vie, pétri des bonheurs et des douceurs de la vie. Mais le feu qu’elle voyait là n’était qu’un feu sauvage. Jamais, vraiment, elle n’avait eu peur de Theodan. Jamais vraiment, tout du moins, jusqu’à ce qu’elle entre dans cette pièce. « J'ai quelque chose à te montrer. » Dit si près qu’elle sentait son souffle mourir contre sa bouche, dit si près qu’elle eut envie de se tendre vers lui. Dit d’un ton tel que le souffle crachait un millier de serpents glacés qui s’en allaient se mouvoir sur sa peau. « Je ne veux pas voir. Je vous ai donné votre jeu de cyvosse, je n’ai plus rien à faire ici. » Sa voix lui sembla piaulement de souris, et elle se détesta pour ça. Si elle fit un geste pour reculer, la poigne de Theodan sur son bras l’empêcha de fuir. Si elle fit un geste pour se dégager, le tisonnier dont il se saisit la gela. Loup était son extrémité rougeoyante. Loup des parjures, loup des exilés, loup des honnis, loupdes Stark. Ses longues jambes se mirent à flageoler dangereusement alors qu’elle fixait la silhouette embrasée. Elle avait peur. Peur de savoir à quoi le fer rouge allait servir.

« Avance, ça va te plaire. » Il avait dû à moitié la traîner, à moitié la pousser pour qu’elle le suive, toute occupée qu’elle était à ruer comme un jument. Si elle n’avait pas assez de force pour échapper à sa poigne, elle en avait assez pour lui rendre la tâche difficile. Elle en manqua de trébucher lorsqu’il la lança sur les marches, se saisissant au vol d’une pierre mal scellée du mur des cryptes pour se redresser dignement sur son séant. Et le bruit du loquet lui donna la désagréable impression qu’il scellait, non pas seulement une porte, mais également un bout de sa fatalité. « Voici la crypte des rois du Nord et des sires de Winterfell. » Elle leva les yeux pour les perdre dans les ténèbres du corridor. Huit mille ans d’histoire étaient assemblés là, huit mille ans de Rois et de seigneurs du Nord. Etrangement, ses jambes cessèrent de flageoler. Theodan avait deviné. Il avait dépouillé les mensonges. Et bien, alors, à quoi cela servirait-il de piauler, de pleurer, de le supplier ? Si son cœur lui fit mal, s’il hurla et s’effilocha, elle n’en montra rien, se contentant de lui faire dos, aussi droite et digne qu’elle le pouvait. [color=grey] « Bien aimable à vous. Vous me faites l’honneur d’une visite guidée de votre forteresse ? »[color] Lança-t-elle, comme une vieille taquinerie, mais il n’y avait pas de tendresse amusée dans sa voix : seulement de la glace. A pas lents, elle s’enfonça de trois statues dans les ténèbres, pour faire face à celle de Rickon Stark. A côté, Robb Stark, Brandon Stark, Lyanna Stark, un autre Brandon, Rickard Stark. Tous aux visages déformés, non pas par le temps, mais par la main des hommes. Elle n’avait pas jeté un regard aux statues de Ramsay Snow et Roose Bolton, se contentant de clouer ses yeux gris dans ceux, de pierre, de son grand-père. « Tu connais leurs noms ? » Elle haussa les épaules et se tourna vers lui avec un sourire insupportable aux lèvres. « Si je vous dis non, me laisserez-vous sortir d’ici ? Me laisserez-vous rester à Winterfell, être apprentie d’un orfèvre ? » Rétorqua-t-elle en lui faisant cette fois face. Comment un homme peut-il être brave quand il est effrayé ? C’est le seul moment où il peut être brave. Et une femme ? Homme, femme, quelle différence ? La mort est là pour tout le monde. Elle avait serré les poings si forts qu’ils en étaient encore plus blancs que neige, mais au moins ne tremblaient-ils pas. Elle avait l’échine raidie, mais au moins ne flageolait-elle pas. Elle avait le cœur battant douloureusement comme un tambour de guerre, mais au moins regardait-elle le Bolton dans les yeux. « Il est vrai, que maintenant, je reconnais ta bouche torve de Stark. » Stark. Cela sonnait si délicieusement doux, mais en même temps, d’une manière tellement atroce et funèbre dans sa bouche à lui. Elle ferma les yeux, sourit de nouveau alors que sa main effleurait l’épée posée sur les genoux de Ramsay Snow. « Et ? » Lança-t-elle avec son insolence coutumière. « Vous allez me tuer, là ? Ou m’écorcher, puis exposer ma tête au sommet de Winterfell ? Vous allez me faire payer mon nom, et l’insolence que j’ai eu de poser le pied en Westeros ? » Elle serra les poings pour les empêcher de trembler, si fort qu’un fin filet de sang vint dégouliner le long de sa paume, aussi écarlate que la cape qui parait ses épaules. « Ou alors est-ce seulement le mensonge qui vous hérisse temps ? Je croyais pourtant que les Bolton étaient coutumiers de ça. » Quand le bâtard qui vous a engendré à travers les décennies a brûlé Winterfell en accusant les Fer-nés. Son grand-père n’était qu’un petit garçon au moment de ces faits, mais il se tenait là, caché dans ces mêmes cryptes, alors que le feu et l’acier ravageait la forteresse. Un petit garçon, et maintenant il n’était plus qu’une statue rongée de coups d’épées. Elle allait trop loin, et elle le savait. Elle allait trop loin en parlant, elle alla trop loin en crachant par terre. Valar morghulis. Tous les hommes doivent mourir. Et même si elle ne savait pas s’il allait la tuer, autant tenter de faire montre d’un peu de panache et de bravoure.
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MessageSujet: Re: their blades are sharp (theodan&liraz)   their blades are sharp (theodan&liraz) EmptySam 27 Avr - 21:48

their blades are sharp. on the first page of our story, the future seemed so bright, then this thing turned out so evil, i don't know why i'm still surprised, even angels have their wicked schemes and you take that to new extremes, but i'll always be your hero, even though i've lost my mind, now there's gravel in our voices, glasses shattered from the fight, in this tug of war i always win, even when you're right because i feed you fables from my head with violent words and empty threats, and it's sick that all these battles are what keeps me satisfied liraz stark & theodan bolton feat love the way you lie part II by eminem and rihanna
« Si je vous dis non, me laisserez-vous sortir d’ici ? Me laisserez-vous rester à Winterfell, être apprentie d’un orfèvre ? » Son regard répond pour lui, pas un seul mot ne traverse ses lèvres. Non. Evidemment. Elle n'est pas stupide au moins de penser qu'il va la laisser là, vaquer à ses occupations, une Stark sur un terrain Bolton ? Il aurait dû la tuer. La trucider, lui faire la peau, dans le sens littéral du terme. La pendre dans la ville d'hiver et montrer son cadavre à tous, écorché, comme signe d'avertissement. Mais pourquoi ne pouvait-il pas ? Pourquoi n'arrivait-il pas à s'y résoudre ? Un loup ne tue pas sa louve lui insinua une voix dans son esprit, une voix fourbe et vile qu'il refoula avec véhémence. Il n'avait rien d'un loup. Elle, c'en était une, un putain de loup-garou. Et il ne s'était douté de rien... ! Il avait laissé de sa semence en elle, en même temps qu'un certain honneur, qu'une certaine tendresse ! Comment avait-il osé !? Il n'était pas un Bolton. Son père le lui avait répété des milliards et des milliards de fois. Et les peaux retournés, et les coups, et les reproches n'y avaient jamais rien fait. Il était considéré comme un fils d'été par ses pairs, comme un relent de putain par sa propre famille, un fou par les gens qu'il gouvernerait en temps venu. Peut-être qu'il voulait se prouver Bolton, en maltraitant ainsi une Stark. Ou peut-être voulait-il venger un ego estropié.

Elle posait la main sur l'épée du Bâtard et, aussitôt, Theodan Bolton se raidit. Elle pourrait tout aussi bien s'en emparer et tenter de le battre avec. Lui-même n'était pas armé, juste de sa torche. Il était clair qu'épée contre épée, il gagnerait facilement mais... toutes les hypothèses lui passèrent en tête, plus tordues les unes que les autres, impossibles pour certains, probables pour d'autres. « Et ? Vous allez me tuer, là ? Ou m’écorcher, puis exposer ma tête au sommet de Winterfell ? Vous allez me faire payer mon nom, et l’insolence que j’ai eu de poser le pied en Westeros ? » Non. Il allait la payer pour l'insolence de son existence même. Point de Stark en Westeros et au-delà, point de Stark dans le Nord qui lui appartenait, leur appartenait, point de Stark dans sa couche. « Ou alors est-ce seulement le mensonge qui vous hérisse temps ? Je croyais pourtant que les Bolton étaient coutumiers de ça. » Et elle cracha parterre. Il sentit son poil se hérisser dans son dos, sa prise se faire douloureuse autour de la hampe de la torche. Un accès de rage lui secoua le palpitant, qui battait dans toutes ses veines, dans tout son corps. Boum boum boum.

Il s'approcha de trois pas d'elle, l'écrasant de sa taille, de sa masse, de sa colère. « Rappelle toi. Une preuve d'insolence, je t'écorche le doigt. Ensuite, je te le coupe. Ensuite, c'est la main qui y passe. » Il marqua une longue pause, ses yeux clairs plongés dans les siens, d'acier. Comme le loup-garou grisâtre des Stark, se rappela-t-il soudainement. Loup-garou gris sur champ blanc. L'Hiver vient. Maison éteinte, ancien fief : Winterfell. Pas tant que ça éteinte, la maison. Le silence s'éternisait, il se rapprochait inexorablement. « Ca m'avait l'air d'être une preuve d'insolence. » dit-il d'un ton presque doux, comme on parlait à une amante qui était chère à notre cœur. Il déposa soigneusement la torche dans une attache incrustée au mur sans la quitter du regard, avant de sortir de son ceinturon un couteau acéré qu'il fit tourner entre ses doigts. « Tu sais ce qu'on dit dans ma famille ? Un homme nu a quelques secrets. » Il s'approchait toujours, inexorablement. « Un homme écorché n'en a pas. » Il l'attrapa par le bras et le lui tordit dans le dos, la faisant s'agenouiller de force, lui dans son dos.

Elle fit mine de bouger, le fil de la lame se retrouva sur sa petite gorge. « Ce serait trop con d'éteindre tout de suite ton espèce, tu ne crois pas ? » Si elle existait, de nombreux autres devaient exister aussi. Il s'en occuperait, en temps et en heure. Lentement, il la fit se retourner vers lui. Il avait le regard froid comme un glaçon et il lui grimpa dessus pour l'empêcher de bouger. « J'aurais volontiers rapporté une croix de bois, ironisa-t-il, mais ça aurait paru trop suspicieux. » Il se sentait d'humeur bavarde, étonnamment, ce soir. La colère sans doute. Il s'empara d'une des mains de la jeune femme et la fit jouer tranquillement après lui avoir retiré son gant, sans se soucier de ses réactions. Il semblait apprécier la peau dans tous ses ouvrages, l'examiner sous toutes ses coutures. Il était méthodique, son regard détaillait tout, comme avec le jeu de cyvosse. A la lueur des flammes, ses pommettes et son arcade sourcilière se creusaient, lui donnant un air foncièrement malsain. Il finit par s'emparer à nouveau de sa lame, qu'il avait laissé sur le côté.

Lentement, il en posa le fil sur le bout, juste en dessous de l'ongle. Il se rappela quand son père en avait fait autant, des années auparavant, lui pelant toute la première phalange, lui forçant à ne pas y appliquer aucun bandage jusqu'à, au terme de deux semaines de pure souffrance, de l'autoriser à s'amputer. Depuis, il manquait un doigt à Theodan et celui-ci n'avait jamais, jamais oublié le prix d'une insolence. Très vite, Liraz allait avoir un très bon moyen de s'en souvenir aussi. Il avait son regard plongé dans le sien. « Est-ce que tu vas geindre comme ce fils de pute de Rickon Stark quand on l'a écorché ? J'étais là, tu sais, j'ai vu mon père le faire. Il a chialé tout du long, en priant, suppliant, sanglotant. On comprenait rien, avec toutes ses dents cassées, et sa langue coupée, mais il faisait quand même du bruit. Alors on lui a tout retiré, on a fait du beau cuir, on lui a incisé les lèvres jusqu'à ce qu'on sourire soit éternel sur son visage et on l'a mis là, aux remparts de Winterfell, pour que tout le monde sache : chaque Stark qui y entrera y périra. » lui murmura-t-il à l'oreille, après s'être penché vers elle. Il tenait toujours dans sa main la main fine et pâle de la jeune femme, avec une emprise de fer, qui l'empêchait de trembler. De l'autre, la lame, au côté acéré brandi vers la peau tendre de la jeune femme. Et il incisa.

Il réussit à coincer avec son genou l'autre bras de la Stark, la maintenant au sol sans douceur, l'écrasant de tout son poids sur son ventre, en train d'écorcher sa main qui s'agitait fébrilement avec méthode. Il avait les yeux vrillés vers son travail, regardant le sang qui affluait et coulait, coulait du petit doigt de la jeune femme. Personne ne pouvait l'entendre, pas ici, pas maintenant. Son œuvre achevée, aux termes de longues minutes qu'il laissait agréablement filer, il planta son regard dans le sien, lui fichu une violente gifle pour qu'elle cesse de tourner de l'oeil. « Ca fait mal, n'est-ce pas ? C'est ta chair qui est à nu, sale pute. Ton sang Stark qui saigne. » Il se redressa. « Et est-ce moi qui ment sur mon propre sang ? Te sens-tu suffisamment souillée par ton nom pour le renier ? Nous ne sommes pas des gouverneurs mensongers, Stark. Nous sommes de gouverneurs de droit, par décret royal du roi Tommen I Baratheon, c'est un outrage d'en dire autre chose. Et de toutes manières, princesse, c'est le jeu du trône. Tu gagnes ou tu meures. » L'expression s'était popularisée avec la guerre des Rois et, quand il la prononça, Theodan plissait de la bouche, cynique, souriant preque. Entre deux doigts, il tenait la peau qu'il avait soustrait, poisseuse de sang, et la laissa tomber sur elle, sur sa joue, avec un grand sourire sardonique ajouté d'un œil fou. Il la laissa là, allongée de force parterre, en essuyant contre sa chemise noire sa lame souillée. Il s'approcha du brasero et y regarda danser les flammes. « Certains disent qu'il y a un dieu dans la Lumière, un dieu dans les flammes. La nuit est sombre est pleine de terreurs, ils disent. » Il se tourna vers elle, son tisonnier à la main. Ce n'était pas un tisonnier. Plutôt qu'une pointe, il avait pour tête un le profil loup-garou, un profil de loup-garou grossier et moche mais qu'on identifiait d'un coup d'oeil aux Stark. « L'Hiver est venu Liraz Stark, lui dit-il d'un air sérieux, de profil par rapport à elle, l'oeil dangereux. Et la Lumière et les flammes et les terreurs vont te voir crier. »
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MessageSujet: Re: their blades are sharp (theodan&liraz)   their blades are sharp (theodan&liraz) EmptySam 27 Avr - 23:43


their blades are sharp

« Dig up her bones but leave the soul alone. Boy with a broken soul, heart with a gaping hole...Dark twisted fantasy, turned to reality, Kissing death and losing my breath, Midnight hours, cobble street passages. Forgotten savages. Dig up her bones but leave the soul alone, Let her find a way to a better place, Broken dreams and silent screams. Empty churches with soulless curses. We found a way to escape the day. Dig up her bones but leave the soul alone, Lost in the pages of self-made cages, Life slips away and ghosts come to play. These are hard time, these are hard time for dreamers And the love lost believers. »



« Rappelle toi. Une preuve d'insolence, je t'écorche le doigt. Ensuite, je te le coupe. Ensuite, c'est la main qui y passe. » Elle fit un pas en arrière. Un seul. Pas plus. L’adrénaline se déversait dans ses veines comme un poison, l’adrénaline et la peur et la fierté. Et la déception. Le tout se ruait vers un cœur brisé pour le faire battre à qui mieux mieux, si douloureusement qu’elle aurait juré le voir percer sa peau sous peu. « Ca m'avait l'air d'être une preuve d'insolence. » A la douleur hurlait son corps, mais farouches et glacés comme l’hiver étaient ses yeux de Stark. Elle aurait voulu lui cracher son mépris à la figure. Elle aurait voulu l’embrasser. Elle aurait voulu le frapper. Elle aurait voulu qu’il la prenne. Elle aurait voulu le tuer. Elle aurait voulu qu’il la serre dans ses bras. Elle aurait voulu le voir exsangue. Elle aurait voulu sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Un amalgame douloureux se forma dans sa gorge. Il y a cinquante ans, peut-être l’aurait-il embrassé, fiancée, mariée. Il y a cinquante ans. « Vous avez dit ça à une bâtarde. Je ne suis pas une bâtarde, n’est-ce pas ? » Rétorqua-t-elle. Mais il n’y avait plus de taquinerie dans sa voix, plus d’insolence, plus de sarcasme. Il n’y avait que le froid et la sècheresse. Il y a longtemps, un Stark a été écorché par un Bolton. Ôtée, tannée, le cuir de sa peau lui servit de cape. Ils étaient des loups, tous les deux. Ils connaissaient un monde qu’ils partageaient, qui les rabibochaient alors qu’ils étaient des hommes. Ils étaient des loups … Mais toujours, les hommes chassaient les loups. Je suis un loup, il ne l’est pas. Rien qu’un Bolton. Rien qu’un écorché. Ni amant ni loup. Elle tentait de se fabriquer un cœur de pierre, de ne pas se brûler les yeux et le corps en le regardant, mais il restait désespérément une partie de chair qui battait, là, à tout rompre, une partie de chair qui, elle le savait, ne serait bientôt plus qu’une coquille vide en attente de se faire panser. « Tu sais ce qu'on dit dans ma famille ? Un homme nu a quelques secrets. » Un violent frisson lui parcourut l’échine, alors qu’elle reculait d’un pas de plus. Elle savait. Un homme écorché n’en a pas . « Un homme écorché n'en a pas. » A nouveau, elle tendit la main vers l’épée posée sur les genoux du bâtard, semblant prête, cette fois, à la saisir, mais avant qu’elle n’ait pu y enrouler ses doigts, il lui saisissait le bras, un hoquet de douleur s’arrachant à sa gorge. Ses forces de fillette incapable de rivaliser, elle se retrouva agenouillée au sol, la bouche tordue sur un hurlement de rage muet. Agenouillée. Le geste avait bien plus de signification qu’une simple envie que celui de la rendre incapable de bouger.

« Ce serait trop con d'éteindre tout de suite ton espèce, tu ne crois pas ? » Sa tête se rejeta en arrière, comme pour tenter de se soustraire au baiser glacé de l’acier contre sa gorge. Pourtant, elle se fendit d’un sourire en se remémorant les mots d’un de ces ancêtres, du père de son grand-père. « Le loup solitaire meurt, mais la meute survit. » Claironna-t-elle, et sa meute à elle était de l’autre côté du détroit. Brandon, Eyron, Rickard et Jeyne, la douce Jeyne, tous flanqués du nom de Stark, tous un affront aux Bolton et au Trône de Fer, tous des loups et tous des mômes du Nord et de l’Hiver. Le goût aigre de l’exil ne suffisait pas à écorcher l’histoire. Et quand il la fit se retourner, elle le regarda comme si elle le voyait pour la première fois. Si Theodan avait pu chérir un moment, ne serait-ce qu’une seconde, la tendresse qui embrasait les prunelles de la jeune femme quand elle les posait sur lui, il venait là de la faire mourir. Mais en avait-il eu cure, de cette tendresse, ne serait-ce que cette seconde-là ? Il l’avait sauvé de l’outrage, par deux fois, il s’était allongé dans sa couche. Mais quoi de mieux, oui, que d’avoir une fille reconnaissante sous la main afin de la trousser à l’envie ? « J'aurais volontiers rapporté une croix de bois mais ça aurait paru trop suspicieux. » Les mots résonnèrent contre les murs de la crypte, se répercutèrent dans les tréfonds de son crâne. Mais elle ne répondit rien à son ironie, car à peine se fut-il installé sur son ventre qu’elle rua, comme un jument furieuse, ses mains griffant le tissu de ses vêtements, tentant de trouver une illusion d’échappatoire. Mais elle était une fillette, femme faite peut-être, mais fillette écrasée par la masse d’un homme qui aurait pu lui briser le bras en le lui tordant. Elle était une fillette, et elle s’était gobergée de chansonnettes de jouvencelles qui croyait, encore, que le monde était pétri de bonté et de beauté, de vertu et de justice, que les chevaliers secouraient les donzelles et les épousaient ensuite avant de leur faire une tripotée de marmots. Elle aurait pu lui couper la gorge. Quand il reposait dans son lit, nu, elle aurait pu tendre la main vers le poignard que Jon lui avait donné, elle aurait pu lui tracer un sourire rouge d’une oreille à l’autre. Elle ne l’avait pas fait. Et elle sentait presque le regret lui prendre à la gorge, si tout du moins elle avait été capable de tendre la main vers l’acier, de s’en saisir et de le regarder mourir. L’exil avait beau eu la rendre lucide et lui écarquiller les yeux sur la douleur du monde et des hommes, elle avait gardé le cœur tendre et elle avait cru. Qu’il n’était peut-être pas le digne dépositaire de ces ancêtres, qu’il n’était pas cruel, qu’il n’était pas un écorché, elle avait cru, et ses espoirs miroitants avaient été piétinés. Sur sa bouche, elle goûta le saumâtre d’une larme, mais d’une seule, alors qu’elle sentait le froid de l’acier sous son ongle.

« Est-ce que tu vas geindre comme ce fils de pute de Rickon Stark quand on l'a écorché ? J'étais là, tu sais, j'ai vu mon père le faire. Il a chialé tout du long, en priant, suppliant, sanglotant. On comprenait rien, avec toutes ses dents cassées, et sa langue coupée, mais il faisait quand même du bruit. Alors on lui a tout retiré, on a fait du beau cuir, on lui a incisé les lèvres jusqu'à ce qu'on sourire soit éternel sur son visage et on l'a mis là, aux remparts de Winterfell, pour que tout le monde sache : chaque Stark qui y entrera y périra. » Le crachat l’atteignit en pleine figure, alors qu’elle lui jetait un regard flamboyant de haine. Elle l’avait aimé. Elle l’aimait. Mais il s’ôtait lentement sa peau humaine pour apparaître en monstre, et si elle n’était pas monstre elle-même, comment aurait-elle pu lui attacher son cœur ? Elle ne savait pas, mais il battait encore, exsangue, douloureux, hurlant dans sa poitrine. « Tu t’en fous, hein, qu’il ait seulement voulu voir une dernière fois la forteresse où il avait grandi avant de mourir ? Tu t’en fous, pas vrai, qu’il ait eu une femme et des fils et des petits-fils, et qu’ils ont pleuré, chacun d’entre eux ? » Elle en aurait pleuré. Elle ne le fit pas. « Tu t’en fous, simplement parce qu’il portait le nom Stark. Je connais l’histoire. Rickon Stark était mon grand-père. Je la connaissais … Et pourtant, en folle que je suis, j’ai cru, un moment, que toi tu avais autre chose qu’un cœur écorché et empoisonné. » Sa tête tomba lourdement sur le sol, ses cheveux s’amalgamant de poussières. « Mais tu es juste un monstre. » Le mot résonna contre les parois de la crypte, se faisant écho l’une à l’autre. Monstre monstre monstre monstre monstre.

Le baiser du couteau sur son doigt lui arracha un hurlement, noyant sa dernière sentence sous sa voix rauque et émaillée de douleur. Ses yeux se posèrent sur sa chair, fixèrent les zébrures rouges qui filaient de la plaie pour dégouliner le long de sa main, de son poignet, se fondant sous la manche de sa robe ou gouttant lentement sur le sol de pierre, mais elle ne cessa pas de hurler. Elle se mordit la langue si fort qu’elle sentit un bout de chair s’en détacher, le sang inonder sa bouche et couler dans sa gorge en l’étouffant presque, la contraignant à cracher brutalement. Elle hurlait, à s’en fendre la gorge, et elle avait l’impression que, dans l’orbe de son sein, son enfant, cette semence de l’écorché, ruait, ruait, ruait. Elle hurlait, et le monde lui devenait de plus en plus flou autour d’elle, la nausée lui grimpait aux lèvres en brûlant sa langue de son acidité. Elle hurlait mais ne suppliait pas. Elle ne lui ferait pas ce plaisir, surtout pas alors qu’elle savait que pas le moindre mot ne le ferait stopper sa lente torture. Elle sentait sa peau se détacher, lentement, le froid et la poussière lui mordre cruellement la chair rouge et à vif, chaque frôlement lui tirant une onde de douleur insupportable. Qu’on lui coupe le doigt aurait été infiniment plus miséricordieux que l’écorchement. Le baiser que lui offrait là Theodan, elle ne l’oublierait jamais, ce baiser de l’acier contre sa chair dépouillée. Souvent, elle s’était blessée. Plaies, bleus, bosses, os brisés, l’avaient fait piauler comme une môme, mais ce n’était rien par rapport à ça. Quand il eut fini de lui arracher la peau, elle était à demi-évanouie, les yeux roulants, fous, sous ses paupières closes, la main agitée de soubresauts. En comparaison de son doigt écorchée, la gifle qu’il lui administra sembla une caresse et elle ne hoqueta même pas, ni ne geignit, ni ne grogna. Ses yeux se contentèrent de s’ouvrir. « Ca fait mal, n'est-ce pas ? C'est ta chair qui est à nu, sale pute. Ton sang Stark qui saigne. » Le sang Stark s’écoulait de partout, de son doigt, de sa bouche, de sa lèvre fendue sous l’effet du coup, suintant sur son visage et sur sa main. Elle avait mal, oui. Mais elle n’avait plus assez de force pour hurler. Et quelle douleur sur son corps pourrait-elle être pire que celle-là ? Que le baiser du couteau ? « Et est-ce moi qui ment sur mon propre sang ? Te sens-tu suffisamment souillée par ton nom pour le renier ? Nous ne sommes pas des gouverneurs mensongers, Stark. Nous sommes de gouverneurs de droit, par décret royal du roi Tommen I Baratheon, c'est un outrage d'en dire autre chose. Et de toutes manières, princesse, c'est le jeu du trône. Tu gagnes ou tu meures. » Elle sentit vaguement quelque chose faire flop sur sa joue, quelque chose de visqueux et d’humide qui lui dégoulina jusque dans le cou en laissant une traînée poisseuse derrière lui. Des secondes lui furent nécessaire avant de comprendre que c’était sa propre peau, et elle tendit deux doigts tremblants pour l’ôter de là et la rejeter sur le sol sans lui accorder un regard. Puis, incongru, déplacé, un rire s’arracha à sa gorge, presque doux, amenant avec lui une giclée de sang de sa langue mordue qui alla dégoutter lentement sur son menton. D’un bras un peu tremblant, elle l’effaça, cracha de nouveau sang et bile et salive au sol pour se désengorger la bouche de ce goût âcre et rouillé. « Je porte mon nom avec fierté, je n’appellais… juste pas à la mort. Je porte mon nom avec fierté, quand toi tu devrais le porter avec honte, quand on sait que tu es issu de la semence d’un bâtard… qui avait la cruauté dans le sang. » Souffla-t-elle, mais sa voix ne portait rien d’autre que le froid indifférent. « Tu me parles de droit, tu me parles d’outrage, alors que les Bolton siègent au Nord en récompense d’un meurtre. En récompense d’un régicide. Tu penses que je ne connais pas l’histoire des Jumeaux ? Quand Roose Bolton s’est approché de Robb Stark pour lever l’épée, et qu’il lui a tranché la gorge sous les yeux de sa mère ? » Sa voix était éraillée à force de trop hurler sa douleur, faible, comme le souffle d’un mort, mais elle parlait. « Il était son Roi. Mais il l’a tué, après avoir mangé le sel et le pain à la même table que lui. Les anciens dieux que tu honores honnissent et maudissent ceux qui enfreignent les lois de l’hospitalité. » Mais quelle était l’importance de parler des dieux en cet instant, alors qu’ils l’auraient laissé crever sur le sol de ses cryptes, si tel avait été le bon vouloir de Theodan ? Elle se sentait vide, soudainement, alors que sa main allait machinalement se poser sur son ventre où elle sentit imperceptiblement la semence du Bolton se mettre à bouger au travers du tissu. C’en était presque comme une bulle qui s’éclatait contre la surface de sa peau. Mais il y avait beau avoir sa propre chair qui grandissait dans son ventre, elle se sentait lasse. La vie l’avait soudainement giflé, en lui sifflant dans le crâne un fait qu’elle pensait avoir oublié. Elle n’était rien.

« Certains disent qu'il y a un dieu dans la Lumière, un dieu dans les flammes. La nuit est sombre est pleine de terreurs, ils disent. » Elle dodelina de la tête en l’écoutant, ses yeux fixés sur le brasero. « A Volantis, ils marquent les esclaves au visage afin de désigner leurs rôles. C’est ce que tu vas faire ? Me marquer. Pour que la Stark ne puisse plus se cacher. » Murmura-t-elle au sein d’une étrange léthargie, toujours allongée sur le sol, la corolle noire de ses cheveux tout autour de son crâne et la corolle rouge de son sang et de sa cape tout autour de son corps, la peau si blanche que l’on aurait dit qu’elle était morte, l’hiver tout entier coulant dans ses veines, ses yeux siphonnés, semblaient-ils, de la moindre émotion. Elle ne le regardait qu’avec une indifférence crasse, une lassitude, quelque chose de méprisant et de bafoué tout au fond des prunelles, peut-être, en grattant l’acier dont elles étaient faites. « L'Hiver est venu Liraz Stark. Et la Lumière et les flammes et les terreurs vont te voir crier. »Qu’est-ce que tu en sais, de l’hiver ? aurait-elle voulu lui répliquer. Qu’est-ce que tu en sais, du froid de l’exil, alors que tu t’amuses à écorcher des filles qui ne t’ont pas fait le moindre mal, seulement l’insolence de venir au monde et de vouloir regarder Winterfell ? Alors que tu t’amuses à leur mettre l’amertume et les regrets et la haine au fond du cœur ? Qu'est-ce que tu en sais toi, des coeurs enrobés de miel puis brisés ? Elle se contenta de se redresser, lentement, agenouillée sur les pierres froides, serrant convulsivement sa main valide autour de son autre écorchée. « Pourquoi tu ne me tues pas ? Tu veux que je te supplie, avant, que je te supplie de me laisser la vie sauve ? » Souffla-t-elle dans le silence des cryptes, encore brisé par le crépitement du brasero. « Ou juste m’entendre hurler ? Ouais, peut-être bien que c’est ça qui te plaît … » D’une main tremblante, elle tira sur le col de sa cape pour la détacher, venant ensuite rassembler sa chevelure noire sur une seule épaule tandis que, de ce qui avait été avant l’ongle de son petit doigt, elle suivait une ligne sur sa nuque, d’abord invisible, ensuite laissée en filament de sang. « Ca serait facile, pourtant, non ? J’ai le cou fin. Juste lever un peu l’épée … Et puis l’abattre … Un seul coup, et ca suffira. Et tu aurais une tête de Stark à planter à l’entrée de Winterfell. C’est pas ça, ce que tu veux ? » Elle le fixait sans frémir. Sans faiblir. « Ca te ferait rien, pas vrai, de me détacher la tête du corps ? Je ne suis rien, pour toi, seulement une menteuse et une parjure et une intruse. » Alors qu’elle aurait tant voulu être autre chose. Laissez-moi, dieux, revenir juste un peu en arrière. Laissez-moi embrasser une dernière fois ses lèvres. Laissez-moi l’énerver par des insolences tendres. Et ensuite, je le promets, je ne ferais plus confiance au monde. Les hommes tuent, les hommes volent et les hommes violent. Les hommes torturent. Le monde est bâti sur des tueurs, et il est le plus sanglant d’entre eux.

« Tue-moi. » Murmura-t-elle encore. Tue-moi, et ce malgré la chose qui s’agitait dans son ventre. Sa semence. Son bâtard. Et l’on avait déjà vu, dans l’histoire, un bâtard de Bolton. Un homme, que l’on disait, mais qui n’en avait que l’apparence. Un monstre, lui aussi, pétrie de cruauté et de sadisme. Et si son môme, là-dedans, allait être la même chose ? Il était la semence de l’écorché, ne serait-il pas un écorché lui-même ? Elle amorça un mouvement pour poser la main sur son ventre, mais il fut avorté avant même que le bout de ses doigts n’ait quitté le sol. Cela valait-il la peine, cette chose-là, de la laisser vivre ? Oui disait une âme de mère qui se formait doucement. Non disait son cœur de pierre. Tue-moi. Et elle ? Elle, est-ce que cela valait la peine qu’elle vive ? Elle pourrait vivre. Elle avait des choses qui lui donnaient envie de vivre. Elle avait sa fratrie et puis la chose dans son ventre, elle avait Finnick et puis même Jon, elle avait envie de mourir quand elle serait vieille et usée et les cheveux blanchis comme un os.

Mais.

Elle n’était rien. Et la sensation était si douloureuse qu’elle avait l’impression que son corps allait tomber en lambeaux, tout juste comme cette peau dont il l’avait délesté. Rien d’autre qu’une louve séparée de sa meute. Rien d’autre qu’un fantôme. Les fantômes n’existaient pas. Et le loup solitaire mourrait.
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Theodan Bolton
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NORD △ MAISON NOBLE
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MessageSujet: Re: their blades are sharp (theodan&liraz)   their blades are sharp (theodan&liraz) EmptyDim 28 Avr - 23:31

their blades are sharp. no matter how many times that you told me you wanted to leave, no matter how many breaths that you took you still you still couldn't breathe, no matter how many nights that you lie wide awake to the sound of poison rain, where did you go ? as days go bye, the night's on fire, tell me, would you kill to save a life ? tell me, would you kill to proove you're right ? crash, crash, burn, let it all burn, this hurricane is chasing us all underground, do you really want ? do you really want me ? do you really want me dead or alive to torture for my sins ?liraz stark & theodan bolton feat hurricane by thirty seconds to mars
« Le loup solitaire meurt, mais la meute survit. » Il se contenta de ricaner. Une connerie. Une pure connerie même. Un loup solitaire n'avait pas de meute. Il avait fort à parier que Liraz Stark n'avait pas de meute. Il remonterait jusqu'à cette dernière, se promit-il, et éradiquerait tous les Stark. Pour l'instant, il devait s'occuper de son ancienne amante au regard désarmant, aux formes délirantes et à la lippe succulente. Même s'il n'en montrait rien, il n'aimait pas cette situation. Il se demanda ce qu'il aurait fait, si les circonstances avaient été différentes, si les temps avaient été différents. Ils auraient pu... ils auraient pu rien du tout. Rien n'aurait jamais pu exister entre Liraz Stark et Theodan Bolton. Il lui raconta l'histoire de Rickon Stark avec une satisfaction évidente et elle lui cracha sur la pommette, lui arrachant un grognement de rage. Il s'essuya contre son épaule, alors que son regard se faisait noir comme du charbon. Il n'aurait plus aucune hésitation, pour sûr, pour le tant soit peu qu'il aurait pu en avoir avant. « Tu t’en fous, hein, qu’il ait seulement voulu voir une dernière fois la forteresse où il avait grandi avant de mourir ? Tu t’en fous, pas vrai, qu’il ait eu une femme et des fils et des petits-fils, et qu’ils ont pleuré, chacun d’entre eux ? Tu t’en fous, simplement parce qu’il portait le nom Stark. Je connais l’histoire. Rickon Stark était mon grand-père. Je la connaissais … Et pourtant, en folle que je suis, j’ai cru, un moment, que toi tu avais autre chose qu’un cœur écorché et empoisonné. Mais tu es juste un monstre. » Il lui fichu un revers de main si violent qu'elle tourna la tête sur le côté. « Je m'en fous complètement, Liraz Stark, je m'en branle allègrement les couilles. Je ne suis pas un monstre, Liraz Stark, c'est juste toi qui est trop conne. Terriblement trop conne. » Il avait une grimace mauvaise. Et là il commença à écorcher, ce qui était plutôt une mauvaise manière de prouver qu'il n'était pas un monstre.

Il se délecta de ses hurlements bien plus qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Il se délecta des faiblesses de ses cordes vocales, de leurs puissances, de leurs changements de tons. Parfois, il laissait râper le tranchant de son couteau sur la peau mise à vif, parfois il y allait d'un coup, plus lentement, parfois il laissait échapper une flopée d'injures quand elle se débattait et d'autres fois, il souriait en coin, comme fier de son œuvre. Une fois détaché d'elle, il se demanda ce que son père en aurait pensé, de cette séance de torture improvisée. Si il aurait été... fier de lui. Il aurait bien aimé, Theodan, que son père soit fier. C'était... c'était tellement rare, même après vingt-huit longues années de vie. Un jour, lord Eothain lui avait dit qu'il aurait été incapable d'écorcher un ennemi. Fait étant... il le pouvait. Un ennemie. Une ancienne amante. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait, pour l'avoir rien qu'à lui une dernière fois... mais elle devait le détester désormais. Elle devait l'avoir détesté depuis toujours, en fait. Car comme elle lui disait en cet instant précis, elle pensait les Bolton parvenus, parjures, menteurs, voleurs d'un trône qui revenait aux Stark. C'était le cas, certes mais... mais aucun Bolton n'était prêt à l'avouer, évidement. Il la regarda de haut quand elle mentionna les lois de l'hospitalité, reniflant, méprisant. « Va dire ça aux Frey, pute. Je devrais effectivement te marquer au visage, à la réflexion. Un bon gros loup sur le front. Dans la vie ou dans la mort, tout le monde saura, tu ne pourras jamais te cacher. » Il fit tourner l'objet en fer dans sa paume, en observant l'embout avec un air calculateur. « Quelle horreur, de gâcher un si joli minois. » lâcha-t-il dans un souffle avant de lui dire que l'hiver était venu, comme le redoutaient tant ces putains de Stark.

Il fit un pas vers elle, amassée de l'autre cotée du corridor, agenouillée. La scène était glauque au possible et, que ce soit dans leurs gestes, leurs positions, leurs expressions, on retrouvait les amants qu'ils avaient été, les baisers qu'ils avaient échangés, les morsures qu'ils s'étaient posés. Ca crevait les yeux. Ca donnait envie à Theodan de se calmer, de s'asseoir dans un coin et réfléchir. Sa louve. Sa louve. Lentement, la compréhension se faisait en lui. Mais il la refoula. Je ne suis pas le loup, pensa-t-il. Et le loup n'est pas moi. Je n'ai pas de louve. Elle n'est pas ma louve, qui qu'elle soit. Sentimentalisme à deux balles. « Pourquoi tu ne me tues pas ? Tu veux que je te supplie, avant, que je te supplie de me laisser la vie sauve ? « Ou juste m’entendre hurler ? Ouais, peut-être bien que c’est ça qui te plaît … » Il s'approchait toujours, inexorablement. « Si je voulais t'entendre hurler, princesse, y'a d'autres moyens. Tu le sais tout aussi bien que moi. » Il la regarda faire son petit manège sans rien dire, l'air curieux. « Ca serait facile, pourtant, non ? J’ai le cou fin. Juste lever un peu l’épée … Et puis l’abattre … Un seul coup, et ca suffira. Et tu aurais une tête de Stark à planter à l’entrée de Winterfell. C’est pas ça, ce que tu veux ? Ca te ferait rien, pas vrai, de me détacher la tête du corps ? Je ne suis rien, pour toi, seulement une menteuse et une parjure et une intruse. » Il n'était plus qu'à un mètre d'elle. « Tue-moi. » Il s'accroupit en face d'elle, posant un genou à terre. Ils étaient infiniment proches mais, pourtant, des kilomètres et des lieues et des couronnes et des étoiles et des planètes les séparaient. Il tendit la main et lui attrapa le menton dans sa main forte, l'attira un peu vers lui, mais pas trop. « Ce serait tellement plus simple, pas vrai ? Juste parce que tu le veux, je ne le ferai pas. » Puis, subitement, il l'attira encore plus proche et écrasa ses lèvres sur les siennes.

Ca n'avait rien à voir avec les autres fois où il l'avait fait. Ce n'était pas instinctif ou tendre ou passionné. C'était juste brutal. Haineux. Le sang dans la bouche de la fille passa dans la sienne et cela ne l'arrêta pas, il laissa ses lèvres danser, sa langue tourner, ses dents mordre. Il redessina sa bouche, explora son intérieur, récupéra tout ce qu'il pouvait récupérer avant de la repousser avec violence sur le dos puis de la retourner avec brutalité sur le ventre. Elle ruait, essayait de se soustraire à sa force et à lui par tous les moyens... en vain, il la maintenant ainsi. Il se colla sournoisement à elle, jusqu'à ce que ses lèvres puissent susurrer à son oreille, terriblement joueuses et taquines, chaque mot prononcé les faisant effleurer son épiderme : « tu te souviens quand j'étais en toi ? Un Bolton dans une Stark... tu me dégoûtes. Malgré tout ce que tu me dis, tu n'as aucun respect pour tes ancêtres. Si je te suis si abominable, pourquoi tu m'as laissé venir en toi ? Si je suis si monstrueux, pourquoi tu t'es offerte à moi ? Tu as trahi les Robb et les Rickon, Liraz, tu mérites effectivement la mort. » Sa main remonta le long de sa jambe sous ses robes. Il la maintenant toujours fermement contre le sol, laissa ses doigts agiles faire leurs chemins à travers les tissus et autre, jusqu'à remonter la robe au-dessus de la taille de la gamine. Si fait, il prit place sur son dos, assis à nouveau à califourchon sur ses omoplates, empoignant à l'envers le tisonnier à marquage à deux mains, pour l’apposer sur la chute de reins si délicieuse de la Stark. « Et tu te souviens quand tu m'as aimé ? Quand tu as vu la tendresse dans mon regard ? D'après toi, qu'est-ce qu'ils disent, les dieux, de ceux qui trahissent toute leur lignée pour cause de cœur, hm ? » Et il posa le fer brûlant sur la peau de la jeune femme.

Il la maintenait comme il pouvait un long instant, avant d'envoyer au loin le tisonnier. La marque était rouge, pustuleuse, chauffait encore même si le fer avait quitté la peau. Il se releva et la fit tourner sur le dos d'un coup de pied nonchalant. Il tremblait légèrement mais ne disait rien, posant la semelle de sa botte sur son ventre et écrasant lentement, pour la forcer à appuyer son dos brûlant et douloureux sur le sol. Il s'accroupit à nouveau après avoir retiré son pied, pour qu'elle le regarde bien dans les yeux. « Supplie moi. Supplie moi pour ta vie, Liraz Stark de Nulle Part, ou j'apposerais le loup-garou sur chacun de tes membres, sur chaque espace de ta peau. Et personne, personne n'ignorera plus jamais ton ascendance et surtout pas toi. » Dans son ton, le tu fais honte aux Stark sonnait douloureusement. Tout comme lui faisait honte aux Bolton, à la réflexion.
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